Retour à la liste

Suite à l’incident de vestiaire qui l’a opposé à Éric Gerets lors du match OM contre Carquefou, mercredi 19 mars en huitièmes de finale de la Coupe de France, le milieu de terrain marseillais Karim Ziani (25 ans) a été mis à pied dix jours par son club.

Alors qu’une certaine presse donne une autre lecture des faits (coups échangés entre l’entraîneur Marseillais et le joueur) l’international Algérien apporte des éclaircissements sur la nature des évènements, mais profite également de l’occasion pour brosser un bilan personnel de sa première saison à l’Olympique de Marseille.

Considéré la saison dernière sous les couleurs du FC Sochaux comme étant l’un des meilleurs joueurs de la L1, le néo-Marseillais qui n’évolue pas à son meilleur niveau cette année donne des éléments de réponse sur les difficultés éprouvées, mais également sur ses objectifs individuels et avec l’OM.

FootMercato : Karim qu’est-ce qui s’est passé entre Éric Gerets et vous à la mi-temps du match de Coupe de France contre Carquefou ?

Karim Ziani : J’étais mécontent que le coach décide de me sortir à la mi-temps. On a échangé des mots, c’est tout. Après il y a des gens qui ont amplifié les faits en indiquant qu’il y avait eu une bagarre, ce qui n’a pourtant pas été le cas. Je respecte beaucoup l’entraîneur pour lever la main sur lui, et la réciproque est également vraie.

FM : Vous nous confirmez donc que tout ce qui a été écrit dans la presse est une lecture erronée des faits ?

KZ : Tout a fait !

FM : La mise à pied de dix jours que vous a infligée votre club suite à ces évènements, vous semble-t-elle juste ?

KZ : Je ne juge pas. C’est le club qui décide. L’incident s’est déroulé au mauvais moment à la mi-temps d’un match que nous perdions. Le club a décidé de me sanctionner, c’est leur choix et je respecte.

FM : Et sur le plan sportif, vous ne vous êtes pas senti à l’aise dans cette rencontre, cela a dû être doublement difficile pour vous ?

KZ : Effectivement. Je reviens de blessure, ça faisait un moment que je n’avais pas disputé une rencontre en entier, sortir à la mi-temps était frustrant.

FM : Karim vous n’avez pas été épargné par les blessures depuis votre signature à l’OM l’été dernier, comment vous vous sentez aujourd’hui physiquement ?

KZ : Je suis très content parce que je ne ressens plus de douleurs sur ce genou qui m’a tant fait mal cette saison. J’espère que les deux blessures que j’ai connues sur ce même genou cette année ne seront plus qu’un mauvais souvenir.

FM : Marseille est un club à part dans l’échiquier français, qu’est-ce qui vous a marqué à votre arrivée, par rapport à ce que vous aviez connu à Troyes, Lorient et Sochaux ?

KZ : L’engouement qu’il y a autour du club. Même quand on disputait des matches amicaux lors de la préparation de la saison, le stade était toujours rempli. Ça fait toujours plaisir de défendre les couleurs d’un club d’une telle dimension.

FM : Quand on jette un regard sur votre parcours on se rend compte que vous vous êtes souvent investi dans la durée avec vos anciens clubs, à l’exception de Sochaux. Avec le recul, pensez-vous avoir effectué le bon choix en quittant le Doubs au bout d’une saison ?

KZ : J’avais des propositions qu’on ne peut pas refuser dans une carrière, et notamment celle de Marseille, un club que j’ai toujours aimé. Maintenant, avec tout ce qui s’est passé cette saison il est facile de nourrir des regrets. Mais, j’estime que j’ai fait le bon choix en venant à l’OM.

FM : Vous êtes arrivé à l’OM pour remplacer Frank Ribéry, était-ce une pression supplémentaire ?

KZ : Non, puisque je ne me suis jamais comparé à lui. Vu la similarité de nos profils, c’est les gens qui en ont fait une histoire de succession. Dans ma tête ça n’a jamais été le cas. J’ai été contacté avant que Ribéry parte, je ne me suis donc jamais posé la question de savoir qui j’allais remplacer. J’étais déjà très content de signer à Marseille.

FM : Comment qualifierez-vous vos débuts sous vos nouvelles couleurs à quelques mois de la fin de la saison ?

KZ : C’est une année très difficile. Je n’ai pas été clairvoyant, j’ai été blessé bref, j’ai eu tout ce qu’il ne faut pas avoir dans une saison.

FM : Est-ce que vous avez été mis dans les conditions pour réussir dès votre première année ?

KZ : Je suis arrivé dans un grand club, c’était à moi de faire le nécessaire pour m’imposer. Les différentes blessures dont j’ai été victime ont compromis ma saison.

FM : Titulaire avec Albert Emon, la situation s’est inversée dès l’arrivée d’Éric Gerets, comment avez-vous vécu ce changement ?

KZ : Je l’ai bien compris. L’équipe tournait bien quand je n’étais pas là, il était donc normal que le coach continue de faire confiance à ceux qui s’étaient imposés en mon absence.

FM : Karim en quelques mois vous n’avez pas perdu toutes les qualités qui ont fait de vous le meilleur joueur de L2 en 2006, et l’un des hommes forts de la L1 la saison dernière avec Sochaux, alors où se situe le blocage ?

KZ : Je ne sais pas. Je n’ai jamais été confronté à des blessures longues dans la même saison. À chaque fois que je commençais à retrouver des sensations, je me suis de nouveau blessé. Dans ces conditions, il est difficile de retrouver son meilleur niveau, c’est une saison noire. J’espère que ces 9 mois seront rapidement oubliés.

FM : Est-ce que l’incident avec Éric Gerets marque la fin de votre aventure avec l’OM ?

KZ : Pour l’instant, je dois purger une sanction. J’ai dix jours pour me refaire le moral et quand je reviendrai on verra !

FM : Lors du mercato hivernal, vous étiez annoncé partant, certains clubs comme le PSG ou le FC Séville étant avancés comme éventuelles destinations, vous regrettez d’être resté ?

KZ : Je ne regrette rien. C’est le destin. Le club s’est opposé à mon départ, tant mieux c‘est la preuve qu’ils comptent sur moi.

FM : Vous étiez prêt à partir ?

KZ : J’y réfléchissais, mais je n’étais pas sûr à 100 %. En tout cas, j’y ai pensé.

FM : Y a-t-il un championnat où vous verrez bien un jour ?

KZ : L’Espagne. J’apprécie leur approche technique du football

FM : Quel est votre objectif de fin de saison avec l’OM ?

KZ : J’espère qu’on va se qualifier pour la Ligue des Champions, et tout va rentrer dans l’ordre.

FM : Vous avez manqué la dernière CAN avec l’Algérie, quels sont vos objectifs futurs ?

KZ : On commence à avoir une équipe compétitive. Ce qui nous manquait c’était la stabilité, mais sur ce plan nous avons également progressé. Je suis optimiste concernant les échéances à venir que ce soit les éliminatoires de la Coupe d’Afrique comme d’ailleurs pour le Mondial.

Retour à la liste