10 Août 2007 : Alexandre Pato, la nouvelle étoile de San Siro

Il ne veut pas se prendre pour un autre, même pas pour son compatriote et futur partenaire Ronaldo, dont il est le premier admirateur, ni même pour Kaka à qui on le compare volontiers. Il entend surtout continuer à se divertir et donner du plaisir au public. À tous les publics.

Alexandre Rodrigues Da Silva vous êtes convoqué !

Avec son mètre 80, ses soixante et onze kilos et son allure difficilement dissimulable d’adolescent, on le prendrait encore pour un lycéen qui aurait déjoué la surveillance des défenseurs, des parents, et qui serait parti faire les 400 coups ou courir les filles. Ce qui serait en somme tout à fait normal pour un gamin.

Mais Pato est déjà loin de toutes ces insouciances juvéniles. A bientôt dix-huit ans, il les fera le 2 septembre prochain, il vient de s’engager pour cinq ans en faveur du roi d’Europe, le grand Milan AC, pour la somme de 22 millions d’euros ! Un record pour un joueur de son âge. Mais qui est donc ce jeune joueur brésilien, blanc, qui a rendu folles toutes les grosses cylindrées européennes, jusqu’à sa signature au Milan ? Chelsea, le Real de Madrid ont croisé le fer, en s’affrontant à coups de millions pour s’attacher les services de l’attaquant “carioca” considéré comme un jeune prodige très prometteur.

Vainqueur du championnat du monde des clubs FIFA en 2006 face au Barça avec son club de l’Internacional de Porto Alegre. Fer de lance de la sélection des moins de 20 ans auriverde, éliminée en huitièmes de finale du dernier championnat du monde de la catégorie, qui s’est déroulé au Canada. Mais, buteur à trois reprises.

Au Brésil, tout le monde parle de lui, ses coéquipiers, ses adversaires, les supporteurs, la presse. Son ancien entraineur de Porto Alegre, Abel Braga dit de lui que « C’est vraiment un joueur hors du commun. La qualité de ses dribbles est très rare. Particulièrement dans les un contre un ou je ne lui connais pas d’équivalent au Brésil ». C’est sans doute là, la signature du Futsall brésilien, qui a déjà produit d’illustres stars, Ronaldo pour ne citer que lui, et labellisé de nombreux gestes techniques, à l’exemple du “dribble élastique” ou du “coup du foulard enrichi”. Pato possède une maîtrise gestuelle exceptionnelle qui en fait le digne descendant de ses glorieux compatriotes, dont il revendique la filiation. Pour autant que tout puisse s’expliquer. Son nouvel entraîneur au Milan AC Carlo Ancelloti est déjà sous le charme et le dit déjà prêt pour la compétition « Il serait même capable, si c’était possible, de jouer avec nous aujourd’hui. Il pourrait calmement étaler les qualités qu’on lui connaît. »

Brésilien, Dieu que Pato l’est dans son jeu. Il le distille avec bonheur et mansuétude. Un art du contre-pied, un sens de l’improvisation déconcertant, une frappe de balle des deux pieds ravageuse, un excellent jeu de tête, denrée souvent rare chez les artistes. Ses coups personnels, et ses “câlineries ” du ballon semblent parfois autant relever du jeu que du show. Mais rien d’incongru ! Le prodige ne fait pas dans l’art pour l’art, le numéro de cirque. Son football est un mélange de romantisme et de pragmatisme.

Le seul bémol dans cette histoire qui commence avec la nouvelle étoile milanaise est l’attente que tous les puristes et amoureux du ballon rond vont devoir observer avant de voir Alexandre Pato évoluer en compétition officielle sur les pelouses européennes. Il s’entraînera avec l’AC Milan et pourra jouer des rencontres amicales à partir du 3 septembre 2007. Mais ce n’est qu’à partir du 3 janvier 2008, qu’il pourra aussi disputer des rencontres officielles. Il sera alors temps de démontrer que tous les espoirs fondés en lui n’étaient pas d’immenses chimères !