15 Septembre 2008 : L'arbitrage français est-il en danger ?

Quatre journées de championnat passées sans le moindre souci majeur. Bousculé l’an dernier, le corps arbitral français s’est à nouveau illustré ce week-end dans cinq des dix matches programmés. En effet, les matches, OL-Nice, Bordeaux-OM, PSG-Nantes, Caen-Saint-Étienne et Valenciennes-Grenoble ont tous vu leur résultat largement influencé par des décisions arbitrales plus ou moins contestables.

À Lyon, c’est une faute inexistante sur Juninho qui a amené le premier but de l’espoir à l’OL avant le penalty gracieusement offert aux Gones qui leur a permis de l’emporter sur Nice. Au stade Chaban-Delmas, c’est un penalty non sifflé sur Karim Ziani qui fait débat, mais à moindre mesure. Même son de cloche au Parc des Princes où la décision s’est faite, encore une fois, sur un penalty qui, s’il n’est pas accordé ne fait pas scandale. Sans parler des deux buts refusés à Bafe Gomis pour des hors-jeux inexistants ainsi que du penalty donné à Valenciennes sur une faute de main peu évidente de Batlles.

Les réactions des divers dirigeants n’ont alors pas tardé. « Scandaleux, vol, hors-jeu imaginaire, penalty non sifflé », tels sont en gros les mots utilisés par tous les acteurs concernés par ces décisions houleuses qui semblent marquer le paroxysme des tensions entre les clubs et l’arbitrage français, avec en point d’orgue le recours à la justice envisagé par Nice.

Il y a deux ans déjà, la polémique avait enflé suite au projet de « nettoyage des surfaces ». À cette époque, un penalty pouvait être sifflé pour le moindre contact, ce qui avait donné lieu à des scènes incroyables comme ce PSG-OM de 2006 où Mario Yepes avait subi de plein fouet sa réputation de joueur physique en concédant un coup de pied de surface avant que l’arbitre ne compense l’affaire en faisant de même sur un contact infime entre Niang et Traoré.



Absents des grandes compétitions internationales

Qu’arrive-t-il donc à nos arbitres ? Est-ce un manque de moyens ? Sont-ils incompétents ? Une réponse claire et précise ne peut être donnée.

Certains pourront toujours ressortir la feuille de statistiques comme celles de la saison passée où, pour un club comme l’OL, le bilan s’équilibre avec cinq fautes majeures pour et quatre contre, mais le constat est sans appel. Au total ce sont pas moins de 85 erreurs arbitrales qui ont influencé le résultat d’un match. Énorme. Même l’ancien numéro un de l’arbitrage français, Gilles Veissière, a reconnu hier soir lors de l’émission Canal Football Club qu’un arbitre peut inconsciemment, ou non, avantager les gros de la L1. Incroyable, surtout pour les petits poucets du championnat qui voient leurs efforts réduits à néant quand ils parviennent à accrocher une grosse écurie.

Si l’erreur humaine est pardonnable, et fait la beauté de ce sport, c’est l’accumulation de fautes pouvant influer sur le résultat qui dérange. Des solutions existent pourtant comme la vidéo. Cet outil ne règlera pas tous les maux, mais pour savoir si un ballon a franchi la ligne ou si un but est marqué avec une suspicion de hors-jeu, c’est plus facile de vérifier.

Mais cette arme ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, car le niveau des arbitres français est clairement pointé du doigt. Pour preuve : pour la première fois depuis longtemps, aucun arbitre de champ tricolore n’était présent lors d’une grande compétition internationale. C’était à l’Euro 2008. Un véritable camouflet.