9 Novembre 2008 : Arsenal nuit-il à la Ligue 1 ?

Longtemps considéré comme le plus français des clubs anglais, Arsenal s’est à nouveau distingué hier en championnat. Outre la victoire contre Manchester United (2-1), grâce à un double de Samir Nasri, Arsène Wenger a fait fort en titularisant six joueurs français d’entrée. En défense, on ne trouvait que du bleu avec Gallas, Sagna, Silvestre et Clichy, alors qu’au milieu Diaby et Nasri complétaient le contingent.

Sur le terrain, le choix de Wenger ne se conteste pas. Joueurs d’avenir et d’expérience, ces Frenchies ont prouvé qu’ils méritaient leur place. Pour certains comme Nasri et Diaby, ce fut même l’occasion rêvée pour se rappeler au bon souvenir de Raymond Domenech qui les avait laissé de côté ces derniers temps même si les blessures de ces deux Gunners y ont contribué. Sur le plan du jeu donc, ces hommes-là perpétuent la tradition de leurs aînés (Pires, Vieira, Henry, Wiltord) passés par Highbury et qui fait de la réputation française ce qu’elle est aujourd’hui dans le Nord de Londres.



La Ligue 1, dindon de la farce

Mais à l’heure où le football se mondialise de plus en plus et où le flux de stars prime sur la formation en Premier League, on peut se poser quelques questions. La première c’est de savoir quel serait l’avenir d’Arsenal si les instances dirigeantes du football venaient à imposer des quotas (le 6+5). Enfin, mis à part Gallas et Silvestre, le fait de voir Arsenal aligner des jeunes pousses issues des centres de formation français interpelle. S’il n’est pas question de remettre en cause leur éclosion au grand jour qui est bénéfique à leur carrière bien entendu mais aussi à l’équipe de France, on peut toujours regretter un manque de protection pour les clubs hexagonaux.

En effet, lorsque l’on regarde les âges de Nasri (21 ans), Sagna (25 ans), Diaby (22 ans) et de Clichy (23 ans), on peut regretter de ne pas les avoir vu éclore ou confirmer en Ligue 1. Sachant que Diaby et Clichy sont présents à Londres depuis trois et cinq ans. Dans un championnat réputé pour sa faiblesse, la Ligue 1 n’a pas besoin, en plus du peu de spectacle qu’elle donne, de voir ses jeunes talents partir trop vite. Mais comment faire autrement. Outre le challenge sportif énorme que cela représente, l’aspect financier entre également en compte. Dépassée sur le plan sportif et financier, la L1 va-t-elle parvenir à combler son retard ? Elle en est encore très loin.