26 Février 2008 : ASSE : Feindouno-Gomis le nouveau ticket gagnant des Verts

« Je ne vais pas aller si vite en besogne. Je pense connaître assez le football pour savoir que tout va très vite. Depuis la reprise, le groupe va dans la direction souhaitée. À travers des éléments comme Pascal Feindouno, qui est devenu un leader et un fédérateur, l’équipe est devenue elle, très performante », c’est avec ces mots que Laurent Roussey a commenté la deuxième victoire consécutive de son équipe en championnat, après une série de deux défaites et un match nul.

Avec son compère Bafetimbi Gomis, Pascal Feindouno incarne ce nouveau visage présenté par les Verts, qui se veut à la fois chatoyant et efficace. Si Laurent Roussey met avant les deux sorties de qualité réussies (face à Nancy 4-0, et contre Caen 1-3) par le capitaine de la sélection guinéenne, il omet juste de qualifier de quel leadership il s’agit. Feindouno n’est certainement pas un meneur d’hommes au sens littéral du terme, mais c’est un leader technique qui fédère l’ensemble de son équipe autour de son talent. Recentré désormais derrière l’attaquant, il peut exprimer toutes ses qualités, ce que ne lui permettait pas son positionnement en milieu offensif droit, trop contraignant pour laisser libre cours à ses inspirations. Si vous ajoutez à ce facteur la montée en régime de Gomis, vous avez la recette du cocktail détonant et victorieux vert.

Feindouno à la manoeuvre, Gomis à la conclusion

Parfois il ne suffit pas de grand-chose pour modifier l’expression collective d’une équipe, et la rendre simplement meilleure.

Repositionné derrière l’attaquant, dans un registre à la fois de meneur de jeu et de deuxième attaquant, Feindouno retrouve un poste sur le terrain qui est celui dans lequel il évoluait à ses débuts à Bordeaux, et qui correspond à la perfection à ses qualités naturelles. “Feintdouno” comme l’a baptisé Guy Roux pour sa spécialité la feinte, est un artiste qui allie à la fois la fantaisie (le beau geste) et l’efficacité (la décision).

Placé juste devant lui face à Nancy, Bafetimbi Gomis a profité de tout son répertoire technique pour confirmer son grand retour en forme, illustré par un doublé. Lancé à deux reprises derrière la défense de Nancy par le chef d’orchestre, le joueur d’origine sénégalaise n’a pas fait dans les détails en allant battre Bracigliano. Abandonné par sa défense, complètement retournée par le récital du phénomène Feindouno, le portier de l’ASNL ne pouvait rien faire face aux coups de boutoir du très puissant Gomis.

Conquis par la cohésion de son duo, Geoffroy-Guichard a apprécié à sa juste valeur les 90 minutes de bonheur offertes par les intéressés. Pour couronner le spectacle, le Guinéen a terminé sur une note positive, en inscrivant un but sur penalty. Deux pas d’élan, et une frappe en pleine lucarne.

« La blessure d’Ilan qui n’avait pas pu s’entraîner durant la semaine, m’a tout naturellement donné l’opportunité de placer Pascal à ce poste, tout comme j’aurais pu le faire avec Geoffrey Dernis. Pascal a répondu à notre attente, en adressant notamment trois passes décisives. C’est une belle performance de sa part. C’est une position qu’il adore et j’en avais pleinement conscience », a confié Laurent Roussey pour expliquer les raisons de la mutation de son système de jeu.

Le dispositif va-t-il perdurer dans le temps ?

Restait à savoir, si le technicien stéphanois allait oser à l’extérieur, ce qu’il avait mis en place à domicile. Réponse fut donnée le week-end dernier en championnat, dans le cadre du déplacement à Caen. Malgré le retour dans le groupe du Brésilien, Roussey a mis en place le même dispositif, c’est-à-dire Feindouno à la baguette, Gomis à la conclusion.

Une option tactique qui va de nouveau s’avérer concluante, puisque l’ASSE remporte les trois points de la victoire sur le score de 3-1. Une fois de plus, l’entente entre les deux hommes va s’avérer limpide. Il ne manquait plus qu’un but portant la griffe du duo pour l’illustrer sur le plan comptable. Cela aurait pu être le cas à la 32e mn. À l’issue d’un centre du Guinéen côté droit qui vient échouer sur la tête de Gomis, le buteur ne trouve que le montant gauche de Planté, pour cette fois.

Mais, sur un modèle de jeu sans ballon, le Guinéen permettait à Dernis d’inscrire son deuxième but de la partie. On ne pourrait terminer l’analyse de cette partie, sans évoquer le geste magnifique de Feindouno réalisé à la 40e mn. Sur une inspiration de génie, il tente un lob de l’extérieur du pied droit qui surprend le portier caennais, mais pas Hengbart, revenu in extremis sur sa ligne.

Laurent Roussey sait désormais quelle formule il peut utiliser pour rendre son équipe meilleure. Reste à régler le cas Ilan, dont la présence ne serait plus possible dans un tel dispositif.