6 Février 2007 : Calcio : Des mesures moins lourdes que prévues

A l’image des sanctions établies pour le scandale du Calcio Caos cet été, les dirigeants sportifs et politiques Italiens n’ont, une fois de plus, pas su tenir leurs promesses. Outre des mesures radicales pour contrôler soigneusement qui entre et qui sort des stades, nous n’aurons rien de plus pour garantir la sécurité des tifosi une fois sortis de celui-ci. De plus, ces fameuses mesures sont jugées mortelles pour le football ; Paolo Maldini, du haut de ses 21 ans de carrière au plus haut niveau, en a d’ailleurs témoigné dans la presse : "Jouer à huis-clos est une solution absurde, car elle oublie la signification du football. Il eut été préférable de suspendre les matchs pour une semaine supplémentaire, évoluer sans public c’est la mort de ce sport". Mais ces mesures, concrètement, quelles sont-elles ?

Pour commencer, les championnats de football Italiens reprendront ce week-end, réduisant de moitié la promesse de Luca Pancalli de suspendre ceux-ci pour une durée minimum de 2 semaines. Ensuite, chaque stade ne respectant pas scrupuleusement les normes de sécurité, ainsi que les nouvelles mesures anti-violence, sera fermé à ses spectateurs. En l’état actuel des choses, seuls les stades de Turin (Juventus et Torino), Palerme, Messine, Rome (AS Roma et Lazio) et Gênes (Genoa et Sampdoria) sont à jour. Le Stadio San Siro de l’Inter Milan et du Milan AC doit, quant à lui, subir environ 1 mois de travaux pour ensuite réouvrir. Tous les autres stades sont pour l’instant fermés jusqu’à ce que des travaux soient planifiés, validés puis executés. Autre mesure prise, la mise en place d’un système DASPO, c’est-à-dire l’interdiction d’entrer dans un stade. La DASPO sera lancée chaque fois qu’un délit est commis, qu’il vienne d’un adulte ou d’un mineur.

En amont, tous les stades devront être rachetés par leur(s) club(s) résident, dans le but de leur appartenir. Ainsi, chaque club devra assurer lui-même la sécurité du stade en question au moyen de stewards qualifiés, et ne devra en aucun cas collaborer avec des ultras ou autres groupes de tifosi. Le CONI, Comité Olympique National Italien, qui regroupe toutes les ligues sportives du pays, mettra également à disposition des clubs une bourse servant uniquement à financer la formation desdits stewards.

Que doit-on penser de ces mesures de sécurité ? Tout d’abord, que l’écrasante majorité des tifosi qui vient au stade pour encourager son équipe et non frapper, blesser et tuer endure (encore) les méfaits de ses collègues se comportant en véritables hooligans. Ensuite, est-ce que leur sécurité sera garantie ? A l’intérieur du stade, tout du moins oui, mais dans le fond, qu’est ce qui pourra empêcher des ultras violents, radiés des stades pour leurs comportements excessifs, de venir prendre plaisir à tabasser des gens en-dehors de l’enceinte sportive, comme ce fut le cas lors des affrontements après Catania-Palermo ?