14 Novembre 2008 : Ces anciennes illusions de la Ligue 1 retournées dans leurs pays d'origine

De tous les championnats majeurs, la Ligue 1 est certainement la moins cotée. La raison est simple, les différences financières avec ses homologues continentaux se faisant ressentir sur chaque transfert. Si les stars demeurent toujours autant difficiles d’accès, l’élite hexagonale lorgne sur de moindres joueurs, eux aussi capables d’enflammer les stades français.

Recrutés à l’étranger ou formés à domicile, certains d’entre eux pourtant n’ont jamais réussi à s’imposer en tant que tel sur la scène de la L1. Alors que cette dernière misait beaucoup sur leurs qualités pour apporter un surplus nécessaire dans le jeu, force est de constater qu’elle n’a pas obtenu le rendement escompté, de quelques-uns de ces éléments qui ont finalement dû se faire une raison.

En dépit de leur talent affirmé, ces rares maillons ont été contraints de quitter la France et toutes ses compétitions, pour s’engager dans un championnat qui leur convenait certainement mieux. FootMercato vous en présente quatre d’entre eux, aujourd’hui rentrés dans leur pays d’origine, évoluant désormais avec plus ou moins de réussite.



Juan Pablo Francia (23 ans, ARG, Sportivo Belgrano)

Sur la période 2003-2005, le jeune Argentin s’est révélé comme étant l’un des futurs joueurs majeurs de l’élite hexagonale. Débarqué à 15 ans au centre de formation des Girondins de Bordeaux, il dispute une rencontre avec le groupe professionnel lors de la saison 2001-2002, entrant en cours de match. Une saison plus tard complète disputée en CFA lui permettant de s’aguerrir et le voilà intronisé dans le collectif bordelais, grâce à la confiance accordée par Michel Pavon, alors remplaçant au pied levé d’Élie Baup.

En deux ans, le génial argentin fait part de sa technique et étale son talent aux observateurs avisés, ces derniers percevant en lui un talent fou, le comparant déjà aux plus grands. En quatre véritables saisons disputées sous le maillot au scapulaire, Juan Pablo Francia aura inscrit 11 buts en championnat, étant plus considéré comme un technicien, passeur et tireur de coup franc, que déclaré buteur.

À l’aube de l’exercice 2007-2008, l’ancien bordelais s’échappe de la région Aquitaine pour rejoindre son pays natal, invoquant des raisons personnelles. Son contrat courant jusqu’en juin 2009, le président Jean-Louis Triaud décide de le suspendre, l’inscrivant même dans le groupe professionnel pour la saison en cours. Après une rencontre avec le joueur, ce dernier a finalement décidé de le prêter au Sportivo Belgrano, évoluant alors en troisième division argentine. Un triste scénario pour ce grand espoir, qui toutefois a 23 ans, a encore le temps nécessaire pour rebondir. Reste à savoir s’il en sera capable.



Dmitry Sychev (25 ans, RUS, Lokomotiv Moscou)

S’il s’était engagé pour une durée de cinq ans avec l’Olympique de Marseille, Dmitry Sychev n’aura passé en tout et pour tout qu’une seule saison du côté du stade Vélodrome. Arrivé en janvier 2003, il repart au Lokomotiv Moscou 12 mois plus tard, étant trop souvent utilisé comme simple remplaçant sur la Canebière (15 fois en 33 matchs de championnat disputés et seulement cinq buts inscrits).

Considéré comme l’un des meilleurs attaquants russes de sa génération, ce dernier n’a pas réellement montré toute l’étendue de son talent à un public qui l’avait un temps adopté, avant qu’il ne se lasse de ses contre-performances. Finalement, Sychev s’est résolu à rejoindre son pays d’origine et la capitale moscovite, pour lesquels il vient de disputer sa sixième saison consécutive (un peu moins en réalité, étant arrivé en janvier 2004).



Nilmar (24 ans, BRE, Internacional)

Une saison, pas une de plus, ni une de moins. Voilà le temps qu’aura passé Nilmar en France et plus précisément avec l’Olympique Lyonnais. Annoncé comme un formidable buteur, il n’a jamais convaincu le stade de Gerland, n’ayant trouvé le chemin des filets qu’à deux reprises en championnat, pour 32 rencontres disputées et seulement 7 comme titulaire. De fait et en raison d’un trop faible rendement, l’international auriverde a été prêté une saison aux Corinthians avant finalement d’y être totalement transféré.

Aujourd’hui sociétaire de l’Internacional, ce dernier a scoaré à 14 reprises cette saison et pourrait revenir en Europe, Palerme se faisant plus qu’insistant et le Real Madrid ayant également lorgné sur ses qualités. Si la Ligue 1 n’était vraisemblablement taillée pour lui, on remarque qu’aujourd’hui il a enfin trouvé son second souffle, lui ayant notamment permis de récemment s’attirer les faveurs de Dunga, sélectionneur de la Seleçao.



Sergeï Semak (32 ans, RUS, Rubin Kazan)

À lui aussi, la Ligue 1 a fait les yeux doux et lui prédisait un grand avenir. Surtout après que ce dernier ait inscrit un triplé face au PSG en Ligue des Champions, lors du dernier match de poules en 2004. La formation francilienne n’a ainsi pas hésité à jeter son dévolu sur ce joueur plus que prometteur, qui s’est rapidement avéré plus que décevant dans la capitale.

Attaquant de formation, mais souvent utilisé en tant que créateur, il occupe désormais le poste de milieu défensif, où il excelle désormais, en témoignent ses récentes performances au dernier Euro. C’est d’ailleurs là que le PSG aurait dû l’utiliser et il aurait certainement plus brillé que ce qu’il ne l’a fait en 13 mois passés à Paris.

En 26 rencontres disputées, il n’a poussé le cuir au fond des filets qu’à une seule reprise, avant de s’envoler pour le FC Moscou et le Rubin Kazan. C’est d’ailleurs avec sa nouvelle formation qu’il a conquis le titre de champion de Russie récemment, ayant fortement contribué au succès des siens, pour la première fois du club.