3 Novembre 2009 : Ces capitaines emblématiques qui embarrassent leurs entraîneurs
Match de prestige ce soir à San Siro entre l’AC Milan et le Real Madrid. Deux équipes au moral fluctuant, capables du meilleur comme du pire. La saison passée, ce duel aurait mis aux prises deux monuments du football et de l’histoire, Paolo Maldini et Raul. Le premier a déjà pris sa retraite après 25 ans de bons et loyaux services. Raul, lui, n’a pas encore raccroché les crampons, mais pourrait bien ne pas fouler la pelouse de San Siro. Car le capitaine emblématique de la Maison Blanche fait actuellement les frais du cataclysme « Alcorcon », et s’est retrouvé sur le banc lors de la rencontre face à Getafe. Il pourrait arriver la même mésaventure face au Milan AC.
Manuel Pellegrini récupère un dossier récurrent au Real et pour bien d’autres clubs : que faire d’un joueur inamovible et respectable lorsque l’équipe joue mieux en son absence ? Car les journalistes espagnols l’ont remarqué, le Real Madrid joue mieux sans son capitaine. Pour Pellegrini, le problème est de taille : en l’écartant, il s’attirera les foudres des cadres du vestiaire. Ce dilemme, il peut le partager avec plusieurs de ses collègues. Rafael Benitez va commencer à se poser des questions sur le rendement de Jamie Carragher. Au club depuis 1995, l’athlétique défenseur puise actuellement dans ses réserves et ne dégage plus la même sérénité que lors de la conquête du titre de champion d’Europe en 2005. Expulsé certes sévèrement face à Fulham, il n’a pas été impérial face à Lyon il y a deux semaines. Benitez continue pourtant de lui faire confiance, quitte à laisser des points en route. Le passé prestigieux pèse donc plus lourd dans la balance que les prestations actuelles.
L’année dernière, Claude Puel a eu le temps de réfléchir à tout cela, avec le cas Juninho. Émoussé, mais toujours précieux sur coups de pied arrêtés, Juni n’a jamais laissé l’occasion à son entraîneur de le mettre sur la touche. Puel a préféré attendre la décision du Brésilien sur la suite à donner à sa carrière. Son choix de quitter Lyon a dû quelque part soulager l’entraîneur rhodanien, qui se voyait délesté d’un sacré sac de noeuds.
La déchéance de ces emblématiques joueurs est un moment délicat à gérer pour tout entraîneur, ou même sélectionneur. Faut-il prendre les devants ou laisser le joueur s’enfoncer dans une spirale négative ? On se rappelle la fin de carrière chez les Bleus de Marcel Desailly notamment. Le défenseur français avait étiré son aventure internationale jusqu’à l’Euro 2004, où il s’était distingué de la pire des manières. Il avait terminé la compétition sur le banc de touche...
On attend aujourd’hui de voir quelles seront les méthodes de gestion de Pellegrini, de Benitez ou encore de Sir Alex Ferguson, qui doit gérer actuellement le cas Rio Ferdinand, loin de son meilleur niveau. Cette saison pourrait être à marquer d’une pierre noire pour certaines légendes vivantes.
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