31 Octobre 2009 : Ces phénomènes déchus au parcours chaotique

« Un départ de Santon en janvier ? Je ne préfère pas répondre ». Tels ont été les mots de Jose Mourinho lorsqu’une question sur l’avenir du jeune latéral italien lui a été posée. Quelques mois plus tôt, l’entraîneur portugais ne tarissait pas d’éloges à propos de Davide Santon, à qui il prédisait une carrière à la Paolo Maldini. Le joueur de l’Inter est-il en train de connaître les premières désillusions d’une carrière soi-disant pleine de promesses ? Par le passé, de nombreux footballeurs ont été encensés dès leur plus jeune âge, par des entraîneurs ou des journalistes emballés par leur talent, avant de décevoir et de finalement vivre une carrière tout juste honnête.

Qui aurait pu imaginer le flamboyant Denilson faire des piges au Qatar, aux Etats-Unis ou encore au Vietnam ? C’est pourtant bien ce qui est arrivé au génial Brésilien. Débauché pour 32 M€, le transfert record à l’époque, par le Betis Seville après une Coupe du Monde réussie, il débarquait en Europe avec le statut de futur meilleur joueur du monde. Alors qu’on le voyait déjà signer pour les plus grands clubs européens, il s’engageait sept ans plus tard pour Bordeaux, qui recrutait alors uniquement un ancien grand espoir brésilien... Le retour sur terre de Denilson est peut-être l’un des plus marquants de l’histoire du foot.

D’autres n’ont également pas connu la carrière qu’on leur promettait. En France, on peut penser au cas Benoît Pedretti. Vite intégré en équipe de France, Pedretti était encensé chaque semaine dans le grand quotidien sportif du pays, qui voyait en lui un Deschamps version 2.0. Las, il n’a jamais su s’imposer au sein des deux plus grands clubs français, Lyon et Marseille. Il distille aujourd’hui ses ouvertures à Auxerre, dans un relatif anonymat. Anonymat dont Olivier Kapo aimerait bien sortir à Wigan. Longtemps, les Bleus ont cru tenir avec lui la future pépite du football français. Ses dribbles chaloupés et un pied gauche en or réjouissaient l’AJA, qui le laissait filer pour la Juventus Turin en 2004. Malheureusement, la marche était trop haute pour le Français, qui, malgré de multiples tentatives de relance, à Monaco, Levante ou Birmingham City, n’a jamais pu recouvrer toutes ses aptitudes.

Certains peuvent malgré tout croire à un revirement de situation. Prenez l’exemple de Javier Saviola. Présenté comme un phénomène après deux saisons éclatantes avec River Plate, il débarque à Barcelone où il effectue trois saisons plus que correctes. Mais insuffisantes en regard de son statut de génie du ballon rond. Le voilà prêté à Monaco et au FC Séville, deux clubs au sein desquels El Conejo joue sans vraiment briller. Aujourd’hui, il a retrouvé une seconde jeunesse à Benfica et recommence à faire parler positivement de lui.

Tous ces joueurs ont un temps été présentés tels des pépites, comme aujourd’hui Ben Arfa, Santon, Balotelli et bien d’autres encore. Quel destin attend ces jeunes joueurs très vite encensés ? Leurs futures destinations devraient nous donner un premier élément de réponse.