9 Avril 2009 : Chelsea : Ivanovic, le joker transformé en sauveur

La victoire de Chelsea sur la pelouse de Liverpool, qui plus est avec trois buts inscrits, constitue certainement la plus grande surprise des quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Et comme souvent, cette victoire a son héros. Au milieu des Torres, Gerrard, Lampard et autres Drogba, Branislav Ivanovic n’est certainement pas celui qu’on attendait pour faire basculer la rencontre. Et pourtant…

Un improbable héros

Il paraît qu’en football, la victoire se joue à des détails. Et dans ce match opposant deux formations habituées des demi-finales de cette Ligue des Champions, le détail avait pour nom Branislav Ivanovic. Doublure de Jose Bosingwa pour l’occasion (Ivanovic est défenseur central de métier), le joueur de 25 ans ne devait sa présence sur le terrain qu’à la blessure du Portugais, incertain encore hier dans la journée. Ivanovic était donc propulsé dans l’arène, pour son deuxième match de Ligue des Champions avec les Blues.

Six petites minutes après le coup d’envoi, le Serbe assistait, impuissant, à l’ouverture du score de Fernando Torres. Les Reds, qui sont alors sur une série de cinq victoires consécutives, en ayant notamment étrillé le Real Madrid (4-0), Manchester United (4-1) et Aston Villa (5-0), paraissent intouchables.

Mais l’emprise de Liverpool diminue peu à peu, et Chelsea semble revenir dans le match. Un corner. Puis deux. Par deux fois, ce diable d’Ivanovic sort de sa boîte, et crucifie les Reds de ses coups de tête rageurs. Les deux buts qu’il inscrit à l’extérieur, dans un stade d’Anfield médusé, placent Chelsea dans une situation extrêmement favorable avant le retour à Stamford Bridge. D’autant que Drogba est venu corser un peu plus l’addition.



Le Serbe affole l’Europe

Si le Serbe a dû attendre ce quart de finale pour exploser avec Chelsea, il n’en demeure pas moins un joueur expérimenté. Ses performances dans le championnat serbe, avec l’OFK Belgrade, lui ont rapidement attiré les faveurs du Lokomotiv Moscou. En 2006, alors âgé de 22 ans, il embarque donc pour la Russie.

Ce robuste défenseur (1m88, 84 kg), ne tarde pas à s’imposer comme une pièce maîtresse de l’équipe. Indéboulonnable titulaire du Lokomotiv, il effectue également ses premiers pas avec l’équipe nationale. En deux saisons, il se taille donc une solide réputation de défenseur polyvalent et très régulier, qui ne laisse pas insensibles les grands d’Europe. Manchester, le Real et particulièrement la Juve sont sur les rangs. Mais c’est finalement Chelsea qui décroche la timbale, à l’hiver 2007.



Deux buts qui changent tout

Avram Grant n’est toutefois pas convaincu par les prestations du joueur. Résultat, aucune apparition avec l’équipe lors de sa première saison. L’Israélien préfèrera même titulariser Michael Essien en défenseur droit plutôt que de faire appel à lui. Le Milan vient ainsi taper à la porte, mais Luiz Felipe Scolari, fraîchement nommé à la tête des Blues, tient à la conserver.

Le Serbe joue alors les petites mains, en comblant les manques de temps à autre - 10 apparitions en championnat. Jusqu’à un certain soir de Ligue des Champions, à Anfield. Appelé pour renforcer la défense, Ivanovic se mue en précieux buteur. Peut-être pas un hasard, quand on sait qu’il est le meilleur buteur serbe en qualification pour le Mondial. Il y a encore peu, il était pressenti pour quitter Chelsea pour retrouver du temps de jeu. Mais il y a des buts qui peuvent tout changer.