11 Février 2008 : Déroute de l'ASSE : Qui est responsable ?
Samedi 09 février 22 h 15, Strasbourg vient de passer les Verts à moulinette (3-0). Saint-Étienne s’incline pour la dixième fois à l’extérieur et reste à la place de plus mauvaise équipe à l’extérieur en championnat derrière Metz, c’est dire si la performance est remarquable.
À la sortie du match, les joueurs du Forez regagnent les vestiaires têtes baissées, regards désabusés. Ils sont rejoints par leur entraîneur, Laurent Roussey qui encaisse un deuxième coup dur en championnat, deux semaines après s’être fait rejoint dans les ultimes secondes par Lyon lors du derby du Rhône (1-1). Mais cette défaite est différente. Quelque chose vient de se casser à Saint-Étienne. Interrogé par les médias, Roussey après une énième excuse à cette déroute stéphanoise lâche un cinglant « Quand on veut tuer un chien, on dit qu’il a la rage. Cette défaite fait sans doute plaisir à certaines personnes à Saint-Etienne. »
Pour la première fois depuis le début de la saison, l’ancien adjoint d’Ivan Hasek accuse donc ouvertement quelqu’un de la maison verte, en l’occurrence Omar Da Fonseca chargé du recrutement, de lui avoir mis des bâtons dans les roues et émet de sérieux doutes sur son avenir. Presque un an après avoir pris les commandes de l’ASSE de manière assez spéciale en étant accusé d’avoir savonné la planche d’Hasek, Roussey risque fort de quitter l’Etrat toujours dans ce cadre de lutte intestine.
Visiblement lâché par son groupe à qui il reproche de « ne pas jouer à sa juste valeur », Roussey sera selon toute vraisemblance le premier fusible à sauter dans cette lutte de pouvoir entre deux coprésidents (Caïazzo et Romeyer) ne pouvant plus se sentir, mais obligés de rester liés pour cause de pacte d’actionnaires. Cependant, reste à savoir si l’ancien technicien de Sion, sous contrat jusqu’en juin, sera débarqué avant la fin de la saison. En effet, bien que Bernard Caïazzo ait déclaré dans la presse qu’il « avait été sidéré par les propos de Laurent (Roussey) et que ce dernier avait du mal à gérer la pression. », Rolan Romeyer affirmait de son côté qu’il maintenait toute sa confiance à son protégé jusqu’à la fin de la saison. Impossible d’avancer donc quand l’un tire dans un sens, le deuxième tire dans l’autre.
Dans cet affrontement des clans Caïazzo-Da Fonseca et Romeyer-Roussey, c’est donc toute l’ASSE qui est prise en otage. Chacun défend ses intérêts, et tout le monde se tire dans les pattes. Le problème c’est qu’au milieu de tout ça le groupe professionnel en est affecté. Si les dirigeants ont tenté jusqu’au bout de feindre l’unité en essayant de préserver le groupe des médias, aujourd’hui le conflit apparaît au grand jour et la sonnette d’alarme est tirée. Quinzièmes au classement avec seulement deux points d’avance sur le premier relégable, Toulouse, on a presque oublié que les Verts luttaient pour le maintien, et ce, malgré un effectif d’une grande qualité.
Si les deux coprésidents refusent toujours d’avouer l’échec de leur binôme, cette situation ne devrait néanmoins pas perdurer. Cet après-midi (lundi), Bernard Caïazzo a révélé au mensuel Le Foot Saint-Étienne que lui et Romeyer vont en effet bientôt se retirer : « Dès le mois de juin, il n’y aura plus de président à l’ASSE. On va supprimer la fonction telle qu’elle existe aujourd’hui. On travaille actuellement sur une nouvelle organisation, à l’anglaise. C’est-à-dire qu’il y aura un directeur général, un directeur général technique, et un directeur général gestion. Les présidents, eux, sont des actionnaires. »
Toutefois, il reste encore quatre mois de compétition, quatre mois pour se sortir d’une situation devenue difficile sur le plan comptable, mais surtout pathétique au niveau de la gestion d’un groupe qui a largement les possibilités d’accrocher l’Europe. Si Laurent Roussey paraît condamné à l’avance, seuls ses joueurs paraissent maîtres de leur destin. À défaut de le faire pour leur entraîneur, les petits hommes verts auraient donc la bonne idée d’éviter à Geoffroy Guichard l’humiliation d’une nouvelle descente en Ligue 2. Saint-Étienne n’en a vraiment pas besoin.
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