14 Février 2008 : Deportivo la Corogne : la chute d'un grand d'Europe

C’est un grand d’Europe qui se meurt à petit feu. Presque dix ans après avoir conquis son seul et unique titre lors de la saison 1999/2000, le Deportivo La Corogne ne joue plus dans la cour des grands, mais lutte désormais pour sa survie parmi l’élite du football espagnol. Fini le temps des Bebeto, Makaay, Pandiani, Diego Tristan, Naybet et autres Djalminha. Aujourd’hui seul Valeron fait figure de rescapé de cette époque dorée où la formation galicienne régnait en maître en Liga et affolait les plus grosses écuries d’Europe. Le Depor n’est plus que l’ombre de lui-même, et ce, malgré une demi-finale de ligue des Champions en 2004 (perdue face à Porto, futur vainqueur), dernier coup d’éclat du club.

Minée par une situation financière précaire, l’ancienne formation de Pedro Miguel Pauleta est également au bord du gouffre sportivement. Dix-huitième au classement, l’équipe entraînée par Miguel Angel Lotina n’a gagné que six de ses 23 matches. Elle est restée plus de quatre mois sans remporter la moindre rencontre au Riazor. Une éternité pour ses socios. Désormais, les partenaires de Valeron se battent plus avec le Barça ou le Real Madrid, ils s’accommodent d’adversaires de moindre renommée tels que le Recreativo Huelva, l’Athletic Bilbao ou encore le Betis Séville, autre grande désillusion en Espagne.

Un mercato sans relief

Pour tenter de stopper l’hémorragie, Lotina comptait énormément sur ses cadres historiques ainsi que quelques renforts, surtout en attaque, pour remettre le navire bleu et blanc à flot. Mais là encore, le sort continue de s’acharner sur l’entraîneur ibérique. Valeron se blesse gravement au genou, après être revenu d’une longue blessure de deux ans, et l’attaquant tant espéré ne viendra pas. Convoité cet hiver par les Galiciens, Marcos Ruben s’engage finalement avec Villarreal, avant d’être prêté au Recreativo. Le Nantais Wilhelmsson est venu prêter main-forte (prêt du FC Nantes) après avoir galéré à Bolton où il ne s’est jamais imposé comme titulaire dans les huit matches qu’il a disputés.

Le football galicien en berne

Seule face au spectre de la relégation, La Corogne n’attire plus que les seconds couteaux. La Galice est maudite, car elle est en train de voir, après le Celta Vigo, son deuxième club phare plonger tout droit vers la deuxième division. Trainant son boulet telle une âme en peine, le Depor regarde désormais avec nostalgie son passé glorieux où il avait remporté la coupe du Roi (1995, 2002), la Supercoupe d’Espagne (1995, 2000, 2002) et où ses anciennes stars comme Diego Tristan et Roy Makaay brillaient de mille feux en terminant respectivement Pichichi (meilleurs buteurs) de leur championnat en 2002 et 2003.

Ce temps est désormais révolu et le club espagnol se distingue aujourd’hui dans la colonne des faits divers avec la violente altercation entre ses deux gardiens Aouate et Munua. Cela faisait vingt ans que La Corogne n’avait pas connu une si grave crise.