8 Septembre 2008 : EdF : une atmosphère de crise en toile de fond

La victoire de l’équipe de France lors du match amical l’opposant à la Suède à Goteborg (3-2) il y a quelques jours, avait laissé poindre une lueur d’espoir après le fiasco de l’élimination dès le premier tour de l’Euro.

Mais la défaite cinglante subie par les Bleus samedi dernier en Autriche cette fois dans le cadre des éliminatoires pour la CM 2010 (1-3) a fait renaître le spectre de l’Euro.

Les promesses du renouveau ressassées et martelées cet été par le président de la fédération française de football Jean-Pierre Escalettes, justifiant la légitimité de Raymond Domenech reconduit à son poste de sélectionneur, ont vite fait de trouver leurs limites.



La crise ?

Fade, sans panache encore moins de talent, dénué d’esprit de révolte, voilà l’image que tous les supporters de l’équipe France ont retenue de cette première sortie en compétition, et qui ressemble étrangement à la triste représentation de l’Euro. Incapable de redorer son blason, l’équipe de France va-t-elle sombrer dans la crise ?

Pour Rolland Courbis sur les ondes de RMC, la question ne se pose plus en ces termes, puisque tous les ingrédients qui conduisent à la fracture sont déjà perceptibles. « Nous sommes devenus antipathiques. Notre équipe de France n’est plus l’équipe de France chérie des Français. Depuis le mois de juin, non seulement notre équipe nationale ne fait plus rêver, mais elle fait pleurer. L’équipe de France et le football français sont dans une situation de crise, et cela seulement à la 2e journée des éliminatoires (de la Coupe du Monde 2010). C’est un exploit ! ».

Alors que sa voix aurait peut-être permis aux observateurs et aux supporters de comprendre les raisons de ce nouvel échec, Raymond Domenech s’est réfugié dans le silence estimant que les faits parlaient d’eux-mêmes et donc qu’il n’y avait aucun besoin d’en rajouter. Une posture déjà vue, mais qui semble surprenante pour un homme que l’on pensait désormais sous tutelle.



L’heure est grave...

Et pourtant, celui qui est dans le vrai dans cette affaire, c’est le sélectionneur national qui a éclairci sa situation il y a quelques jours « Les gens qui pensent qu’un sélectionneur, un entraîneur, et moi en particulier, peut être mis sous tutelle, sont soit stupides, soit totalement privés de lucidité ».

Au-delà de la divergence entre le discours officiel (tenu par la fédération) et les réelles prérogatives assignées à Raymond Domenech, l’intérêt pour les Français repose en l’avenir de leur équipe qui fait partie du patrimoine national. Par rapport au match de samedi, il n’existe aucun motif de satisfaction. Le coaching n’a pas été bon, les anciens n’ont pas été à la hauteur du rendez-vous, les jeunes encore moins, pourtant il ne fait aucun doute que le problème se situe au niveau de l’organisation et des choix des hommes pour l’animer.

La chute dans le vide pourrait se poursuivre, si les responsables en question n’assument pas leurs erreurs. Le résultat du match contre la Serbie mercredi revêt une importance sur le plan mathématique, mais les véritables enjeux au sujet du futur des Bleus se situent ailleurs.