26 Juin 2008 : Emmanuel Petit milite pour la révolution du football

Footballeur rayonnant, Emmanuel Petit était déjà connu pour son franc-parler. Depuis qu’il a raccroché les crampons, sa liberté de ton ne s’est pas atténuée, au contraire il n’hésite pas à égratigner les personnalités du sport roi, y compris Zinedine Zidane tancé de servir la cause des grands patrons.

Dans le cadre de la rubrique qu’il tient désormais dans les colonnes du journal Le Parisien, le Champion du Monde 1998 et d’Europe 2000, brosse un portrait non élogieux du football tel qu’il est conçu, pratiqué et organisé aujourd’hui.

L’Euro 2008

À quelques jours de la clôture de l’Euro 2008, l’ancien Monégasque établi un bilan de la compétition où le spectacle n’a pas été au rendez-vous, et dans lequel les grandes nations comme la France ou encore l’Italie ont éprouvé les pires difficultés « Comme en 2004, de grosses nations nations ne sont pas en forme lors de cet Euro. Le spectacle n’est pas au rendez-vous... Les enjeux tuent le jeu. À force de multiplier les matches pour gagner toujours plus, il y a de moins en moins d’intérêt sportif. Les joueurs finissent par gérer leur saison. Soit ils sont éreintés en rejoignant leur équipe nationale, soit ils ne se donnent qu’à 30 % ».

L’argent sale

L’argent est le nerf de la guerre dans le football moderne. On ne peut pas dire que Petit n’en ait pas profité, lui qui a évolué dans les clubs européens les plus huppés (Arsenal, Barcelone, Chelsea). Mais ce qui afflige l’ancien milieu de terrain, c’est la tournure prise depuis quelques années par le monde du football. L’origine des fonds de certains clubs est parfois ignorée, et en plus on en arrive à une situation à deux vitesses entre des clubs qui peuvent se payer des joueurs à 100 millions d’euros et les autres « Le foot doit être réformé. Il faut déjà une économie saine. D’où vient tout cet argent ? Est-ce de l’argent sale qui est blanchi ? On ne sait pas. Il faut plus de traçabilité. Le football ne doit pas être la chasse gardée des milliardaires capables de dépenser 100 M€ pour acheter un joueur comme Cristiano Ronaldo. Pour qu’on retrouve une certaine incertitude sportive »

La réforme du football

Pour remédier à cette situation, l’ex-international propose ses solutions « Je propose de plafonner les masses salariales, de rétribuer les joueurs en primes d’objectif sportif et de leur permettre de vendre leur image. Je suis aussi favorable à un système de draft, où les clubs les plus mal classés auraient un droit prioritaire pour choisir les meilleurs joueurs issus des centres de formation ». Vaste programme...