26 Février 2012 : Entretien avec... Alain Perrin : « Je savais que Christophe Galtier avait l'étoffe pour être un numéro 1 »

Foot Mercato : Vous êtes entraîneur du club qatari d’Al Khor depuis 2010. Comment vous sentez-vous au sein de cette écurie ?

Alain Perrin : C’est ma deuxième saison ici. On a connu une saison très difficile l’année dernière, on s’est maintenu de justesse. Cette saison, c’est un peu plus correct, on est en milieu de tableau. On participe aussi à la Coupe du Golfe, c’est donc pas mal.

FM : Vous êtes actuellement septième du championnat. Quelles seront vos ambitions pour la fin de saison ?

AP : Ce serait de se maintenir, et de rester dans la première moitié de tableau. On a une équipe qui a été amputée au mercato, certains joueurs rejoignant d’autres clubs. On a un petit problème d’effectif pour avoir de hautes ambitions, mais garder cette position serait déjà une bonne chose pour nous.

FM : L’effectif est en effet composé en grande partie de joueurs qataris. Est-ce une politique sportive clairement assumée ou un choix par défaut ?

AP : Effectivement, on a des moyens forts limités pour recruter parce qu’on est un peu excentré par rapport à Doha. Comme tous les clubs ayant des moyens limités, on travaille avec les joueurs locaux.

FM : Vous avez quitté la France en 2010 après une dernière expérience à Saint-Etienne. Que retenez-vous de votre passage chez les Verts ?

AP : Et bien une frustration, comme tout le monde quand on ne va pas au bout de son travail. On avait un effectif très jeune, je note d’ailleurs qu’il n’y a aujourd’hui quasiment plus personne de cet effectif-là si ce n’est Sako. L’effectif a été renouvelé, le club fonctionne bien actuellement. C’est un peu frustrant.

FM : Le club est désormais quatrième du classement. Quel regard portez-vous sur le travail de Christophe Galtier, qui a été votre adjoint pendant très longtemps ?

AP : Je ne suis pas surpris, je savais qu’il avait l’étoffe pour être un numéro 1. On en avait parlé. Cette saison, le championnat est très ouvert, ils sont sur une très bonne dynamique depuis la reprise. Ils sont de vrais prétendants pour les places européennes.

FM : Vous utilisiez le terme de frustration pour évoquer vos souvenirs de l’ASSE. Est-ce le même genre de sentiment qui revient lorsque l’on évoque le nom de l’Olympique Lyonnais ?

AP : Oui, il y a toujours cette frustration de ne pas aller au bout, de ne pas être dans la continuité d’un projet, lorsqu’on est en fin de contrat ou lorsque le club met fin à cette collaboration. C’est toujours frustrant.

FM : Qu’avez-vous ressenti lors de ce départ de l’OL, vous qui sortiez pourtant d’un doublé Championnat-Coupe de France historique pour ce club ?

AP : C’était vraiment frustrant. Lorsque vous êtes à la tête d’un club de standing européen, qui participe à la Champions League, c’est dommage de devoir quitter le club.

FM : Depuis votre départ, l’OL n’a plus gagné le moindre titre. Vous qui étiez à l’intérieur du club, sentiez-vous que l’on se dirigeait progressivement vers cette tendance, avec un OL moins dominant ?

AP : Il y a des raisons économiques qui régissent le fonctionnement des clubs. De mon temps, on avait été amené à se séparer de joueurs cadres (Tiago, Abidal et Malouda sont partis durant cette intersaison), des départs qui se sont poursuivis par la suite. Ils ont ensuite fait appel à des jeunes, ce qui peut diminuer la qualité de l’équipe, et qui peut être dangereux, même s’il y a aussi eu les arrivées de joueurs comme Gomis, Lisandro ou Gourcuff. Ça reste pour moi l’un des meilleurs clubs du championnat.

FM : Votre contrat à Al Khor prend fin cet été. De quoi sera fait votre avenir ?

AP : Je n’ai rien contre l’idée de continuer au Qatar. Je suis ambitieux, le club m’a déjà proposé de prolonger. Dans ce genre de situation de fin de contrat, vous êtes aussi sujet à certaines sollicitations.

FM : Du haut de votre carrière d’entraîneur qui a débuté en 1993, quels sont vos meilleurs souvenirs ?

AP : C’est difficile de ressortir un moment. Mais l’un des moments clés reste la finale de la Coupe de France, il y a aussi eu les matches de Ligue des Champions. Mais la finale de Coupe avec Lyon, c’est un moment fort dans une carrière d’entraîneur.

FM : Vous gardez donc en tête cette finale de Coupe de France avec l’OL. Lorsque vous repensez à l’OL, ce sont donc les bons souvenirs qui prédominent ?

AP : Oui, parce que c’est ce qui reste quand le temps passe. Ce qui reste, ce sont les titres, les bons souvenirs, ce qu’on a fait. Après, la roue tourne, on passe à autre chose.

FM : Enfin, que peut-on vous souhaiter pour cette fin de saison ?

AP : Dans le football, je dirais de faire un bon parcours en Coupe du Golfe.