31 Août 2008 : Entretien avec... Bruno Carotti : « La montée comme objectif prioritaire »

À 35 ans, Bruno Carotti est un des piliers du championnat de France. Ligue 1, Ligue 2, course au titre ou au maintien, le défenseur montpelliérain a tout connu dans sa carrière. Formé à Montpellier, il en est tout naturellement devenu le capitaine, prêt à tout pour ramener son club au sommet. Véritable patron du système défensif de Rolland Courbis, l’homme espère enfin regoûter aux joies de l’élite hexagonale et ainsi mettre fin à cinq saisons de galère dans l’antichambre de la L1. Entre espoir et réalisme, Bruno Carotti est revenu pour FootMercato sur les ambitions et le potentiel montpelliérains pour l’exercice en cours.

FootMercato : À quelques heures de la fin du mercato, que pensez-vous du recrutement montpelliérain ?

Bruno Carotti : Grâce à la dernière arrivée de Lilian Compan, on est aujourd’hui paré à tous les postes. C’est une recrue très intéressante qui nous permet de nous renforcer aussi bien au niveau technique et au niveau de l’expérience, ce qui offre une multitude de possibilités au coach. On reste très compétitif.

FM : Justement, ces nouvelles recrues se sont-elles bien adaptées au MHSC tant au niveau du jeu que de l’ambiance ?

BC : Ce sont tous des garçons au potentiel intéressant et qui ont envie de prouver donc ils sont très impliqués dans la vie du club et du groupe et ils devraient rapidement trouver leur place ici. Au niveau du jeu il y a désormais d’énormes possibilités donc chacun trouvera ses marques et bénéficiera d’un temps de jeu conséquent pour montrer l’étendue de sa valeur.



Un recrutement judicieux

FM : Après avoir misé sur l’expérience les saisons passées, le MHSC parie plus sur la jeunesse désormais. Ce mélange de deux générations va-t-il enfin offrir ce souffle nouveau au club ?

BC : Il faut toujours trouver un mélange cohérent entre une certaine expérience, ensuite dans un groupe, ce n’est pas forcément l’âge qui fait la différence. C’est la volonté de jouer et l’état d’esprit qui permettent de trouver un bon équilibre tous ensemble. C’est là-dessus que l’on travaille et j’espère que ce que nous avons pu déjà montrer, on sera en mesure de l’améliorer. L’essentiel c’est que chacun vive son expérience à fond pour faire avancer l’équipe.

FM : En évoquant le recrutement, on sait que vous êtes passé par Toulouse, Nantes et Paris. Vous n’avez jamais été tenté par une expérience à l’étranger ?

BC : Si, mais à l’époque, c’était plus dur de trouver un club à l’étranger. Aujourd’hui les frontières se sont beaucoup plus ouvertes et cela donne la possibilité ou la chance à certains de découvrir de nouveaux championnats et connaître d’autres cultures footballistiques. Cela reste peut-être un petit regret pour moi, même si je suis très fier de ce que j’ai pu réaliser.

Objectif Ligue 1

FM : Le MHSC aborde sa cinquième année en Ligue 2. Comment abordez-vous cette saison ?

BC : On aimerait que cela soit la dernière en ayant de l’ambition et un objectif élevé. Cela va être très difficile, on devra être très régulier pour pouvoir prendre des points au fur et à mesure de la saison et toujours rester dans le haut du classement, chose qu’on n’a pas été en mesure de réaliser ces quatre dernières saisons.

FM : Comme chaque année, l’objectif prioritaire reste la montée. Est-ce que le MHSC a enfin les moyens de ses ambitions ?

BC : Cette année le club a fourni beaucoup d’efforts au niveau du recrutement et il a montré un visage passionné et passionnel pour cet objectif là. Il y a beaucoup d’envie et d’élan à travers le club et c’est à nous de le retranscrire sur le terrain. Mais ça facilite un peu plus les choses de savoir qu’il y a beaucoup de monde derrière nous.

FM : Lundi soir, vous recevez le FC Metz pour l’un des premiers gros chocs de la saison. À quel genre de confrontation vous attendez-vous ?

BC : Cela permettra de se jauger face à un des cadors de la Ligue 2 et de vérifier par la même occasion si on a une équipe compétitive. On rencontre un adversaire qui a connu la Ligue 1 l’an passé et qui veut forcément retrouver les joies de l’élite au plus vite. On connaît leurs ambitions et on doit s’attendre à rencontrer quelques difficultés pour en venir à bout.

FM : Avez-vous des favoris pour cette saison ?

BC : Je trouve qu’il y a une dizaine d’équipes qui se dégagent, ce qui va permettre de rendre la compétition un peu plus passionnante. Lens, de par son statut, a la faveur des pronostics, mais comme tous les gros, ils souffrent aussi face à des clubs d’un calibre moindre. Mais ça reste un championnat très ouvert, avec beaucoup d’équipes compétitives.

Un changement radical au FCN

FM : En tant qu’ancien joueur du FC Nantes, que pensez-vous de la situation actuelle ?

BC : Je suis un peu déçu pour Michel Der Zakarian d’avoir été débarqué de la sorte après seulement trois journées. J’ai longtemps joué avec lui et je connais sa mentalité, sa hargne et sa soif de victoires. C’est dommage que cela se termine de la sorte après si peu de temps, surtout avec ce qui a été réalisé la saison dernière. Après les dirigeants sont là pour prendre leurs responsabilités, l’avenir nous dira s’ils ont eu raison.

FM : L’arrivée de Waldemar Kita à la tête du FCN la saison passée a-t-elle bouleversé les traditions dans la Maison Jaune ?

BC : Cela fait pas mal d’années que je suis parti de Nantes. Je me souviens que j’avais quitté un club à la fois professionnel, structuré, familial et avec beaucoup de contacts. La qualité de vie et de travail dans ce club sont très importantes et ces souvenirs-là restent peut-être les plus beaux de ma carrière. Aujourd’hui à travers les discours et les réflexions avec d’anciens partenaires ou de personnes qui sont récemment passées chez les Canaris, on peut constater que cela a changé, mais chacun gère selon ce qu’il pense être le plus judicieux. Je ne peux pas me permettre de porter un quelconque jugement, même si j’ai eu du mal à apprécier ce qui est arrivé à Michel.

FM : On revient sur votre personne. Capitaine, vous êtes surtout l’un des piliers du système défensif de Rolland Courbis. Quelles sont vos relations avec lui ?

BC : Nos relations sont simples. À un moment donné, il faut savoir aller à l’essentiel et cela se passe très bien. On se connaît mutuellement et il sait ce que peuvent être certains passages dans une saison et il a assez d’expérience pour gérer tout le groupe. Après, je ne suis vraiment pas quelqu’un de compliqué donc il n’y a aucune raison que cela se passe mal. On s’entend très bien.

FM : Vous avez évoqué une possible fin de carrière, cela signifie que vous y avez déjà songé ?

BC : (Rires). J’avoue que cela fait déjà deux ans que je me pose la question et que c’est plus ou moins programmé, mais je profite de ce qui vient en ayant toujours l’ambition adéquate, tout en prenant un maximum de plaisir. Quand donner le maximum ne suffira plus, alors on met un terme à tout cela avec beaucoup d’objectivité.