14 Janvier 2009 : Entretien avec... Danijel Ljuboja : « J'ai des pistes en France et en Allemagne »

Sa crête blonde a longtemps égayé le championnat de France. Révélé par Sochaux, l’attaquant serbe s’est surtout fait remarquer lorsqu’il évoluait à Strasbourg, accompagné en pointe par Mamadou Niang. En janvier 2004, il rejoint le Paris Saint-Germain et aide le club de la capitale à terminer à la 2e place de la Ligue 1 ainsi qu’à conquérir la Coupe de France. L’histoire d’amour ne durera pas longtemps. La saison suivante est entachée de nombreux conflits avec Vahid Halilhodzic, remplacé ensuite par Laurent Fournier. Résultat, Ljuboja est prêté en 2005 au VFB Stuttgart. Comme à Paris, après une première bonne saison, le conte de fées tourne au cauchemar. À chaque intersaison, Stuttgart le prête (Hambourg, Wolfsburg). Cette fois-ci, l’atypique attaquant devrait définitivement quitter le club allemand. Pour FootMercato, Danijel Ljuboja détaille ses difficultés à Stuttgart, dévoile la raison de son départ du PSG et surtout évoque son prochain transfert.



FootMercato : Où en êtes-vous avec Stuttgart ?

Danijel Ljuboja : Je me suis mis à peu près d’accord avec le club pour pouvoir partir cet hiver. J’ai quelques solutions, quelques opportunités. Mais j’attends d’en voir d’autres, car je n’ai pas envie de partir comme ça, n’importe où. Je suis en train de réfléchir à toutes les propositions que j’ai eues pour l’instant.

FM : Stuttgart va-t-il vous laisser partir sans réclamer d’indemnité de transfert ?

DL : On a parlé ensemble, je ne pense pas qu’ils vont demander grand-chose. Je pense même que ce sera gratuit. Après, on ne sait jamais, si un grand club arrive... Mais normalement, je devrais pouvoir partir libre.

FM : Quels clubs vous ont contacté ?

DL : Je n’aime pas trop citer, parce que cela n’est pas correct vis-à-vis des clubs concernés.

FM : En France, on a entendu parler de l’intérêt de Grenoble.

DL : Oui. Il y a à Grenoble un entraîneur que je connais bien (NDLR : Mecha Bazdarevic). Si je devais venir à Grenoble, c’est vraiment parce que l’entraîneur me connait bien. Il faut aussi que je regarde si je m’y retrouve financièrement.

FM : Le challenge sportif de Grenoble vous attire-t-il ? Ou souhaitez-vous jouer autre chose que le maintien ?

DL : C’est vrai que j’ai joué dans des grands clubs, quand on voit ma carrière. Pour Grenoble, je n’ai pas dit oui, je n’ai pas dit non. J’ai d’autres possibilités encore.



« Je recherche surtout un bon club »

FM : Quelles sont ces autres possibilités ?

DL : Il y en a en France, il n’y a pas que Grenoble. Il y a des clubs en première partie de tableau. J’ai aussi des pistes en Allemagne. J’avais notamment un contact avec Mönchengladbach (NDLR : actuellement lanterne rouge de la Bundesliga). C’est un grand club, mais ils ne sont pas bien au classement. C’est un club très connu en Allemagne.

FM : Quelle est votre priorité ? L’Allemagne ou plutôt la France ?

DL : Ma priorité reste de voir quelles autres offres je peux avoir dans les prochaines semaines. Peut-être il y aura une très belle opportunité. Je suis en train de discuter.

FM : Vous cherchez un dernier bon contrat ?

DL : Ce n’est pas un dernier contrat. Je recherche surtout un bon club. C’est important pour moi de jouer dans un grand club, car ces dernières années, j’ai toujours évolué dans de grandes équipes.

FM : À Stuttgart, vous ne jouez presque plus. Vous ne recherchez pas en priorité du temps de jeu ?

DL : Oui, c’est important. Ici, à Stuttgart, je n’ai pas joué à cause du directeur sportif (NDLR : Horst Heldt). Je ne me suis pas entendu avec lui. Cinq entraîneurs sont passés, mais c’est lui qui décidait de ne pas me faire jouer. J’avais des problèmes à cause d’une personne. C’était son choix, et il ne veut rien savoir. Moi, j’ai respecté tout le monde. En France, quand il y a des problèmes, cela peut toujours s’arranger avec le temps. Ici, il y a trois ans, il s’est passé quelque chose et depuis je n’ai pas joué. Moi, je suis resté professionnel. Mais bon, c’est du passé, maintenant je me concentre sur mon avenir.

FM : Vous êtes-vous fixé une date limite quant à votre décision pour votre transfert ?

DL : Je vais voir dans les jours à venir. Vous savez, quand j’ai signé à Hambourg il y a deux ans et demi, c’était le 31 août, le dernier jour des transferts. Avant, j’avais des offres de clubs qui ne m’intéressaient pas alors j’avais attendu.



« Je n’ai pas eu de chance »

FM : Comment expliquez-vous que vous n’ayez pas eu le même succès en Allemagne qu’en France ?

DJ : Ma première saison, je suis arrivée en prêt à Stuttgart en provenance du Paris Saint-Germain (NDLR : saison 2005-2006). Toutes compétitions confondues, j’ai marqué une quinzaine de buts. Donc j’étais le meilleur joueur de Stuttgart, l’un des meilleurs de la Bundesliga. Puis on vire l’entraîneur Trapattoni, qui me faisait confiance. La personne qui est arrivée ensuite a tout changé. Trapattoni est parti entraîner à Salzbourg en Autriche. Il m’a appelé pour que je vienne avec lui. Mais moi, à cette époque-là, j’avais 28 ans... Mais si Trapattoni va à Liverpool, Ljuboja est à Liverpool ! Lui me voulait là-bas, car il m’appréciait. Mais bon, je n’ai pas eu la chance qu’un de mes anciens entraîneurs signe dans un grand club. C’est comme ça. Si Trapattoni signe dans un grand club, automatiquement je le suis. Ivan Hasek, Antoine Kombouaré, Mecha Bazdarevic sont des entraîneurs qui me connaissent. Mais ils ne sont pas dans de grands clubs. C’est aussi ça le football.

FM : C’est donc ça qui vous fait hésiter pour Grenoble : l’entraîneur vous convient et vous connait, mais ce n’est pas un grand club ?

DL : Non, j’ai beaucoup de respect pour Grenoble. C’est intéressant. Mais bon il faut me comprendre.

FM : Suivez-vous toujours les résultats de vos anciens clubs en France ?

DL : Au début, je les suivais beaucoup. Maintenant, je les suis toujours, mais pas autant que les premiers mois de mon séjour en Allemagne.



« Paris, à jamais gravé dans mon coeur »

FM : Lequel de vos clubs français vous a laissé le meilleur souvenir ?

DL : Tous les clubs où je suis passé, je me suis imposé. À Sochaux, j’ai mis 20 buts et j’ai signé ensuite à Strasbourg. À Strasbourg, je me suis imposé et j’ai fini à Paris. À Paris, mes premiers six mois étaient, je pense, fantastiques. Je garde de bons souvenirs de chacun de mes clubs.

FM : Si vous deviez n’en choisir qu’un ?

DL : C’est difficile. Sochaux, c’est là où j’ai débuté. Strasbourg, là où j’ai explosé. À Paris, j’étais dans l’un des meilleurs clubs en France.

FM : Est-ce que vous regrettez votre départ du PSG, qui ne s’est pas déroulé de la meilleure des manières ?

DL : Paris, c’est un club qui restera gravé à jamais dans mon coeur. Mais j’étais obligé de partir à cause du président qui venait d’arriver. Je ne pense pas qu’il connaissait grand-chose au football. Comment il s’appelle, je ne sais même plus...(NDLR : le président de l’époque était Pierre Blayau). Il ne voulait rien savoir, il voulait que je parte de Paris. Le club de Stuttgart s’est manifesté. Il venait de recruter Gronkjaer, Tomasson, Trapattoni comme entraîneur. Beaucoup de joueurs auraient tenté cette aventure-là.

FM : Vous seriez resté à Paris si Pierre Blayau ne vous avait pas demandé de partir ?

DL : Je pense que je serais resté. Mais le challenge sportif de Stuttgart, avec ses grandes ambitions, était très intéressant. Il ne faut jamais rien regretter dans la vie.