12 Septembre 2008 : Entretien avec... Fabrice Abriel : « Un départ en janvier reste possible »

Auteur d’une nouvelle saison pleine avec Lorient marquée par 38 titularisations, le milieu de terrain Fabrice Abriel (29 ans) dont le nom circule depuis le mercato hivernal dans des clubs comme Bordeaux ou encore Monaco, a finalement décidé de poursuivre l’aventure au Stade de la Route de Lorient.

Initialement sous contrat avec les Merlus jusqu’en 2010, le joueur formé au PSG a prolongé son bail d’une année supplémentaire. À FootMercato, il explique les motivations de ce choix, ses ambitions, et évoque également son avenir.



Le choix de rester à Lorient

Foot Mercato : annoncé sur le départ, vous avez finalement choisi de prolonger votre contrat avec Lorient cet été. Comment expliquez-vous cette décision qui a surpris ?

Fabrice Abriel : c’est une demi-surprise. Il existe dans mon contrat une clause qui indique un départ en cas d’offre intéressante pour moi et pour le club. Après deux ans à Lorient, j’aurais pu envisager de partir. Mais ce n’était pas une obligation. Étant donné que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que je quitte le club, j’ai décidé de rester, surtout parce qu’il est toujours possible pour moi de progresser avec cette équipe.

FM : à 29 ans, l’idée de rejoindre un club plus huppé après le PSG ne vous a pas préoccupé davantage ?

FA : non, je suis patient par rapport à ça. Je sais qu’il faut continuer à travailler sereinement pour franchir des paliers. L’essentiel pour moi est donc de jouer, bien jouer, et prendre du plaisir. À Lorient je suis servi. L’équipe a cette ambition comme leitmotiv.

FM : est-ce que vous avez reçu des offres concrètes émanant d’autres clubs cet été ?

FA : oui, j’ai reçu des offres concrètes. Lorient a fixé un prix sur lequel les clubs prétendants n’ont pas souhaité s’aligner, alors que moi j’étais d’accord sur les conditions que l’on me proposait. À partir du moment où les deux clubs ne se sont pas entendus, je n’ai pas souhaité aller au clash pour forcer la main. J’étais intéressé par un départ, mais pas dans ces conditions.

FM : des formations comme Bordeaux ou encore Monaco qui ont été parfois citées comme possibles destinations faisaient partie des prétendants ?

FA : je ne peux pas en dire davantage, pour la simple raison que ça ne s’est pas fait. Pour moi, il n’est donc plus important de les mentionner.



L’avenir et les objectifs avec Lorient

FM : vous avez prolongé votre contrat cet été, seriez-vous néanmoins ouvert à un départ lors du mercato hivernal ?

FA : un départ en janvier reste possible, parce que j’ignore quelle sera ma situation, et encore moins celle du club. Tout est donc possible, vous savez que dans le football rien n’est jamais figé même pas les contrats. Je ne suis pas dans la situation d’un joueur arrivé il y a un mois. J’entame là ma troisième saison avec Lorient en L1. Si les conditions sont favorables à un départ lors du mercato hivernal, je partirai.

FM : comment jugez-vous votre groupe cette année par rapport à la saison dernière ?

FA : en termes de qualité, je pense que l’équipe s’est enrichie. Le souci du club était également de conserver les joueurs-cadres, ce qui a été fait. Après, le recrutement a été axé sur le plan offensif avec le souci de compter sur des joueurs de percussion sur les côtés, mais également de la profondeur. Tout cela a amené au doublement des postes.

FM : quel bilan faites-vous du début de saison de votre équipe ?

FA : notre début de saison est en décalage avec ce que nous avons réalisé les années précédentes. En conservant l’ossature de l’équipe, l’idée était de bénéficier tout de suite des résultats. Il est évident que le compte n’y est pas, surtout concernant le jeu. Par rapport à nos attentes et à nos projections, nous accusons un retard.

FM : quels sont les objectifs de Lorient après la 10e place acquise l’année dernière ?

FA : l’objectif à court terme serait de terminer au moins aussi bien que la saison passée, sinon mieux. Mais la véritable ambition du club est de s’inscrire dans la durée en Ligue 1 : s’ancrer dans l’élite française.

FM : à la sortie de votre formation au PSG, vous étiez considéré comme l’un des plus grands espoirs au même titre que Nicolas Anelka votre ami. Qu’est-ce qui vous a manqué par le passé pour évoluer dans un grand club ?

FA : pour résumer, je dirais que ce qui m’a manqué c’est d’évoluer au sein de l’élite. À Paris à l’époque, la stratégie n’était pas axée sur la formation. Il était donc difficile pour les jeunes joueurs de trouver une place dans cette philosophie justifiée par l’ambition de gagner des titres, et qui était incarnée par les renforts de joueurs confirmés internationaux. Rester sur le banc à Paris ne m’intéressait pas à terme. J’ai donc choisi de partir (après un prêt au Servette à Amiens).

FM : une sélection en équipe de France, en étant joueur de Lorient pensez-vous que c’est possible ?

FA : dans l’absolu, non. Il y a d’autres équipes qui disputent des matches plus importants que ceux de Lorient, et des joueurs français évoluant dans de grands clubs étrangers. Ainsi vu, cela semble logique qu’ils constituent les choix prioritaires du sélectionneur. Mais vous savez, tout est possible dans le football. Ça peut aller vite dans tous les sens.