13 Novembre 2008 : Entretien avec... Hassan Yebda : « J'ai signé à Benfica pour espérer intégrer l'équipe de France »

Libre en juin dernier, Hassan Yebda a choisi de quitter Le Mans pour rejoindre Benfica. Si le transfert ne s’est pas fait sans bruit, le milieu de terrain a fait taire les mauvaises langues. Arrivé à Lisbonne, l’ancien Manceau s’est très vite imposé dans le onze type de Quique Flores. Une éclosion tellement impressionnante que certains grands clubs européens lui font désormais les yeux doux. Pour FootMercato, il est revenu sur son départ du MUC, ses ambitions avec Benfica ainsi que sur ses plans futurs en rouge... et en bleu ?



FootMercato : Tout d’abord, expliquez-nous les circonstances de votre départ quelque peu agité du Mans.

Hassan Yebda : J’arrivais en fin de contrat, j’ai eu beaucoup d’opportunités dont celle de rester au Mans mais les dirigeants de Benfica ont tout fait pour que je signe là-bas.

FM : Vous dites que vous aviez aussi le choix de rester au Mans, pourquoi êtes-vous parti ?

HY : Je ne souhaitais pas partir. Tout se passait bien avec l’équipe et le coach (Rudy Garcia, NDLR). Ce n’était pas une priorité de partir. Quand j’ai comparé tous les efforts que Benfica a faits par rapport au Mans, il n’y avait pas photo. J’ai préféré aller dans un club où j’étais mieux considéré plutôt que de rester dans une équipe où je l’étais beaucoup moins.



Pisté par Monaco et Saint-Etienne

FM : À part Benfica, quelles autres pistes, aussi bien en France qu’à l’étranger, aviez-vous ?

HY : En Ligue 1, Monaco et Saint-Étienne étaient très intéressés. Je n’avais rien de concret avec Paris ou Marseille. À l’étranger, il y avait le Dynamo Kiev, l’AS Rome, Sienne, la Lazio Rome et le Borussia Dortmund.

FM : Un départ à l’étranger était-il votre priorité ?

HY : Non. Comme je vous l’ai dit au départ mon souhait était de rester au Mans. Après c’est sûr que si une équipe française m’avait montré autant d’intérêt que Benfica, j’aurais peut-être fait l’effort de rester en France. Mais je n’ai vraiment aucun regret d’avoir quitté la Ligue 1.

FM : Revenons à Benfica, comment s’est passée votre intégration ?

HY : En deux semaines je me suis très bien intégré. Les gens sont ouverts. Au niveau de la langue, tout le monde parle espagnol ou anglais. Le Portugais c’est très difficile, je commence à m’y mettre, je parle quelques mots.

FM : Qu’est-ce que ça fait d’être directement contacté par un ancien grand joueur comme Rui Costa (directeur sportif de Benfica, NDLR) ?

HY : Ça fait énormément plaisir. Ça vient d’un ancien grand joueur qui a joué à la Fiorentina, au Milan AC, en sélection portugaise. Ce n’est pas comme si c’était un directeur sportif normal qui vous appelait, c’est différent. Cette personne a joué au football, donc on sait qu’il s’y connait. C’est vraiment extraordinaire de se dire que c’est cette personne qui veut vous faire venir.

FM : Quelles sont les différences entre la Ligue 1 et la SuperLiga ?

HY : C’est surtout au niveau de l’entraîneur et pas trop du championnat. Quand je suis arrivé, Quique Flores était déjà en place, et par rapport à la France aux entraînements, on a eu tous les jours pendant trois mois une demi-heure de tactique. Après en terme de jeu, ici les matchs à l’extérieur sont plus difficiles, car ils se jouent sur des petits terrains donc pour produire du jeu c’est compliqué alors qu’en France tous les terrains sont grands. Sinon pour parler de mentalité, à part les trois grands clubs (Benfica, Porto, Sporting) qui sont obligés de jouer pour gagner des matchs pour finir sur le podium, il n’y a pas vraiment de différence avec la Ligue 1.



Pas de départ prévu

FM : Pouvez-vous nous en dire plus sur les rumeurs de l’intérêt de l’Inter Milan à votre sujet ?

HY : J’ai suivi l’affaire et j’en ai beaucoup parlé avec mon agent. Ça me fait plaisir, mais pour l’instant je suis à Benfica. J’ai quatre ans de contrat et puis je n’ai signé que depuis cinq mois. Vu que ça se passe très bien, je ne vois pas pourquoi j’irai voir ailleurs. Il n’y aura pas de départ avant l’été prochain. Après ce sont mes dirigeants qui voient de leur côté. Moi je joue et je continue à progresser en me disant maintenant que tout est possible.

FM : Sans faire injure aux Manceaux, comment avez-vous vécu le fait de passer d’un effectif d’un club modeste de Ligue 1 à celui d’une équipe où des stars comme Aimar, Suazo ou Reyes se côtoient ?

HY : Sincèrement c’est la même chose. On peut passer un palier du jour au lendemain et m’entraîner avec le groupe du Mans ou avec Benfica ne change rien.



La France plutôt que l’Algérie

FM : Passons maintenant à votre avenir international. Vous êtes d’origine algérienne, mais de nationalité française, laquelle de ces deux sélections vous fait rêver ?

HY : J’y pense. C’est un rêve d’aller dans une équipe nationale. (Il hésite) Mais c’est vrai que l’équipe de France ce serait extraordinaire. J’ai vécu en France et j’ai rêvé de jouer en équipe de France. J’ai signé dans un club comme Benfica pour me permettre de pouvoir l’intégrer.

FM : Raymond Domenech a prévu pas mal de surprises pour le match contre l’Uruguay, pensez-vous avoir vos chances vu votre bon début de saison ?

HY : J’estime que tout le monde peut intégrer la sélection à tout moment. Regardez ce qu’a fait Ribéry en 2006. Le football, ça va très vite. Si Raymond Domenech pense à moi, je serai le plus heureux du monde.