13 Septembre 2009 : Entretien avec... Madjid Bougherra : « J'ai beaucoup hésité entre Bordeaux et les Rangers »

Avoir évolué à Gueugnon est-il en train de devenir à la mode ? Après le phénomène Cissokho, passé par Setubal, Porto et désormais Lyon, le club de National peut voir l’un de ses anciens pensionnaires jouer au sein d’une équipe prestigieuse. Madjid Bougherra, 26 ans, est en effet devenu un pilier des Glasgow Rangers en une seule saison. Le temps pour lui d’imposer son impressionnant physique (1m89 - 89 kg) en défense central. Le fait de voir Bordeaux et Laurent Blanc s’intéresser à lui pour remplacer Souleymane Diawara démontre l’étendue du talent de cet international algérien, qui explose enfin au plus haut niveau. Pour FM, il est revenu sur son adaptation au rugueux football écossais, son été agité et sur les chances de l’Algérie de participer à la Coupe du Monde 2010.

Footmercato : Vous entamez votre deuxième saison aux Rangers. Vous sentez-vous bien dans ce club ?

Madjid Bougherra : Oui, super bien. Surtout que la dernière saison était très bonne. On a gagné deux titres. J’ai remporté le trophée du meilleur joueur. Les supporters m’ont bien accueilli, ainsi que le staff technique et les joueurs. Il y a une bonne ambiance, c’est un grand club, avec tout ce dont on a besoin. Franchement, c’est le club parfait pour moi.

FM : Jouer pour le public des Rangers doit être particulièrement agréable.

MB : Oui. Surtout quand il vous adopte, c’est la classe. Et puis, il amène beaucoup de motivation lors des derbys face au Celtic.

FM : Justement, comment avez-vous vécu vos premiers « Old Firm » ?

MB : Très bien. Là, on peut appeler ça vraiment un derby. Même si on le joue trois-quatre fois dans l’année, c’est toujours très intense. Les deux équipes ne s’aiment pas du tout, ça je le confirme. Je n’imaginais pas qu’elles se détestaient à ce point. Mais ça fait son charme. Il y a des coups, des contacts, des petits mots qui fusent... Dans un match comme ça, les joueurs s’emportent naturellement.



Glasgow plutôt que Bordeaux

FM : Votre été s’est accompagné de rumeurs vous annonçant à Bordeaux. Qu’en était-il vraiment ?

MB : Il y a eu des contacts. C’est sur et certain. C’était une bonne opportunité de revenir en France, surtout avec Bordeaux et Laurent Blanc. J’ai beaucoup hésité. J’ai préféré la stabilité. Et puis le jeu british me convient mieux et je me sens bien.

FM : Aviez-vous eu Laurent Blanc au téléphone pour parler du rôle qu’il voulait vous confier ?

MB : Mon agent a eu Laurent Blanc et ils ont commencé à discuter. Donc j’ai su que Bordeaux me voulait par l’intermédiaire de mon agent.

FM : Les Rangers étaient prêts à négocier pour ce transfert ?

MB : Non, ils ne voulaient pas me laisser partir. Mais avec la crise économique, parfois les clubs n’ont pas le choix.

FM : Revenir en France par la grande porte vous aurait plu ?

MB : Oui, bien sûr. Comme je vous ai dit, j’ai beaucoup réfléchi et choisi la stabilité. D’autant plus qu’avec l’équipe nationale d’Algérie, on a des échéances très importantes qui arrivent. Donc il vaut mieux être stable, dans ce club où je sais que je peux progresser.

FM : Un intérêt de l’OM avait également été évoqué auparavant.

MB : Il y a eu un bref intérêt de la part de l’OM. C’est un grand club, en plus c’est celui que je supporte. Mais bon, si je dois changer de pays, cela serait pour l’Allemagne, autrement je resterai en Angleterre. Mon objectif principal reste de retrouver la Premier League.



Fan de la Bundesliga

FM : Pourquoi l’Allemagne vous attire ?

MB : C’est un peu la même mentalité que l’Angleterre. Il y a aussi de beaux stades. Le jeu est porté vers l’avant.

FM : D’autant plus qu’à l’image de Karim Ziani et Karim Matmour, certains de vos compatriotes évoluent là-bas. Ils vous vantent les mérites de la Bundesliga ?

MB : Oui, c’est clair. Je n’ai eu que de bons échos, ils s’y sentent super bien. Ils m’ont expliqué comment cela se passe. C’est vrai que cela se rapproche un peu de l’Angleterre. Ce sont deux championnats où les gens aiment le football, s’éclatent, et où il y a une ambiance spéciale.

FM : Vous allez justement avoir l’occasion d’affronter un club allemand dans votre poule de Ligue des Champions (VfB Stuttgart, FC Séville, Unirea Urziceni). Y a-t-il un favori qui se détache pour vous ?

MB : Le groupe est homogène. Séville, Stuttgart et Glasgow ont plus ou moins le même niveau. Le club roumain peut être la surprise. Aller gagner là-bas sera difficile. C’est clair qu’on a plus de chances de passer que dans le groupe du Real Madrid et du Milan ! Dans ce groupe, tout le monde peut passer.

FM : À propos de l’Algérie, vous avez arraché une victoire très importante la semaine dernière. L’Algérie est première du groupe avec trois points d’avance contre l’Égypte à deux journées de la fin. A combien estimez-vous les chances de qualification ?

MB : C’est vrai qu’on a très bien entamé la phase de qualification. L’important, c’est de faire le point à domicile. L’Égypte jouera un jour avant nous en octobre. Donc on saura si on peut fêter la qualification chez nous, en cas de contreperformance des Pharaons. Il suffit d’un match nul de l’Égypte pour nous faciliter la tâche. Si l’Égypte gagne, comme nous, tout se jouera sur le dernier match, en Égypte. Cela sera chaud. C’est un derby, un match de fou. C’est encore plus bouillant que les Celtic-Rangers !