4 Octobre 2009 : Entretien avec... Nenê : « Figurer parmi les meilleurs joueurs de Ligue 1 »

Revenu sur le Rocher après un exil d’un an à l’Espanyol Barcelone, Nenê revient à Monaco gonflé à bloc. Recruté par la formation asémiste en 2007 suite à la relégation du Celta Vigo en deuxième division espagnole, le milieu brésilien s’était distingué dès sa première saison en Ligue 1 en se plaçant parmi les meilleurs passeurs du championnat. Talentueux, il avait néanmoins souffert de ses rapports conflictuels avec Ricardo. Des rapports qui ont bien failli mettre un terme à son aventure princière. Arrivé cet été en provenance de Rennes, Guy Lacombe a toutefois réussi à convaincre son milieu gauche de rester. Et visiblement, l’ancien coach des Rouge-et-Noir a su trouver les mots. Auteur de 4 buts en 7 matches, Nenê prouve qu’en plus d’être un bon passeur qu’il sait se muer en un buteur efficace. Dans un entretien accordé à Footmercato, le Brésilien revient sur son excellent début de saison et les nouveaux objectifs d’une ASM redevenue conquérante.



Footmercato : Tout d’abord, comment vous sentez-vous après ce bon début de parcours de Monaco ?

Nenê : Très bien, très content. Je fais du bon travail, le groupe est très concentré pour réaliser une grande année. Le coach m’a donné beaucoup de confiance et pour moi c’est très important. Je débute la saison avec beaucoup de responsabilités et j’aime ça.

FM : Comment expliquez-vous le bon départ de Monaco en championnat alors que l’effectif actuel est quasiment le même que celui de la saison passée ?

N : L’entraîneur y est pour beaucoup. Il demande beaucoup de discipline. Et cela a pour conséquence des joueurs nettement plus concentrés sur leur travail. Il y a aussi des arrivées comme celle de Coutadeur, mon retour et le bon état de forme d’un Alonso qui font la différence.



Redonner l’Europe à Monaco

FM : Quand vous étiez à l’Espanyol, vous suiviez toujours les résultats de l’ASM ?

N : Je les suivais, mais je ne regardais que les résultats. Je savais que j’avais une chance d’y retourner donc je suivais l’équipe, mais pas trop non plus pour être franc.

FM : Monaco est-il mieux armé cette saison ?

N : Oui bien sûr ! L’équipe est mieux préparée (physiquement parlant). Les joueurs qui étaient là l’an passé ont acquis plus d’expérience, et si vous ajoutez à cela les arrivées de cette année. C’est pour que je pense qu’on a les moyens pour atteindre notre objectif, enfin c’est le mien en tout cas et je pense que c’est également celui de l’équipe, de pouvoir rejouer en coupe d’Europe. Que ce soit l’Europa League ou la Ligue des Champions. Même si ça s’annonce difficile, ce n’est pas pour autant mission impossible. Mais il faut travailler pour ça.

FM : Vous êtes très motivé, mais qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir après avoir déclaré l’an passé vouloir rester à l’Espanyol ?

N : Oui je sais ce que j’ai dit et je le répète, la Liga espagnole est meilleure que la Ligue 1. Techniquement parlant c’est une évidence pour tout le monde. Sauf que M. Lacombe m’a appelé à mon retour de vacances et m’a témoigné toute sa confiance et m’a séduit avec son projet qui est de ramener Monaco en coupe d’Europe. Et ça, l’Espanyol ne pouvait peut-être pas me le permettre. Donc j’ai préféré revenir dans un championnat plus dur physiquement.

FM : Cette confiance, c’est justement ce qu’il vous a manqué quand Ricardo était l’entraîneur de l’ASM ?

N : Oui. Mais il n’y avait pas que ça. Ce manque de confiance ne représente qu’une petite part. Mon départ de Monaco était dû à une décision personnelle, pas au club. Il y avait quelque chose de personnel entre moi et Ricardo donc j’ai choisi la meilleure option pour moi (le prêt).



Le discours payant de Lacombe

FM : Guy Lacombe vous a convaincu de revenir, mais aviez-vous d’autres options pour cet été ?

N : Oui. Il y a eu plusieurs offres. En Grèce, il y avait l’Olympiakos, mais aussi le Panathinaïkos. Mais j’avais également des touches en Turquie, en Espagne et au Qatar. Monaco a toutefois refusé toutes ces offres.

FM : Parlez-nous un peu de l’arrivée de Gudjohnsen que vous avez rencontré l’an passé en Espagne.

N : C’est un joueur très important avec de grosses qualités techniques. Ce qu’il se passe aujourd’hui pour lui c’est que le football espagnol est très différent du français. Au Barça, le jeu c’est une touche de balle, du football total. Ici c’est plus un jeu direct donc c’est plus compliqué pour lui de garder le ballon. Mais je crois beaucoup en lui.

FM : Gudjohnsen est attendu comme l’attaquant providentiel de l’ASM, mais actuellement c’est vous qui êtes le meilleur buteur du club (et le 2e de la Ligue 1 derrière Niang). Vous n’êtes pas qu’un simple passeur...

N : Comme je vous ai dit, l’entraîneur m’a donné plus de responsabilités donc je peux tirer les penalties, les coups francs. Ça motive énormément. Chaque jour je veux progresser. Je veux continuer à faire des passes décisives parce que ça, c’est mon vrai travail.

FM : Au cas où vous poursuivriez sur votre lancée et que Monaco finisse dans les premiers du championnat, vous espérez pouvoir aller au Mondial avec le Brésil ?

N : C’est un rêve. Je ne veux pas trop en parler, mais je travaille d’arrache-pied pour ça. Mon souhait c’est d’avoir au moins une chance d’y aller parce que le Brésil c’est une des sélections les plus compliquées d’y entrer. La Ligue 1 est un championnat européen important donc si j’arrive à figurer parmi les meilleurs joueurs, le sélectionneur va forcément savoir qui je suis et ce que je fais.