17 Juin 2009 : Entretien avec... Ricardo Faty : « Je veux m'imposer à la Roma »

Prêté au FC Nantes en 2008, Ricardo Faty débarquait sur les bords de l’Erdre en provenance du Bayer Leverkusen. Propriété de l’AS Rome, le frère cadet de Jacques Faty s’était montré séduit par le projet ambitieux du FCN. Remonter en Ligue 1 un an seulement après leur relégation en L2 grâce à une équipe composée de jeunes talents ambitieux. Un pari gagné dans un premier temps puisque les Canaris ont décroché aisément leur billet pour la remontée. Puis ce fut le cauchemar. Alors que Nantes revenait parmi l’élite avec le désir d’intégrer rapidement les six premières places, le club de l’Ouest de la France vient à nouveau de subir une humiliation en terminant à la 19e place du classement de Ligue 1. Une expérience qui se termine donc amèrement pour Faty qui retourne à l’AS Rome avec un sentiment d’inachevé. Pour FootMercato, le Giallorosso revient sur son passage à Nantes et dévoile ses plans d’avenir.



FootMercato : Avec tout ce qu’il s’est passé à Nantes, comment sortez-vous mentalement de cette saison ?

Ricardo Faty : C’est clair, on n’en sort pas indemne. C’est une déception d’être descendu. Après c’est quelque chose qui est passé, même si je suis très frustré, car je reste persuadé qu’on pouvait faire quelque chose d’intéressant avec le FC Nantes. De mon côté, maintenant je retourne à Rome. J’espère que cela me servira pour la suite de ma carrière.

FM : Nantes affichait pourtant de grandes ambitions en début de saison, comment expliquez-vous ce gâchis ?

RF : Au début, on a vraiment beaucoup d’espoirs, mais à partir du moment où l’on recrute des internationaux ou des joueurs très confirmés, c’est clair que c’est un énorme gâchis. Après plusieurs facteurs entrent en compte, mais c’est difficile de pouvoir l’expliquer.

FM : Et le cas Klasnic ?

RF : On sait que le championnat français n’est pas le plus facile en terme d’adaptation. En plus, Ivan sortait d’un Euro donc il n’a pas eu beaucoup de vacances et il a repris trop tôt. C’est pour ça qu’il a eu du mal à enchaîner et à sortir de cette spirale négative.



«  Les propos de Kita ne nous ont pas aidés  »

FM : Les supporters nantais ont affiché leur mécontentement, mais pensez-vous qu’ils ne sont pas allés trop loin ?

RF : Sur le fond ils ont eu raison. Ils s’attendaient à une grosse saison, et ce qu’on a fait ce n’est pas bien du tout même si c’est sûr que cela ne justifie pas tout.

FM : Vous semblez rester calme à ce sujet. Que dire alors des propos acerbes tenus par Waldemar Kita sur le groupe ?

RF : En tant que président, il a son mot à dire, même s’il a tenu des propos assez durs envers certains joueurs. Après soit on les accepte, soit on ne les accepte pas. Pour ma part, j’ai fait avec même s’il a été assez clément avec moi. Mais ça ne nous a pas trop aidés dans la course au maintien.



Tenter de s’imposer à la Roma

FM : Parlez-nous maintenant de votre situation personnelle. Vous allez rester à Rome ?

RF : C’est sûr que Nantes aurait eu du mal à mettre 3,5 M€ sur la table pour me conserver en Ligue 2. J’aurais pu rester si on s’était maintenu, car le projet était intéressant. Je vais donc rester à la Roma et tenter de m’y imposer. Je vais démarrer la saison avec eux. C’est à moi de travailler et de prouver ma valeur.

FM : Aucun club ne vous a contacté une fois que Nantes a fait savoir qu’il ne lèverait pas l’option d’achat ?

RF : Je sais qu’il y avait quelques clubs italiens qui souhaitaient me récupérer en prêt. Mais la Roma ne veut plus me céder. Ils veulent voir ce que je peux donner là-bas, cela ne leur coûte rien. Ils comptent même me prolonger, car ma clause de stabilité approche.

FM : Êtes-vous néanmoins prêt à revenir en Ligue si une équipe vous contacte ?

RF : J’ai toujours dit que je restais attentif à toute proposition. Après il faudra voir avec la Roma, car pendant deux ans ils m’ont laissé partir là où je voulais sans rechigner alors que beaucoup de clubs de Serie A me voulaient.



La Roma fait confiance aux jeunes

FM : La Roma c’est tout de même un effectif pléthorique avec des joueurs comme Perrotta. Vous n’avez pas peur de passer une saison entière sur le banc ?

RF : Bien sûr que j’y pense. C’est d’ailleurs pour ça que je suis parti de la Roma il y a deux ans. Mais c’est un club qui mise sur des jeunes joueurs à la différence de l’Inter Milan. Je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose. Regardez un joueur comme Brighi qui a éclos du jour au lendemain.

FM : Le fait qu’il y ait deux Français (Mexès, Menez) dans le groupe a-t-il été un argument de poids pour vous convaincre de revenir à Rome ?

RF : Un argument de poids, je ne pense pas, mais c’est vrai que c’est rassurant. Quand je suis arrivé là-bas, Philippe (Mexès) était déjà là et il m’a beaucoup aidé, mais je le répète, c’est à moi de faire mes preuves.