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Hier soir, la Russie a créé une petite sensation en se qualifiant pour les quarts de finale de l’Euro 2008. Sa victoire assez facile face à la Suède (2-0) en a surpris plus d’un.

Pourtant, ce succès ne doit rien au hasard. Depuis de nombreuses saisons, on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération de footballeurs talentueux en Russie. Preuve en sont : les deux succès en Coupe de l’UEFA du CSKA Moscou en 2005 et du Zenith Saint-Pétersbourg en 2008. Aujourd’hui, les têtes d’affiche Andreï Arshavin (27 ans), Yuri Zhirkov (24 ans) et Roman Pavlyuchenko (26 ans) sont courtisées par les plus grands clubs européens.

Cette extraordinaire concentration de talents bénéficie qui plus est d’un travail formidable de la part de son sélectionneur néerlandais, Guus Hiddink. Le technicien batave a imprimé sa patte à son équipe. Le style offensif et léché qu’elle pratique fait plaisir à voir. Et même s’il penche vers l’avant, tout le bloc s’attache à faire les efforts de manière coordonnée, à l’image d’un Zhirkov, latéral gauche plus qu’offensif qui ne rechigne jamais à défendre.

Cette réussite était prévisible. En effet, Hiddink traîne derrière lui une liste impressionnante d’exploits à la tête de sélections dites de « second rang ». En 1998, il a qualifié les Pays-Bas en demi-finale de la Coupe du monde (ne perdant qu’aux tirs au but face au Brésil). En 2002, il a étonnamment hissé la modeste Corée du Sud en demi finale de sa Coupe du monde (défaite de justesse par l’Allemagne 1-0). Enfin, en 2006, il a réalisé un Mondial honorable avec l’Australie (défaite en huitième de finale face aux futurs champions du monde italiens 1-0, s.p.).

La Russie toute entière espère désormais qu’il emmènera ses tsars vers un nouvel exploit face à l’ogre de la compétition jusqu’ici, les Pays-Bas. Sa méthode inspirée du football total aura-t-elle raison de Van Basten et ses Oranjes ? Aura-t-il des états d’âme à éliminer sa patrie d’origine ? Le suspens est entier et ce quart promet d’être explosif.

Guus Hiddink possède un palmarès des plus impressionnants qui confirme s’il était encore nécessaire l’adage qui veut qu’« un grand entraîneur fait une grande équipe ». La Fédération Française de Football saura-t-elle s’inspirer de cet exemple concluant à l’heure où elle réfléchit au nom du prochain sélectionneur ?

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