10 Février 2009 : Frère de star, un statut difficile à gérer ?

Le talent est-il héréditaire ? Cette question, les spécialistes du ballon rond se la sont posée plus d’une fois. Toutefois, ils ne sont jamais parvenus à se mettre d’accord sur une réponse au vu des arguments historiques. Une seule chose est sûre, le football est une affaire de famille.

Un virus qui depuis toujours s’est transmis de père en fils. Les exemples de Cesare puis Paolo Maldini et de Jean puis Youri Djorkaeff (pour ne citer qu’eux) sont là pour en attester. Seulement, cette passion pour le ballon rond se partage également souvent entre frères.

Des Charlton (Jacky et Bobby, champions du monde 1966 avec l’Angleterre) aux Neville (Phil et Gary, piliers du Manchester United champion d’Europe en 1999) en passant par les Révelli (Hervé et Patrick, grands artisans de l’épopée de l’AS Saint-Étienne dans les années 1970), Laudrup (Brian et Michael, parmi les meilleurs joueurs danois de l’histoire) ou autres Souza Vieira de Oliveira (Raï et Socrates, artistes brésiliens hors du temps), de nombreux exemples ont jalonné l’histoire du football.

Aujourd’hui encore, quelques duos de frères réussissent au haut niveau. En France, Benoît et Bruno Cheyrou, respectivement à l’Olympique de Marseille et au Stade Rennais, réalisent une très jolie carrière en L1, étant ou ayant notamment été aux portes de l’équipe de France. En Argentine, Diego et Gabriel Milito, respectivement au Genoa et au FC Barcelone, font le bonheur de leurs clubs et de la sélection argentine. Enfin, en Russie, Vasily et Alexei Berezutsky brillent par leur solidité avec le CSKA Moscou et la Russie.

Dur, dur de suivre les pas des aînés

Le fait d’apprendre le football en même temps ou dans laps de temps très court a fait naître des duos de grande classe comme nous l’avons vu précédemment. Cependant, être le frère d’une star n’est pas toujours gage d’une grande carrière. En effet, il est très délicat de grandir dans l’ombre de son prodigieux aîné et il faut une grande force de caractère pour percer. Certains sont peut-être même passés à côté d’une grande carrière.

En France, en 2004, Lens espérait beaucoup de Lesly Malouda (24 ans), frère de Florent (28 ans, Chelsea FC, équipe de France), et sur Simon Feindouno (23 ans), frère de Pascal (27 ans, Al Saad Doha, équipe de Guinée). Malheureusement pour le club artésien, ils ne se sont jamais montrés à la hauteur des attentes placées en eux. Aujourd’hui, le premier évolue à Toulouse Fontaines (CFA 2) pendant que le second porte les couleurs d’Istres (National).

Croix de Savoie avait aussi tenté ce pari en recrutant le petit frère de Clarence Seedorf (32 ans, AC Milan, sélection des Pays-Bas). Seulement, l’expérience ne s’est pas avérée payante. Après six mois passés en National, il a résilié son contrat en janvier sans avoir disputé la moindre rencontre sous le maillot du club savoyard. En Italie, l’AC Milan a également essuyé un échec en acquérant Digão (23 ans), le frère de Kaká (26 ans, AC Milan, Seleção). Visiblement pas encore au niveau, le défenseur de formation est prêté au Standard de Liège.

Comme souvent en matière de football, il n’existe pas une règle universelle en ce qui concerne les carrières des frères de stars, même s’il faut beaucoup de cran et de personnalité pour accepter au mieux ce statut.