4 Février 2008 : Garay , le nouvel Ayala que toute l'Europe s'arrache

Nous sommes en janvier 2006 quand le destin d’Ezequiel Garay (21 ans) bascule. Défenseur titulaire chez les Newell’s Old Boys, Garay affronte Rosario en championnat argentin. Dans ce derby gaucho, il impressionne tous les observateurs grâce notamment à un but inscrit du dos (espaldinha, NDLR). Très vite les grosses écuries argentines veulent recruter ce robuste défenseur (1,86 m, 87 kg) capable de jouer vers l’avant. C’est finalement Boca Juniors qui s’apprête à rafler la mise pour 1 M€ lorsque le Racing Santander entre en jeu. La formation du nord de l’Espagne contacte le joueur dans les dernières heures du mercato hivernal 2006. Ezequiel, qui s’était déjà fait à l’idée de jouer à la Bombonera de Boca, reçoit cette proposition venue d’Europe de plein fouet et se voit confronté face à un choix peu évident : signer pour un des plus grands clubs d’Amérique du Sud ou rejoindre le Vieux continent dans un club modeste.

«  Je ne regrette rien  »

Le joueur explique qu’il a dû faire son choix alors qu’il ne restait plus que deux heures avant la fermeture du mercato. « Je m’étais préparé à jouer pour Boca, mais l’offre de Santander m’a pris de court. Ça a été la décision la plus difficile de ma vie, car j’ai dû me décider très vite. Au début, ce fut dur pour ma famille qui avait peur que je me perde dans ce petit club européen. Mais aujourd’hui je ne regrette rien, car en Espagne on progresse plus qu’en championnat argentin et on apprend plus de choses au contact des meilleurs joueurs du monde. »

Âgé de 19 ans à l’époque, Garay fait déjà preuve de courage et d’une grande maturité en quittant sa famille pour rejoindre l’Europe et risquer sa carrière dans un club de petite renommée alors qu’un bel avenir lui était promis dans son pays. À son arrivée en Cantabrie, l’international Espoir ne joue que sept matches sous ses nouvelles couleurs. Un bilan moyen, mais encourageant pour ce jeune joueur découvrant un autre championnat. Mais très vite, les choses changent. Ezequiel travaille dur durant l’été et parvient à gagner ses galons de titulaires lors de la saison dernière. Aligné à trente reprises, il fait désormais partie du onze type du Racing. Il impose sur le terrain son physique dé déménageur et se distingue des autres défenseurs de la Liga par une étonnante capacité à marquer des buts. Pour preuve, l’an passé il finit la saison avec 10 buts inscrits.

Ayala, son idole

Joueur discret et sérieux, il ne se repose pas sur ses lauriers et continue son apprentissage avec un but : devenir l’égal de son idole, Roberto Ayala. « J’adore voir jouer Ayala, car il est souvent décisif dans sa surface et celle de ses adversaires et aussi parceque’il en impose. J’admire sa faculté à se sortir de situations les plus dangereuses avec un calme inébranlable. J’espère qu’à force d’entraînements, je pourrai faire aussi bien que lui. »

À 21 ans, Ezequiel Garay semble bien parti pour faire aussi bien que l’ancien défenseur de Valence d’autant qu’il a même reçu l’honneur d’être sélectionné pour la première fois avec la formation albiceleste en août dernier face à la Norvège. Malgré la défaite des Argentins (1-2), le joueur de Santander a néanmoins réussi son pari : travailler dur pour en récolter les fruits. C’est donc fort logiquement que des clubs d’un tout autre standing, et pas des moindres, se sont intéressés à lui lors de ce mercato hivernal. Lyon, Barcelone et le Real Madrid ont tous les trois tenté de l’enrôler cet hiver, mais le joueur a préféré rester fidèle à son club qui réalise une bonne saison (6e au classement). Cependant, un départ l’été prochain semble inéluctable. Il se murmure même que le Camp Nou pourrait être le prochain jardin de l’Argentin. Désormais international et peut-être futur Blaugrana, le nouvel Ayala est arrivé.