8 Juin 2008 : Liga : placardisés, ils sont prêts à rebondir (1/3)

Signer dans des clubs prestigieux comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou en le FC Valence signifie chez beaucoup de joueurs l’accomplissement d’une carrière, le but ultime de chaque footballeur. Mais pour certains, le rêve se transforme vite en cauchemar. Annoncés titulaires, ces « placardisés » se retrouvent finalement à squatter le banc des remplaçants. La faute à un manque d’adaptation ou à l’arrivée sur le tard d’une autre star. Après la Premier League et la Serie A, FootMercato vous propose le premier d’une série de trois volets sur les « placardisés » de la Liga. Au programme : Javier Saviola, Ronaldinho, Aruna Koné et José Antonio Reyes.



Ronaldinho (28 ans, BRA, FC Barcelone)

C’est le mystère de l’été. Ronaldinho va-t-il sortir de cette spirale infernale ? Mis au ban par les dirigeants du Barça, le Brésilien n’est plus la star du club catalan et les années 2005, 2006 sont bien loin derrière lui. Adulé et sacré meilleur joueur de la planète lors de deux saisons extraordinaires (2004/2005, 2005/2006), l’international auriverde n’est plus que l’ombre de lui-même. Poussé vers la sortie comme un vulgaire joueur de seconde zone, l’ancien Parisien est venu à bout de la patience du président Laporta qui ne veut plus de lui. Fêtes, boisson et jolies filles sont la principale explication à l’intermittence du nº 10 catalan qui symbolise entre autres la faillite de la politique de stars entreprise par son club. Barcelone avait tout pour réussir, mais à la fin c’est un énorme gâchis.

Du coup, Dinho doit faire ses valises. Au départ, même si la tournure des événements rend dommageable la sortie de scène du prodige brésilien, le fort intérêt que porte pour lui le Milan AC rassure tous les observateurs qui pensent alors que les Rossoneri vont le remettre sur de bons rails et salivent déjà de son entente avec Kaká et le jeune Pato. Mais rapidement ça tourne au vinaigre. Milan semble plus retissant et une annonce va faire l’effet d’une bombe : Ronnie est donné perdu pour le football. Très vite, les conséquences de cette information, qui reste encore à être prouvée, ont refroidi sérieusement les Milanais qui ne donnent pas suite à l’affaire. De son côté, le joueur traine son mal en patience sur les terrains d’entraînement du Barça après avoir été écarté toute la fin de la saison par Rijkaard. Aujourd’hui, seul Manchester City a proposé une porte de sortie en or à Ronaldinho. Dommage.



Javier Saviola (26 ans, ARG, Real Madrid)

Ça fait bien longtemps que “el Conejo” ne gambade plus sur la pelouse du Santiago Bernabeu. Recruté l’été dernier gratuitement chez le rival barcelonais, l’Argentin n’a pas vraiment été retenu par les Blaugrana qui ont éprouvé moins de peine à le voir rejoindre l’ennemi madrilène qu’au moment où Luis Figo avait cédé aux sirènes merengues. Aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi. Délaissé par Bernd Schuster, l’ancien de River Plate n’a goûté qu’à neuf reprises la joie de fouler la pelouse de la mythique antre madrilène (3 buts). Barré par le duo ultra performant, Raúl-Van Nistelrooy, Saviola n’a plus qu’une solution : partir. À 26 ans, il lui reste encore beaucoup d’années à jouer au football. Naples ou encore la Lazio se sont proposés pour l’accueillir, mais pour le moment aucune piste de ces deux formations n’a su convaincre le joueur. Un retour au pays à Boca Juniors a même été évoqué, mais reste à savoir si l’ancien Monégasque voudra trahir son club formateur. Quoi qu’il en soit, Saviola devrait connaître son cinquième club en cinq ans après avoir été trimbalé successivement de Monaco à Madrid en passant par Séville et Barcelone.



Aruna Koné (24 ans, CIV, FC Séville)

Il avait choisi de rejoindre l’Andalousie l’été dernier afin d’étoffer la séduisante équipe de Séville qui venait de remporter sa deuxième coupe de l’UEFA d’affilée. Malheureusement pour l’Ivoirien c’est la déception. Attaquant au physique solide (1, 81 m, 81 kg) et très rapide, l’ancien buteur du PSV pensait se plaire en Espagne le jeu offensif est omniprésent. Mais à l’instar de Saviola, Koné va subir l’état de grâce du duo Kanouté-Fabiano. Alors que ses deux compères alignent but sur but, lui se contente de miettes. Sur ses 21 apparitions sur le terrain, 7 le sont en tant que titulaire. Déstabilisé par cette difficulté à s’imposer, son rendement s’en ressent (1 but). Sous contrat avec la formation de Nervión jusqu’en 2012, Koné espère que sa situation va rapidement changer. À 24 ans, il a faim de ballon. Récemment, il a d’ailleurs fait des appels du pied à Lyon et à l’Olympique de Marseille.



José Antonio Reyes (24 ans, ESP, Atlético Madrid)

Il était l’espoir espagnol, à qui tous les observateurs prédisaient un brillant avenir. Jeune milieu offensif gaucher, Reyes faisait les beaux jours du FC Séville jusqu’à ce que sa carrière prenne son premier tournant. Recruté par Arsenal en 2004 à prix d’or (35 M€), l’Espagnol va passer deux ans et demi à Highbury sous la houlette d’Arsène Wenger, véritable spécialiste pour amener les jeunes promesses à maturation. Mais le mal du pays commence à tirailler l’international ibérique qui sait que sa cote est au plus haut dans sa péninsule préférée. Malgré un statut de titulaire chez les Gunners, Reyes décide de rejoindre en prêt le Real Madrid en 2006. Deuxième tournant. Là l’enfer commence. Il passe la moitié de son temps sur le banc (30 matches dont 16 comme remplaçant) et peine à s’imposer à Madrid. Résultat : les Merengues ne lèvent pas l’option d’achat et il retourne à Arsenal. Pire, il signe à l’Atlético Madrid. Une sacrée faute de goût pour les supporters du Real, mais également pour ceux des Colchoneros qui le sifflent comme un mal propre lors de sa présentation. Remplaçant au stade Vicente Calderón, Reyes a vu sa cote d’amour descendre en flèche en Espagne. Grand espoir du football au destin gâché, il semble parti pour fuir un pays qui lui manquait tant. La Premier League, et plus précisément Newcastle lui feraient les yeux doux.

Pour son deuxième volet des placardisés de la Liga, FootMercato vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour vous parler du destin similaire qu’ont vécu toute cette saison des joueurs tels que Gudjonhsen et les Valencians Albelda, Angulo et Cañizares.