21 Septembre 2006 : Ligue 1 : Les clubs en bourse ?

Jean Michel Aulas tient sa victoire : l’entrée en bourse de son club. Le ministre des sports le dit lui-même, la loi autorisant cette introduction n’était pas, pour lui, une priorité : « L’entrée en Bourse était seconde et secondaire. L’acquisition des marques, des droits télés par les clubs -qui n’existaient pas avant- me paraissait plus importante, mais nous sommes obligés d’évoluer, sur injonction de la commission (européenne), et nous avons avancé vers un consensus. »

En effet, devant les réticences du gouvernement français, le président lyonnais est allé prendre à témoin la commission européenne afin d’obtenir gain de cause. Avec succès.

Ainsi, aujourd’hui, un texte de loi sera présenté à l’Assemblée et le texte pourrait être voté avant la fin de l’année en cours. Voici donc les principales lignes de cette loi et surtout les principaux avantages. Mais bien sur, une rigueur est demandée et Jean François Lamour n’entend pas laisser les clubs de football prendre leurs propres initiatives. Il entend faire appliquer des règles pour éviter les dérives connues dans les championnats allemands et italiens, notamment :

" L’idée est de permettre aux clubs sportifs français professionnels de faire appel à l’épargne publique. Le but est que les clubs puissent présenter "un projet d’introduction en Bourse à l’Autorité des marchés financiers (AMF) avec une information relative à un projet de développement de leur activité sportive et de l’acquisition d’actifs destinés à renforcer leur stabilité et leur pérennité. C’est une évolution importante. Ces conditions à remplir (projets de développement) montrent qu’il y a une prise de conscience de la part des autorités de respecter un minimum les actionnaires. C’est à l’AMF de décider si le projet est économiquement viable. Et très peu de clubs en sont capables au niveau de leur bilan et des courbes de résultats. Je dirais deux ou trois, et c’est bien le maximum, sont capables de présenter un projet viable, soit car ils ont acquis une enceinte sportive, soit qu’ils possèdent les capacités financières. Il faudra que les autorités du football et des marchés financiers soient très regardantes. En Italie, je rappellerai ce qui s’est passé (scandale du Calcio et des matches truqués), notamment au travers de la Juve (Juventus) avec les dérives : corruption, achat de match, rôle trouble des agents, etc..."

Lyon sera probablement le premier club français à franchir le pas, l’OL qui finalise également le dossier de son nouveau stade. Marseille ne semble pas avoir les liquidités financières et le PSG a changé de mains récemment. Pour le cas de ce dernier club, le changement d’actionnaire pourrait faciliter l’introduction en bourse. En effet, avec l’arrivée de nouveaux dirigeants, les comptes ont été remis à jour et les hommes à la tête du club de la capitale connaissent très bien l’environnement boursier. Reste à connaître leur envie et surtout leur disponibilité financière. Paris n’a pas encore beaucoup de moyens et la création d’un nouveau centre d’entraînement lié au projet d’agrandissement du stade entamera les finances parisiennes. Mais là encore, une introduction en bourse pourrait permettre de lever des capitaux pour mener à bien ces différents projets.

L’univers de la bourse est comme une grande loterie : soit un club est gagnant soit il perd. Les imprévus sont mal digérés par les actionnaires et une éventuelle introduction doit être parfaitement maîtrisée.