26 Janvier 2009 : Ligue 1 : les salaires ne connaissent pas la crise

La crise financière qui secoue le monde a des conséquences sur tous les domaines. Le football n’est donc pas épargné, à commencer par les propriétaires fortunés de certains clubs. Pourtant, la mode n’est pas à la réduction des coûts, comme en témoignent les offres mirobolantes que préparent Manchester City ou le Real Madrid sur le futur marché des transferts. Surtout, les salaires des joueurs ne connaissent pas la crise.

Depuis plusieurs années, les rémunérations s’envolent, tirées vers le haut par les luttes acharnées que se livrent les clubs pour attirer la perle rare. Une flambée des prix qui touche la Ligue 1, dans une échelle moindre évidemment. Pour mieux cerner cette brutale augmentation, il suffit de comparer les salaires de Zinédine Zidane et Yoann Gourcuff, présenté comme son successeur. Le meneur de jeu bordelais actuel gagne plus de 11 fois plus que son illustre prédécesseur au même âge (175 000 euros contre 15 000 euros). Un gouffre.

« Cela fait vingt ans que je suis président de Lens, vingt ans que l’on me dit que les salaires vont baisser et ils n’ont pas arrêté de grimper », explique Gervais Martel, le président lensois, au Monde. « Pourquoi ça grimpe ? Parce que l’on croit toujours que l’on a besoin de tel ou tel joueur, donc on se positionne sur le marché pour l’obtenir. » La loi du marché, élément incontournable dont personne ne peut se défaire. Aucun club ne peut débarquer sur le marché des transferts la fleur au fusil, avec un contrat ridicule à proposer à un joueur.

L’UEFA est rentré en réflexion pour trouver un moyen de contrôler l’augmentation salariale et le prix grimpant des indemnités de transfert (en savoir plus). Une piste de réflexion amène à la solution du salary cap, soit le plafonnement des salaires, utilisé dans le sport nord-américain. Une méthode peut-être efficace, mais qui amènerait certaines dérives. « Si le salary cap s’applique en France, que risque-t-il de se passer lorsque deux clubs lorgneront sur le même joueur ? Cela favorisera les dessous de table », affirme Philippe Piat, coprésident du syndicat des joueurs.

Aujourd’hui, le salaire moyen d’un joueur de Ligue 1 culmine à 47 000 euros mensuels. Soit plus de 3 fois ce que touchait Zidane à Bordeaux...