9 Septembre 2008 : Ligue 1 : recruter malin pour un mercato payant

Lyon sera-t-il champion une huitième année consécutive ? Marseille, Bordeaux et Paris pourront-ils enfin rivaliser sur la scène hexagonale ? La Ligue 1 est ainsi faite, toujours les mêmes questions, souvent les mêmes réponses. Le public français espère enfin retrouver un championnat digne de ses années dorées, encore plus attirant, toujours plus passionnant.

Après quatre journées seulement, on semble reparti comme les précédentes saisons. Les deux olympiques sont en tête, les autres cadors ne sont pas bien loin. Pourtant, entre ces différentes formations, trois équipes (Le Mans, Nice et Grenoble) sont prêtes à crânement jouer leur chance. Leur atout : un recrutement malin.

Pas de grands noms dans ces clubs-là, uniquement du talent. Suffisant pour truster les premiers rôles et jouer les trouble-fêtes dans le championnat de France. Chaque année, un ou plusieurs effectifs créent la surprise. Pourquoi pas cette saison ?

Le maintien avant tout, voilà l’objectif premier. Avant d’envisager mieux par la suite, tout est possible. Quoi qu’il en soit, le recrutement paraît pour le moment adéquat chez chacun de ces trois clubs, comme en témoignent leurs bons classements respectifs. Pour expliquer cet excellent rendement, FootMercato revient sur le marché estival de ce surprenant trio de la Ligue 1.

Le Mans

Pillé à l’intersaison, le MUC 72 a dû reconstruire dans l’urgence une équipe capable de bien figurer en Ligue 1 et de tenir la dragée haute à tous ses concurrents. Force est de constater que le club sarthois est un expert en la matière, comme le prouvent les trois victoires décrochées en quatre journées seulement.

À l’origine de cette reconstruction, un tiercé gagnant, composé de Daniel Jeandupeux, Alain Pascalou et Pierrot Lamy. À elle seule, la triplette a constitué le noyau dur de la famille mancelle. Présente sur tous les continents, elle est capable de recruter en quelques instants, les futurs hommes forts de la formation sarthoise.

Stromstad, Helstad. Un duo norvégien sur qui personne n’aurait misé au début du mois d’août. Pourtant, les deux Scandinaves sont pour le moment associés à la réussite des Manceaux. Bien évidemment, ils n’ont pas été les seuls à rejoindre Le Mans cet été, mais leur adaptation est telle, qu’ils s’approchent à la perfection de la politique de recrutement mancelle.

Sur les 26 millions d’euros perçus durant le mercato, les dirigeants sarthois n’en ont réinvesti que 13. Un choix judicieux qui pourrait se révéler épatant, tant que les Manceaux arriveront à conserver ce rythme. Une marche en avant que ces derniers ne semblent pas prêts d’interrompre.

OGC Nice

D’une année sur l’autre, les Aiglons flirtent avec l’Europe ou avec la relégation. L’an dernier, les Niçois ont terminé l’exercice à la huitième place, à 3 points seulement de la Coupe UEFA. Les observateurs les plus avisés ont donc estimé que cette année, les hommes de Frédéric Antonetti lutteraient pour se sauver notamment à cause des départs de joueurs-clés tels que Koné, Balmont, Ederson, et Lloris. Il n’en est rien.

Au contraire, le GYM occupe pour le moment la quatrième position au classement, devançant notamment Bordeaux et Paris. Il était pourtant difficile de croire en un aussi bon début de saison côté azuréen, tant les pertes estivales ont été difficiles à compenser.

Le fait est que les dirigeants niçois n’ont fait aucune folie sur le marché des transferts, si ce ne sont les 8 M€ investis pour s’attacher les services de Loïc Rémy. L’argent n’est pourtant pas un problème pour les décideurs azuréens, ces derniers ayant perçus plus de 30 M€ grâce à la revente de leurs joueurs stars.

Mais l’OGCN et la Ligue 1, c’est avant tout une histoire de maintien. Depuis 2002 et son retour parmi l’élite, le club n’a jamais daigné changer son fusil d’épaule. Assurer la présence pour le prochain exercice le plus rapidement possible, avant de dérouler en fin de saison, c’est la voie qu’est destinée à suivre le club. Cette année cependant pourrait ouvrir les portes à une ère nouvelle, à la condition que les hommes de Frédéric Antonetti confirment l’excellente impression laissée depuis le début du championnat.

Grenoble

Personne ne donne sa chance au promu cette saison. Et pour cause. Malgré l’accession acquise sur le terrain l’an passé, les Isérois n’ont bien jamais failli découvrir la Ligue 1 cette saison, la DNCG enquêtant sur les finances du club. Finalement autorisée à défendre fièrement sa peau parmi l’élite, la formation grenobloise n’en finit plus de surprendre.

Actuellement cinquième de la L1, le GF 38 prouve au fil des rencontres que sa place est loin d’être usurpée. L’explication d’une telle performance est simple : une excellente osmose qui règne entre les nouveaux venus en quête de revanche et ceux qui ont porté le club au sommet hexagonal.

David Jemmali, Laurent Battles, Ronan Le Crom et Daniel Moreira. Le quatuor a été sollicité par Mécha Bazdarevic pour apporter l’expérience nécessaire à un groupe en apprentissage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le technicien franco-serbe a réussi à faire prendre le moule à tous, dans un effectif de qualité.

Pour affirmer son statut d’équipe surprise, le GF 38 doit poursuivre sur sa lancée et éviter de s’essouffler trop rapidement, sous peine de voir se présenter les affres de la Ligue 2. Mais la nouvelle sérénité dont bénéficient les Isérois ne sera pas de trop dans la course au maintien, avant de revoir les objectifs à la hausse si la bonne série se poursuit.

Condamnées bien avant l’heure à de simples titres de faire-valoir, ces trois formations prouvent qu’un recrutement limité n’est pas synonyme d’un mercato raté. Judicieux dans ses choix, ce trio pourrait bien occuper le devant de la scène encore un petit moment, avant que les grosses écuries ne se décident à lancer le championnat.