29 Novembre 2008 : Lille : le blues de Plestan

La splendeur et les paillettes qui entourent les stars du football font les belles heures des journaux people comme des rêves d’adolescents. Un Eldorado envié pourtant détenteur, lui aussi, de ses vices et de ses ombres qui parfois explosent au grand jour.

Nicolas Plestan en est le témoin. Blessé de longue date, le défenseur lillois retrouvera sa place de titulaire ce soir face à Lorient, l’occasion pour lui de se livrer dans les colonnes de Libération sur la dure épreuve que représente une blessure pour un sportif de haut niveau. « Joueur, j’étais le mec important, celui à qui on demandait son avis. Blessé, je ne suis plus personne, zéro. Je joue au foot depuis que j’ai 3 ans, c’est ma passion, j’ai quitté ma famille dès 13 ans pour la vivre et là, plus rien. Je pète un câble. Ma famille et mes amis m’ont soutenu : les autres, tous les autres, s’en foutaient. Le foot est un sport co, OK ; mais chaque joueur est focalisé sur lui. Personne d’autre n’existe. Franchement, quand un coéquipier me demande comment ça va et qu’il tourne la tête avant d’entendre la réponse... Je n’en veux pas aux mecs. » déclare le joueur peu rancunier.

Des déclarations partagées entre cynisme et réalisme sans doute perçues comme un sacrilège par les utopistes d’un football professionnel fraternel. Néanmoins ce témoignage sera instructif pour tous les amateurs rêvant d’un monde pas toujours si sportif qu’on ne veut le croire.