17 Novembre 2008 : Mais qu'est-il arrivé à Gignac ?

Transformation. Voilà le mot qui vient à la bouche dès lors qu’on évoque André-Pierre Gignac. Comment oublier l’attaquant amorphe et muet de la saison dernière, auteur de seulement deux buts en championnat ? Il suffit de regarder un match du Téfécé pour se rendre compte de la mutation de l’ancien Lorientais. Incisif balle au pied, véritable poison pour la défense, Gignac s’est mué en terreur des surfaces.

Un coup d’oeil aux statistiques achève de convaincre. Le Toulousain en est à huit buts - soit quatre fois plus que la saison dernière ! - et talonne l’immense Benzema au classement de buteurs. Elu meilleur joueur de Ligue 1 au mois de septembre, il est l’auteur de plus de 60 % des buts de son équipe. Quelle mouche a donc piqué Gignac ? « Il est actuellement en pleine confiance et exprime son potentiel. Plus les semaines passeront, plus les années passeront, il deviendra meilleur avec plus de maîtrise devant le but. Il va encore aller en s’améliorant », estime son entraîneur Alain Casanova sur le site La Dépêche du Midi.

Devenu père et libre de la concurrence d’Elmander

Une raison est avancée pour expliquer son nouveau rendement : les joies de la paternité. D’ailleurs, c’est un point commun avec son homologue parisien Guillaume Hoarau, dont le total s’élève lui aussi à huit buts cette saison. Comme souvent, la maturité qu’apporte un tel événement est bénéfique à des attaquants en manque de confiance. « Je ne me pose pas de questions par rapport à l’année catastrophe que j’ai passée l’an dernier. Je me sens bien, j’ai la confiance de tout un groupe, du staff des supporters. À partir de là c’est plus facile. Mais mon seul but, c’est d’être le plus performant pour apporter ma pierre à l’édifice », explique l’attaquant toulousain.

La confiance n’était donc pas là l’année dernière, lorsqu’il était barré par le Suédois Johan Elmander. Le micmac de son transfert à Lille avorté en faveur de la ville rose n’a certes pas dû aider le joueur, tout comme le choix d’Élie Baup, alors en poste sur le banc de touche, de ne jouer qu’avec un seul attaquant (voir article).

Pour Gignac, pas de place à l’amertume. Le voilà aujourd’hui en pleine bourre. De quoi redonner à Raymond Domenech, qui disait beaucoup apprécier le joueur, l’envie de l’appeler en équipe de France ? La sélection de Steve Savidan a donné un coup de fouet aux attaquants français, qui voient là un signe d’espoir. « Savidan le mérite. Cela prouve que la porte est ouverte à tout le monde. Donc, il faut travailler », remarque André-Pierre. Le doute n’est plus permis, Gignac s’est bel et bien transformé.