5 Février 2008 : Mandanda, Lloris, Clichy, Ménez : itinéraire de la nouvelle jeunesse dorée des Bleus

Stève Mandanda (22 ans), Hugo Lloris (21 ans), Jérémy Ménez (20 ans), Gael Clichy 22 ans), convoqués pour la première fois en Équipe de France par Raymond Domenech, représentent l’avenir du football français, et font les beaux jours des clubs de L1 concernant les trois premiers, et celui d’Arsenal pour le dernier.

L’éclosion retentissante d’Hatem Ben Arfa et de Karim Benzema, titulaires à l’Olympique Lyonnais et qui sont appelés à le devenir dans un avenir approche en équipe de France, marque le cap qui veut que désormais une sélection n’obéisse qu’aux seuls critères de la performance, et que l’âge ne soit plus perçu comme un frein à la convocation d’un joueur qui s’est distingué.

Un enseignement que Raymond Domenech a intégré, d’autant plus que les performances des nouveaux appelés dans leurs clubs respectifs depuis le début de la saison, forcent l’admiration. Leur présence pour ce match amical en A’ contre la République Démocratique du Congo en Espagne, relève de ce fait. D’autre part, le sélectionneur compte sur le talent et l’enthousiasme de ces jeunes talents pour mettre la pression sur les doublures des titulaires en A, et pourquoi pas gagner leur place dans le Wagon de l’Euro 2008.

Gaël Clichy, le Gunner bondissant

«  Je suis très heureux. Cela fait deux ans que je travaille très dur à Arsenal pour attirer l’oeil du sélectionneur et cela me fait donc très plaisir d’avoir été appelé. C’est le travail qui paye. Je veux rendre au sélectionneur la confiance qu’il a placée en moi en me retenant dans son groupe. Je veux lui montrer qu’il ne s’est pas trompé » a indiqué Gaël Clichy, l’arrière gauche d’Arsenal.

Cette déclaration résume tout le chemin parcouru par le joueur, depuis son départ de l’AS Cannes (en national déjà à l’époque) en 2003 pour Arsenal. Barré par la concurrence d’Ashley Cole lors de ses trois premières saisons, il n’avait pas encore trouvé d’espace pour exprimer toutes ses qualités. Avec le départ de Cole à Chelsea en 2006, on a assisté à la montée en puissance du jeune défenseur, ce que traduisent les 27 matches disputés avec son équipe la saison dernière.

Mais, c’est véritablement cette année que le Gunner a pris son envol au sein de l’équipe entraînée par Arsène Wenger, au point de devenir l’un des meilleurs spécialistes du poste en Premiership. Titulaire en Championnat à 25 reprises cette saison, la vitesse, la qualité de centre, la fouge et la rigueur en défense de Clichy ne pouvaient que convaincre Raymond Domenech.

Barré par la concurrence d’Éric Abidal et Patrice Evra en équipe de France, il devra déployer toutes ses ailes et espérer un concours de circonstances, pour inverser la tendance qui se dessine irrémédiablement.

Jérémy Ménez, sur les traces de Cristiano Ronaldo ?

À l’exemple de Clichy, Jérémy Ménez l’attaquant de l’AS Monaco monte en puissance depuis son arrivée en principauté. Il a réussi le difficile passage de son club formateur le FC Sochaux, à un grand de la L1 l’AS Monaco.

Sa progression rapide n’a pas échappé à l’oeil avisé de Raymond Domenech, qui a remarqué que pour sa première saison à l’ASM, le joueur avait inscrit 7 buts en 29 matches de championnat, et que cette année, il avait déjà réalisé la même performance, mais en seulement 20 rencontres.

Le dribble chaloupé, l’adresse devant le but, le sens du contre-pied et de la mesure, sont autant de qualités dans l’escarcelle du Monégasque, dont le profil de perce-verrous à l’image de Cristiano Ronaldo, est un profil désormais rare, mais qui sera un atout majeur pour son avenir en Bleu.

L’Inter Milan est certain des qualités de l’ex-Sochalien, c’est la raison pour laquelle son nom figure dans l’agenda du club italien pour la saison prochaine.

Concernant son avenir en Bleu, tout dépend de lui. S’il atteint le niveau que laisse espérer son potentiel, il fera face à la concurrence des Benzema et Ben Arfa. Le passage dans un grand club peut lui donner cette dimension, à condition qu’il ne se retourne pas contre lui.

Hugo Lloris, la valeur sûre du football français

Le nom du gardien de but de l’OGC Nice Hugo Lloris figure également sur les tablettes d’un club italien pour la saison prochaine, le Milan AC. En attendant un éventuel grand saut dans le Calcio, le jeune joueur oublié dans la liste des 36 dans un premier temps communiquée par Raymond Domenech, a été par la suite convoqué dès le lendemain alors qu’il était prévu pour le rassemblement des Espoirs.

Victime d’une blessure en début de saison, Lloris n’a pas mis du temps à retrouver son meilleur niveau dès son retour. Les résultats de Nice cette saison en championnat (4e), découlent sans aucun doute de ses performances dans les cages. Avec 16 buts encaissés en 23 matches de L1, les Aiglons ont la deuxième meilleure défense du championnat. Une statistique qui ne trompe pas, car Lloris a intégré la case des gardiens de but qui font gagner des points à leur équipe.

L’échéance de l’Euro 2008 apparaît beaucoup trop rapide pour qu’il puisse s’affirmer en équipe de France. Mais la Coupe du Monde 2010, lui ouvre d’autres perspectives, que son talent se chargera de faire valoir.

Stève Mandanda, hors-classe !

Inconnu du grand public il y a encore quelques mois, le gardien de but de l’Olympique de Marseille Stève Mandanda, a fait une entrée fracassante dans le paysage footballistique français. Il fait partie aujourd’hui des meilleurs spécialistes de l’hexagone, si ce n’est le meilleur.

En tout cas, le portier marseillais est l’une des plus belles et plus précoces progressions à laquelle on ait assisté ces dernières années. En six mois, il est passé de la L2 avec le Havre, à un statut de titulaire indéboulonnable avec l’Olympique de Marseille, et surtout à un candidat très sérieux pour les trois postes de gardiens de but en équipe de France pour l’Euro 2008.

« Il va vivre cela avec une tranquillité qui surprendra tout le monde. Le club vient de traverser un traumatisme. Steve est l’homme de la situation pour apporter la sérénité dans la maison ». C’est avec ces mots prononcés que Pierre Foissac, le recruteur qui l’avait détecté pour le compte du Havre, avait prévu le scénario de son avenir immédiat au sein de son équipe, alors qu’il n’avait même pas joué un match de L1.

Présomptueux avaient pensé certains. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé. Stève est arrivé, et a transmis sa sérénité à tout son club, habitué à osciller selon le souffle du Mistral.

Ne pas le sélectionner en équipe de France serait devenu un affront, ses qualités plaidant en sa faveur, et surtout faisant l’unanimité. Plus que tous les autres nouveaux appelés, c’est celui qui a véritablement une carte à jouer dans un futur immédiat, et qui pourrait bousculer la hiérarchie des gardiens de but chez les Bleus. En réalité, Raymond Domenech qui ne cesse de marteler qu’elle est figée, n’attend qu’un signe fort de sa part, pour exaucer tous les souhaits des supporters de l’équipe de France.