19 Juin 2009 : Mercato : pourquoi les cadors de la Ligue 1 traînent-ils autant ?

La chute du roi Lyon, la confirmation d’un OM toujours plus ambitieux, le retour au premier plan d’un PSG retrouvé et un tout nouveau champion de France (Bordeaux), tels étaient les ingrédients pour un mercato plus que jamais explosif. Mais alors que la Ligue 1 a enfin retrouvé ses quatre locomotives, son marché des transferts est, pour l’instant, en train d’accoucher d’une souris. Certes, le mercato est encore long, mais contrairement à l’an dernier, la plupart des grands de notre championnat n’ont quasiment, voire pas du tout recruté.

Si les transferts de Kaka et de Cristiano Ronaldo au Real Madrid ont bien évidemment paralysé le marché, d’autres facteurs expliquent l’absence de mouvement de nos cadors. À Marseille, c’est bien évidemment l’éviction de Pape Diouf et ses conséquences qui ont tout chamboulé. Si le Turc Servet Cetin semble être la seule recrue quasiment certaine de débarquer sur la Canebière, l’incertitude qui règne autour du sort réservé à José Anigo retarde pas mal de dossiers, dont celui de l’Argentin Lucho Gonzalez.



Qui pour diriger l’OM ?

Davantage préoccupé par son avenir, le directeur sportif olympien ne peut plus honorer de sa présence les rendez-vous fixés concernant les principales cibles phocéennes dont Gonzalez fait partie. À ce retard s’ajoutent également les menaces de Didier Deschamps et de Robert Louis-Dreyfus. Au cas où ces deux personnes viendraient à quitter le club suite aux récents événements, on ne saurait imaginer combien de temps perdrait l’OM avant de pouvoir réellement agir avec une équipe dirigeante solide.

Remontons le cours du Rhône pour arriver à Lyon. Chez les septuples champions de France, si le cas Lisandro Lopez dépend du futur de Benzema, et donc des recrutements du Real Madrid et de Manchester United, le mutisme de l’OL ne peut uniquement justifié à cause de ça. Cissokho, Vieira, tous les deux sont des exemples pour lesquels les Gones auraient pu conclure l’affaire sans avoir à attendre qu’un grand d’Europe se manifeste. Idem pour des cibles évoluant en Ligue 1 (Rémy, M’Bia). Qu’en déduire alors ? L’OL souffre-t-il d’un déficit d’image ?



Paris en manque d’argent

À Paris, si le retour au premier plan des Rouge-et-Bleu leur permet de retrouver un certain pouvoir d’attraction, les liquidités du club de la capitale empêchent considérablement le PSG d’avancer. La preuve avec deux exemples. Le premier est celui d’un joueur, Mevlut Erding, courtisé par d’autres grandes écuries, mais qui a clairement choisi Paris. Seul souci, et le Sochalien le reconnaît lui-même, les négociations avancent lentement. Du coup, si Erding sait faire preuve de patience, les Franciliens ne pourront pas faire durer le suspense indéfiniment. Autre cas de figure. Ayant besoin d’un latéral droit, Paris s’est penché sur le Lorientais Christophe Jallet pour qui un peu plus de 2 M€ sont nécessaires pour l’arracher aux Merlus. Une somme dérisoire semble-t-il pour un club comme le PSG. Pas si sûr quand on voit que là aussi qu’aucune étape décisive n’a été franchie. Tout comme l’arrivée de Grégory Coupet qui ne cesse d’être retardée à cause des prétentions salariales de l’ancien Lyonnais (150 000€/mois).

Enfin, terminons avec le nouveau champion de France, Bordeaux. À vrai dire, l’attitude des Girondins dans ce mercato n’est pas vraiment surprenante. Les Marine-et-Blanc n’étant pas traditionnellement des animateurs de mercato, le club de Laurent Blanc s’est fixé comme priorité de conserver ses meilleurs éléments (Gourcuff, Diarra, Diawara, Chamakh). Le plus gros investissement ayant été réalisé pour le transfert définitif de Yoann Gourcuff (15 M€), les Bordelais tentent d’utiliser le reste de leurs liquidités pour offrir de bonnes prolongations de contrat, même si dans le cas de Chamakh, un départ semble inévitable. Conserver ses cadres, recruter peu mais bien, le credo des Girondins est une nouvelle fois respecté à la lettre. Si côté vente, seul le Brésilien Fernando est pour l’instant dans la nasse, côté arrivées l’objectif du moment est le Toulousain Cédric Carrasso.