6 Février 2009 : Mercato : quand les futures stars ne sont pas celles que l'on croit

Le mercato hivernal 2009 a définitivement fermé ses portes. Si loin et si proche à la fois se profile déjà le marché des transferts estival. Et nombre de dossiers refroidis en janvier pourraient rapidement être réchauffés entre juillet et août. Stars du ballon rond et joueurs moins réputés seront bien évidemment concernés par cette grande braderie, qui, comme à l’accoutumée, devrait réserver quelques surprises. Pour autant, ces derniers ne seront pas les seuls à être pistés par une quelconque formation.

Car, tout bon joueur qui se respecte, si fort soit-il, le dira. Un footballeur n’est rien sans un entraîneur derrière lui. Et cet adage se vérifie d’année en année. Si certains coachs sont déjà reconnus et sont de saison en saison susceptibles de rejoindre des équipes toujours plus huppées, d’autres, au contraire, sont des entraîneurs de l’ombre, dont le travail n’est certainement pas reconnu à sa juste valeur, mais dont l’efficacité est toujours entrevue au final.

Tout du moins égaux avec leurs homologues réputés, voire supérieurs, FootMercato vous présente ces fins tacticiens, qui pourraient rapidement diriger une formation à la hauteur de leur talent, si d’aventure leur labeur était enfin mis en avant. Et si l’opportunité se présentait à l’avenir...



Rudi Garcia (44 ans, FRA, Lille)

Un palmarès vierge n’est pas forcément synonyme d’incompétences flagrantes. Et Rudi Garcia est loin d’être de ce niveau. Car, s’il évolue en Ligue 1 depuis une saison et demie maintenant, le coach lillois a toujours préféré réaliser des challenges dans des divisions inférieures. C’est entre 1992 et 1994 qu’il passe et obtient ses brevets d’État premier et second degré, destinés à lui ouvrir les portes de l’élite. Pour autant, ce dernier préférera étudier le football de différentes façons, en occupant différents postes dans divers clubs, avant de franchir le pas.

De 2002 à 2007, son travail à Dijon n’est pas spécialement remarqué, mais l’ancien meneur de jeu de Caen entrouvre les portes de la réussite lorsque Le Mans vient lui proposer un poste en L1. Après une belle saison dans la Sarthe, c’est le LOSC qui fait appel à ses services, pour remplacer un Claude Puel en partance pour Lyon. Et là où beaucoup craignaient que son manque d’expérience n’ait raison des ambitions nordistes, Rudi Garcia répond de la meilleure des façons. En proposant un jeu léché et terriblement efficace, les Dogues occupent la 7e place du classement Ligue 1, et pour Rudi Garcia, tout s’accélère enfin. Reste à savoir quelle sera sa décision à l’issue de la saison, si les performances de son club demeurent en l’état.



Jürgen Klopp (41 ans, ALL, Dortmund)

Outre le Bayern Munich, Franck Ribéry et Hoffenheim, le public hexagonal ne connaît pas véritablement la Bundesliga. Pourtant, le championnat allemand possède des individualités qui mériteraient que l’on s’attarde sur leur cas. Car si Otmar Hitzfeld a été l’un des coachs les plus réputés chez les Germaniques, son successeur semble aujourd’hui tout désigné en la personne de Jürgen... Klopp. Si Klinsmann occupe la tête d’affiche avec les Bavarois, son homologue à Dortmund ne demeure pas en reste.

Alors que le dernier mercato estival n’a offert aucun mouvement de marque sur le territoire, le mouvement du technicien pour le club de la Ruhr a déchaîné les passions en Allemagne. Révélé en seconde division avec Mayence, il permet aujourd’hui au Borussia de retrouver des couleurs. Si son équipe n’est que huitième du classement, son autorité, sa rigueur et sa créativité sont reconnues dans n’importe quel stade. Positionné sur son dossier l’an passé, le Bayern Munich garde toujours un oeil attentif sur les capacités du coach et pourrait rapidement revenir à la charge dans les mois à venir. Mais gare, l’homme n’est pas du genre à offrir une seconde chance (le Bayern l’avait refusé par le passé).



Martin O’Neill (56 ans, NIR, Aston Villa)

You’ll never walk alone. La chanson s’adapte si bien à Martin O’Neill, ancien directeur de jeu du Celtic Glasgow. En effet, l’homme ne risque pas un jour de se retrouver seul, sauf quand il le décide, tant il fait l’unanimité partout où il passe. Cinq saisons durant, le Nord-Irlandais aura enflammé les tribunes du Celtic Park par son étonnant charisme, mais surtout par sa soif de vaincre. Champion d’Écosse, vainqueur de la coupe nationale et finaliste de l’UEFA en 2003, Aston Martin a quasiment tout connu avec les Bhoys.

Après une année de repos bien méritée, le coach a décidé de reprendre du service. Débarqué en 2006 à Aston Villa, sa pugnacité et son talent permettent aux Villans d’occuper une surprenante 4e place au classement Premier League. Excellent dans ses choix, la reconnaissance de son travail pourrait bientôt voir le jour et le tacticien risque bien de décrocher bien plus qu’un titre de meilleur entraîneur de l’année à la fin de la saison.



Manuel Pellegrini (55ans, CHI, Villarreal)

Qui a dit qu’études et football ne rimaient pas forcément ensemble ? Manuel Pellegrini, lui, peut se défendre de cette hypothèse. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’état civil, l’homme impose forcément le respect. Mais, en toute modestie, le coach chilien s’est lancé sur la voie du football avec tous les succès qui risquent de lui en résulter. Annoncé du côté des plus grands clubs, Barcelone et Chelsea notamment, ce dernier a préféré demeurer à Villarreal encore quelque temps, club qu’il a rejoint en 2004 déjà.

Avec le sous-marin jaune, Pellegrini a tutoyé les sommets. Second de la Liga l’an passé et demi-finaliste de la LdC en 2006, l’intellectuel a encore de beaux restes pour le futur. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si son équipe était annoncée comme une candidate sérieuse au titre, c’était sans compter sur un niveau de blessures maximum. Pour autant, Villarreal possède des joueurs de qualité et occupe la 5e place du classement Liga, reste à savoir si le club parviendra à se maintenir à ce niveau dès lors que son coach partira sous d’autres cieux. Car bien qu’étant l’un des plus sous-côtés d’Europe, Manuel Pellegrini ne sera pas éternel au Madrigal. À moins que son club ne réalise un exploit d’ici les prochains mois...



Cesare Prandelli (51 ans, ITA, Fiorentina)

Un prénom synonyme d’empereur, Prandelli (photo) pourrait rapidement obtenir ce titre, lui qui devient peu à peu l’entraîneur à la mode sur la Botte. Le coach transalpin dirige d’une main de maître la Fiorentina, depuis une saison et demie maintenant, qu’il a réussie à qualifier pour la Ligue des Champions dès sa première saison. Une réussite sans faille qui lui permet de s’attirer les convoitises des plus grands clubs italiens, et qui pourrait le pousser à quitter la Toscane plus rapidement que prévu.

Car, tant avec Parme, qu’avec Rome, Venise et Vérone notamment, le Mister a toujours marqué ses différents passages de son empreinte. Des passages brefs, certes, mais qui ont permis à certaines formations de redorer leur blason. Son sens tactique, sa capacité à s’adapter à tous les styles de jeu et son talent pourraient lui offrir de nouvelles opportunités bien rapidement, et lui donner l’occasion de démontrer toutes ses facultés devant un public encore plus averti. À l’instar de tous ses précédents homologues...