21 Juin 2008 : Mercato : Qui peut s'offrir les nouvelles stars russes ?

L’éclatante victoire russe hier soir face à la Suède (2-0) lors du dernier match de la poule D va sans doute définitivement marquer un tournant dans le football russe. Après plusieurs échecs lors des grandes compétitions internationales, la Russie effectue un retour au premier plan fracassant. Quelques semaines après avoir conquis la coupe UEFA grâce au Zenit St Petersbourg, le géant slave a confirmé en sélection en sortant dès le premier tour le champion d’Europe grec en titre ainsi qu’une des nations majeures du football européen, la Suède. Face à l’éclosion de cette nouvelle génération emmenée par l’explosif Andreï Arshavin, la Russie dispose enfin d’une bonne base de jeunes talents sur laquelle s’appuyer et peut tout à fait créer la surprise lors de l’Euro.



Nouveaux tsars de Russie

La conséquence logique de ce retour sur le devant de la scène européenne va donc sans doute se traduire au niveau du mercato. Consultant sur la première chaîne, Arsène Wenger a confirmé alors qu’il commentait le match, que les clubs russes devraient s’attendre à passer un été très chargé en déclarant que « beaucoup de recruteurs se trouvaient dans le stade pour observer cette jeune équipe ». Le technicien d’Arsenal ne croyait pas si bien dire puisque son club n’a pas tardé à passer à l’action. Selon The Mirror, les Gunners seraient entrés en contact avec les dirigeants du Zenit pour tenter d’enrôler Arshavin.

Les Londoniens auraient même formulé une première offre de 12 M€. Somme qui sera sans doute rejetée par les décideurs russes qui en demandent 15 M€. Véritable maître à jouer de sa sélection, le polyvalent milieu de St Petersbourg est la star de son pays. Courtisé par de nombreux grands clubs (Chelsea, Newcastle, OM, Manchester City, Arsenal), ce nº 10 avait déjà laissé entrevoir un gros potentiel avant de véritablement s’affirmer cette année. À 27 ans et après dix ans passés dans son club formateur, il est temps pour lui de goûter au très haut niveau.



Pavlyuchenko-Pogrebniak, purs buteurs

Autre grande révélation, Roman Pavlyuchenko (26 ans) connait lui aussi une incroyable ascension. Carburant quasiment à une moyenne d’un but tous les deux matches en club (67 en 135 parties) ainsi qu’en sélection (8 en 20 rencontres), l’attaquant du Spartak Moscou a su saisir sa chance pour se montrer aux yeux des recruteurs européens. Il ne devait être que le remplaçant de l’autre serial buteur Pavel Pogrebnyak, l’ancien joueur du Rotor a brillé par son activité sur le front de l’attaque russe. Très mobile, il possède également un physique (1,88 m, 78 kg) qui lui permet de s’imposer dans la surface de réparation. Buteur décisif face aux Scandinaves, Pavlyuchenko a fait oublier son compère moscovite.

C’est donc sans surprise que les plus grandes écuries du Vieux continent s’intéressent à lui. Aux dernières nouvelles, il ferait même l’objet d’une lutte acharnée entre les deux géants d’Espagne : le Barça et le Real Madrid. Un luxe dont peu de joueurs peuvent se vanter. Manchester City a bien tenté de boucler l’affaire le plus rapidement possible, mais le chèque de 15 M€ émis par les Citizens a été refusé par le Spartak qui fait monter les enchères.



Des perles à prix d’or

Véritables fusées sur leurs ailes, Yuri Zhirkov (24 ans) et Aleksandr Anyukov (25 ans) font également partie des surprises de cet Euro. Vifs, techniques ces deux milieux polyvalents ont causé bien des soucis à la défense suédoise. Joueurs respectifs du CSKA Moscou et du Zenit St Petersbourg, Zhirkov et Anyukov ont été impressionnants par leur capacité à produire du jeu tout en étant performants dans leurs tâches défensives. Capables de mener un contre à toute vitesse comme celui qui a amené le second but russe face aux Suédois, ces deux ailiers ne resteront pas longtemps sans recevoir de sollicitations surtout Zhirkov qui brille sur son côté gauche avec ses caviars qu’il distribue à ses attaquants.

Mais le problème que rencontreront les clubs intéressés réside dans le prix de vente de ces nouvelles perles. Fini le temps du pillage des clubs de l’Est. Grâce à leurs très bonnes performances en coupe d’Europe et bien aidés par de riches propriétaires, les clubs russes peuvent désormais tenir tête aux grosses écuries.

Capables de payer leurs vedettes à prix d’or, ces formations peuvent se permettre de retenir leurs meilleurs joueurs. Qu’on se le dise, le joueur russe, c’est comme le caviar. Pour en avoir va falloir sortir le chéquier.