1 Janvier 2009 : Mercato hivernal : un marché d'opportunités à hauts risques

Souvent décrié, le mercato hivernal est loin de faire l’unanimité depuis sa création en 1997. En 2000, 75 % des entraîneurs étaient contre. En 2008, beaucoup d’entraîneurs se posent encore la question de l’opportunité de recruter à cette période. Certains ne voient pas l’intérêt d’un changement d’effectif en plein cours de saison. C’est le cas par exemple de Jean Fernandez ou encore d’Alain Casanova, l’entraîneur toulousain. « Je n’ai jamais été favorable à l’arrivée de renforts en cours de saison », déclarait-il il y a quelques semaines. Forcément, être bien placé en championnat ne donne pas spécialement envie de modifier son équipe.

Pourtant, le classement importe peu dans la volonté des clubs de recruter. Pour preuve, l’OL et l’OM, les deux premiers de Ligue 1, risquent bien d’être les plus actifs en janvier prochain. Les raisons sont différentes : blessures en séries pour Lyon, manque de poids offensif et de talent défensif pour l’OM. Le mercato hivernal a pour fonction première de réajuster un effectif trop juste. Néanmoins, Nancy a montré lors des deux dernières saisons qu’une absence totale de recrutement pouvait être bénéfique. Un groupe a parfois besoin de temps pour s’affirmer. Karim Ziani a mis un an pour s’adapter à l’OM par exemple. Et il était à deux doigts d’un départ précipité l’année dernière à même époque.

Alors hérésie ou bonne trouvaille, ce mercato hivernal ? Les supporters ne se posent pas la question lorsqu’il s’agit du bien de leur club. L’année dernière, le PSG, en pleine crise, se devait de trouver des renforts de poids pour calmer les nerfs de leur public, désabusé devant les manques criants de l’équipe de la capitale. Face au peu de pistes emballantes, Paris avait malgré tout recruté Everton Santos et Souza, histoire de ne pas rentrer bredouille. On connaît le résultat. Peu de clubs sont enclins à lâcher de bons éléments en plein cours d’une saison. Les perles rares sont à chercher parmi les joueurs en manque de temps de jeu. En décembre 2007, Lassana Diarra a rejoint Portsmouth, équipe moins cotée qu’Arsenal, et s’est rapidement imposé comme le patron de l’entrejeu. Le voilà aujourd’hui prêt à récidiver au Real Madrid.

Entre bons coups et flops retentissants, le mercato d’hiver est surtout l’occasion d’observer la lucidité et le bon sens des dirigeants parfois enclins à recruter sans réelles convictions. Cette année, il sera particulièrement animé. Pour de bonnes raisons semble-t-il. Reste à dénicher les véritables bonnes affaires.