4 Février 2008 : Muet sur le mercato, Nancy va-t-il revivre le même scénario catastrophe qu'en 2006-2007 ?

La défaite de Nancy en seizièmes de finale de la Coupe de France face aux amateurs de Carquefou (Loire-Atlantique, CFA 2, 5e division) tire la sonnette d’alarme dans la maison lorraine. Après un début de saison canon sur les talons de l’ogre lyonnais, salué par tous les observateurs, l’équipe de Pablo Correa peine à relancer la machine depuis la reprise. Le scénario de la saison dernière serait-il en train de se reproduire ?

2006-07 : de la 2e à la 15e place du classement

Seconds de la Ligue 1 après 12 journées, sixièmes à la trêve ; 2007 aura donné des sueurs froides aux supporters de Marcel Picot. Nancy sera parvenu à ne remporter qu’un seul match (Toulouse lors de la 23e journée) entre le 20 décembre 2006 et le 18 avril 2007, toutes compétitions confondues. Une disette de quatre mois qui aura précipité une chute vertigineuse jusqu’à la 15e place du classement, une fin de saison correcte leur permettant de terminer onzièmes de l’édition 2006-2007 du championnat de France et d’éviter ainsi une terrible désillusion.

Si la victoire en coupe de France face à Reims le 5 janvier dernier a bien lancé 2008, l’ASNL n’a depuis plus gagné le moindre match, Ligue 1, coupe de la Ligue et coupe de France comprises. La sinistre comparaison a de quoi émerger. Le petit poucet qui peut prétendre à la Ligue des Champions connait une période critique.

Muet sur les marchés des transferts

Absent des mercato estival et hivernal, Pablo Correa a pu conserver ses leaders (Kim, Gavanon, Puygrenier, Berenguer, Hadji, Fortuné, Chrétien), mais le coach uruguayen n’aura reçu aucun renfort. De nouvelles têtes auraient permis d’apporter un vent nouveau dans le groupe et faire souffler des joueurs peu habitués à la pression du haut du tableau, dont la fatigue morale comme physique peut peser sur les performances après six mois de compétition acharnés.
De plus, le départ de ses quatre Africains que sont Nguémo (Cameroun), Hadji, Chrétien et Zerka (Maroc) aura pesé lourd dans la balance. Si les Marocains, éliminés, sont déjà de retour, le mal a déjà été fait. Personne ne sera venu pallier leur absence, et il est certain que ce manque aura influencé les résultats.

Des joueurs convoités

L’exposition exponentielle de certains talents nancéiens n’ont par ailleurs pas manqué d’attiser la convoitise de plusieurs clubs en France comme à l’étranger, où figure au premier rang le buteur brésilien Kim.
Décalé sur le côté droit pour mettre dans les meilleures conditions son compagnon d’attaque Fortuné, l’ancien avant-centre de l’Atlético Mineiro n’en est pas moins efficace. Avec six buts et une colossale influence sur l’animation offensive, Marseillais, Lyonnais, Allemands (Schalke 04), Italiens (AS Roma), Ukrainiens (Shakhtar Donetsk) sont aux aguets. Les président Pape Diouf et Jean-Michel Aulas se sont d’ailleurs cognés au refus catégorique du président Rousselot quant à une éventuelle ouverture des pourparlers concernant le joueur. Voilà pour lui comme pour de nombreux autres cadres convoités de quoi perturber la concentration alors que cette période de l’année demande de la rigueur et de l’investissement pour ne pas gâcher les résultats récoltés en début de saison.

Nancy et ses indéniables joueurs de talent marchaient peut-être en surrégime, la gestion sportive aura sans doute souffert de quelques erreurs amplifiées par le manque de moyens financiers, la convoitise des émissaires de gros clubs a probablement perturbé l’équipe.
Toujours est-il que s’ils connaissent actuellement une période noire, les Lorrains restent bien accrochés à une troisième place synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Sans recrue, mais avec le retour des Africains et franchi le passage à vide, tout reste encore possible même si le spectre de la chute de la saison dernière a de quoi faire passer quelques nuits blanches au duo Rousselot-Correa.