23 Février 2009 : OM - Fred - Benzema : Jean-Michel Aulas se lâche totalement

L’Olympique Lyonnais a déjà plus d’un demi-siècle d’existence. Pourtant, certains se plaisent à dire que le club rhodanien est né un soir de mai 2002, où les hommes du président Jean-Michel Aulas ont obtenu leur premier titre de champion de France. Six ans et demi plus tard, les Gones sont en quête de leur huitième sacre hexagonal, toujours dirigés d’une main de fer par le même homme.

Cette personne même qui entend faire de son entité une des meilleures du Vieux Continent. Mais pour cela, ce dernier entend se développer sur la durée, tant au niveau infrastructures que sur le plan sportif. À ce titre, il s’est exprimé sur toutes ses velléités lors d’une interview accordée au Progrès en passant notamment en revue ses différents concurrents, le dossier du grand stade et les affaires Fred et Benzema.



Deux dossiers assez complexes

D’ailleurs, concernant l’avenir de l’attaquant français, JMA ne désespère pas de le voir poursuivre l’aventure quelques temps encore au Stade de Gerland, en dépit notamment de l’intérêt des cadors européens, et du FC Barcelone en particulier, adversaire en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. « Karim est sollicité par plusieurs clubs et j’ai eu des contacts. On a déjà fait le maximum pour le conserver et on fera le maximum demain et après-demain. Après, la vie est faite de passages. J’espère en tout cas aller à la coupe du Monde avec lui l’an prochain et on veut gagner la Ligue des Champions ensemble ».

Une confiance inébranlable existe aujourd’hui entre les deux hommes, sentiment quelque peu oublié avec Fred. L’attitude du Brésilien agace fortement le président de l’OL, qui a d’ailleurs tenu à le faire savoir, d’une façon plus ou moins virulente. « Mariano Faccioli l’a attendu samedi dernier pour qu’il résilie son contrat, il n’est pas venu. On est dans le domaine de l’irréel. Je suis déçu et vexé pour lui. Ce qu’il a fait à l’OL, à sa femme, à ses coéquipiers, c’est de l’escroquerie. On ne peut pas rester inactifs devant de telles choses. On est dans le domaine judiciaire et je ne peux pas en parler. Dans cette affaire, le coût pour l’OL est de 35 M€. Les histoires de primes, c’est du pipeau ».

Très touché dans son for intérieur, Jean-Michel Aulas, malgré une carapace d’homme rugueux, montre qu’il peut être sensible sur différents dossiers. Comme sur celui du Grand stade, son cheval de bataille depuis plusieurs années. « Vous avez une France jalouse, une France mesquine, une France non citoyenne qui s’évertue à laisser penser que le stade pourrait ne pas se faire. Mais comme la France a posé sa candidature pour l’Euro 2016, il est prévu une loi qui facilitera la construction du Grand stade. D’ici quelques temps, on va nous supplier de le construire ».



Toujours une pique pour l’OM

Malgré une domination sans faille dans de nombreux domaines en France, l’Olympique Lyonnais souffre toujours autant d’un manque de reconnaissance de la part de certains observateurs. Toutefois, un exploit face au FC Barcelone lors de la double confrontation en Ligue des Champions pourrait permettre aux Rhodaniens de se distinguer et de s’offrir une image de marque auprès des plus pessimistes. Quoi qu’il en soit, le Président Aulas entend bien bouleverser la donne, assurant que son équipe fait beaucoup plus rêver que ses homologues français. « Tous les spécialistes pensent que le Barça est favori et ils ont raison. Tout comme ils ont raison de penser que Bordeaux, l’OM et Paris pratiquent un bien meilleur football que nous. Pour en revenir à l’Europe, je préfère offrir à la France un OL-Barcelone, laissez-moi réfléchir, qu’un OM-Twente. Je dis ça au hasard ».

Ambitieux, remonté, optimiste, voilà tant d’adjectifs parmi tant d’autres qui peuvent caractériser Jean-Michel Aulas aujourd’hui. Et peu importe l’image qu’il renvoie auprès de certains, ce dernier sait pourquoi il est aux commandes du club depuis 22 ans. Et malgré de nombreuses critiques émises à son encontre, force est de constater que l’homme est en passe de réaliser son pari. Faire de l’OL un grand club. Ne reste plus qu’aux Gones à confirmer en Europe...