22 Février 2012 : OM - Inter Milan : les notes du match

La saison passée à la même époque, l’Olympique de Marseille avait obtenu un timide 0-0 au Vélodrome face à Manchester United. Un résultat que les Phocéens ont longtemps regretté. Pour ce nouveau huitième de finale au Vélodrome, les hommes de Didier Deschamps ont démarré la rencontre très sérieusement avec une agressivité dans le bon sens du terme.

Mais au bout de dix minutes, c’est l’Inter Milan qui va se créer la première situation chaude. Sur un centre tendu de Cambiasso, c’est Diego Forlan qui reprend à bout portant. Mais Steve Mandanda réalise l’arrêt décisif. Il faudra attendre la 19e minute pour assister à une réaction marseillaise. Suite à un ballon dégagé aux 20 mètres par la défense interiste, Azpilicueta reprend de demi-volée. Mais sa frappe passe juste au-dessus de la barre. À la 29e minute, l’OM rate l’immanquable. Sur un superbe coup franc de Valbuena, Nkoulou, Brandao et Diawara sont seuls dans la surface. Nkoulou dévie du bout du pied, le ballon échouant sur le tibia de Diawara et sort du cadre. À la mi-temps, les deux formations se séparent sur un score nul et vierge au terme de quarante-cinq minutes pauvres en occasion, mais riches en intensité.

L’Inter revient sur la pelouse avec de bien meilleures intentions, mais les deux formations livrent un duel pour le moins équilibré, mais loin d’être à la hauteur d’un tel rendez-vous européen. Du côté de l’OM, rien de bien croustillant à se mettre sous la dent, hormis trois occasions d’André Ayew (78e, 84e, 87e). Mais à la 88e minute, le match bascule. Sur un corner de Mathieu Valbuena, ce diable d’Ayew reprend victorieusement le ballon de la tête. Les 36 000 spectateurs présents au Vélodrome chavirent et l’OM remporte une victoire inespérée à l’italienne. Si le match retour s’annonce d’ores et déjà chaud à San Siro, Didier Deschamps et les siens peuvent croire aux quarts de finale.

L’homme du match : André Ayew (7) : brouillon et effacé, l’ainé des frères Ayew n’a jamais paru en mesure de prendre le dessus sur Maicon puis Nagatomo durant 80 minutes. Mais le Black Star va se réveiller en fin de match et va faire chavirer de bonheur le Vélodrome. Après trois échecs de la tête, c’est un corner précis de Mathieu Valbuena qui va permettre à l’ainé des frères Ayew d’inscrire le but de la victoire.

Olympique de Marseille

Mandanda (6) : peu mis en danger, le dernier rempart marseillais a tenu son rang et a sauvé les siens notamment sur une reprise à bout portant de Forlan en début de match.

Morel (4) : méconnaissable tout au long de la rencontre, l’ancien Lorientais n’a pas semblé vraiment dans son assiette et a été dépassé par l’enjeu. Son relâchement devant Zanetti en début de match aurait pu être lourd de conséquences pour son équipe et symbolise une rencontre tout simplement ratée.

Diawara (6) : son expérience et sa puissance physique ont permis au roc sénégalais de livrer une prestation sereine et appliquée. Bien présent dans les duels, Diawara n’a pas eu à forcer son talent pour contenir les timides offensives milanaises.

N’Koulou (5,5) : moins tranchant qu’à l’accoutumée, la merveille défensive de l’OM a commis quelques approximations peu communes chez lui. Malgré tout, sa sérénité et sa capacité à remporter des duels font de lui un élément incontournable de la défense marseillaise.

Azpilicueta (7) : quel match de la part du latéral droit espagnol. Brillant défensivement avec notamment deux interventions décisives de haut niveau devant Sneijder et Stankovic, Azpi a beaucoup apporté offensivement par ses débordements et sa faculté à apporter le danger sur son côté droit. Blessé, il a dû laisser sa place à Rod Fanni (79e).

A.Diarra (6) : sans être brillante, la sentinelle marseillaise a réalisé une performance très correcte. Bien remis de sa blessure contractée face à Valenciennes, Diarra a colmaté quelques brèches et a gagné de nombreux duels au milieu de terrain.

Cheyrou (5,5) : beaucoup de ballons touchés et une belle implication au milieu de terrain en début de match. La suite sera moins heureuse avec de nombreux ballons perdus et quelques mauvais choix. Remplacé par Charles Kaboré (83e).

Valbuena (7) : la qualité et la précision de ses coups de pieds arrêtés ont fait des ravages ce soir. Le petit s’est montré à la hauteur de ce prestigieux rendez-vous et a été le marseillais le plus actif en attaque, multipliant les appels de balle et les percussions balle au pied. Une fois encore Valbuena s’est montré décisif et a délivré un corner parfait pour André Ayew.

Amalfitano (6) : très précieux techniquement, le milieu marseillais a tenté d’apporter le danger avec des dribbles déroutants. Au final, quelques centres intéressants et une belle présence offensive qui attestent de la progression constante de l’ancien Lorientais.

A.Ayew (7) : voir ci-dessus

Brandão (4) : esseulé à la pointe de l’attaque, l’attaquant brésilien a déçu. Trop lent, Brandão s’est avéré incapable de faire la différence devant la solide et expérimentée charnière centrale sud-américaine Samuel-Lucio. L’ombre de Rémy a plané sur le Vélodrome ce soir. Remplacé par Jordan Ayew (72e), pas vraiment plus inspiré que le brésilien.

Inter Milan :

Julio Cesar (5) : peu sollicité par les attaquants marseillais en première période, il eut plus de travail en fin de seconde mi-temps, les Olympiens parvenant enfin à cadrer leurs têtes. Vigilant sur deux frappes d’Azpilicueta, il a finalement cédé face à Ayew.

Chivu (3) : il a souffert ce soir face à Amalfitano et Azpilicueta. S’il a longtemps plié, c’est face à André Ayew qu’il a cédé en toute fin de rencontre, se faisant dominer de la tête par le Ghanéen. Averti à la 67e et suspendu pour le match retour.

Samuel (6) : impérial dans le jeu de tête, il s’est régalé durant 90 minutes à dégager les innombrables centres phocéens. Avec son vice, il a livré un gros duel face à Brandão.

Lucio (5) : à l’instar de son compère, il s’est longtemps amusé dans les airs, mais s’est montré beaucoup moins serein que Samuel dans la relance, à l’image d’une tentative de coup du sombrero sur Valbuena, qui a abouti à une action olympienne (18e). Mal placé sur le but d’Ayew.

Maicon (5) : une prestation très neutre. S’il a plutôt bien contrôlé André Ayew, il est resté très timide offensivement. Il s’est plus fait remarquer par sa facilité à obtenir des fautes. Remplacé, blessé, à la mi-temps par Nagatomo (5) , qui a impressionné par sa vitesse. Malheureusement, il fut trop brouillon avec le ballon, comme sur ce contrôle trop long (80e).

Stankovic (5) : placé devant la défense, il a joué sobre et gratté de précieux ballons. Mais il n’a jamais impulsé de rythme dans le jeu intériste.

Cambiasso (6,5) : le milieu le plus en jambes et le plus inspiré. Il fut quasiment à l’origine de toutes les rares offensives intéristes : un superbe ballon en profondeur pour Forlan (11e), un centre en retrait parfait pour Zarate (37e) ou encore un tir détourné (43e)

Zanetti (5) : un match sérieux, sans plus. Il a prouvé qu’à 38 ans, il pouvait encore et toujours enchainer les allers-retours sur son aile droite. Impeccable sur le plan défensif, beaucoup moins à son aise avec le ballon.

Sneijder (2) : où est passé le joueur flamboyant de la saison 2010-2011 ? Il n’était pas sur la pelouse du Vélodrome en tout cas, qui a eu droit au fantôme du Néerlandais. Hormis une belle passe en profondeur pour Cambiasso (37e) et un bel enchaînement technique (80e) , à l’origine d’une des rares occasions intéristes, il n’a strictement rien à fait. Pire, il n’a jamais trouvé ses attaquants correctement, tergiversant trop souvent avec la balle. Ajoutez à ça des erreurs techniques inhabituelles et vous obtenez une prestation indigne de son talent.

Zarate (3) : peu utilisé par Ranieri, il n’a pas dû le convaincre avec sa prestation ce soir. Pas inspiré dans ses contrôles, sa conduite de balle ou même ses passes, il a perdu de nombreux ballons d’attaque. Sa seule véritable occasion ? Une reprise trop molle sur un bon centre en retrait de Cambiasso (37e). Insuffisant. Remplacé par Obi (63e), qui a apporté un peu plus de vivacité sur le couloir gauche. En vain.

Forlan (6,5) : le meilleur Intériste avec Cambiasso. Sa capacité à garder le ballon a soulagé sa formation. Il a offert beaucoup d’appels à ses partenaires, mais a été trop rarement servi. A la 11e, il échoue face à Mandanda sur un bon centre de Cambiasso. Puis il a raté sa frappe à la 23e. Et ce fut à peu près tout pour l’Uruguayen qui ne s’est pas découragé pour autant.