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Le Djibril Cissé que l’on avait connu à Auxerre, enchaînant les exploits individuels et perforant les défenses, est de retour.

Lors des matchs amicaux de l’Olympique de Marseille, l’ancien attaquant des Reds a prouvé que sa formidable remontée de la saison précédente n’était pas de la poudre aux yeux. Assommant Toulouse à Perpignan d’une superbe bicyclette dès son retour de vacances, il a semble-t-il donné le "la" d’une année qui pourrait être la sienne. Avec son bagage européen, son vécu international, Djibril Cissé sera probablement l’une des grosses attractions d’un championnat au sein duquel l’expression « marquer régulièrement » est en passe d’être oubliée. Avec en plus les échéances européennes de l’OM se profilant à l’horizon, Cissé aura l’occasion de prouver aux yeux de tous qu’il est bien plus qu’un attaquant lambda. C’était pourtant l’avenir que beaucoup lui prédisait.

Il a tout connu

Durant la saison de Ligue 1 édition 2006/2007, Djibril Cissé a tout connu. En l’espace de quelques mois, il a traversé toutes les étapes, aussi bien sur le plan physique que psychologique, pour au final prouver aux dirigeants olympiens que le pari de le recruter n’avait pas été pure folie. Après sa double fracture tibia-péroné à la jambe droite, les pelouses de l’hexagone n’apparaissaient plus comme un terrain conquis pour l’ancien protégé de Guy Roux.

Malgré des débuts tonitruants avant l’hiver lors de son retour à la compétition, Cissé a sombré dans un gouffre de maladresse et de déveine après la trêve. Occasions vendangées, attitude nonchalante pas toujours appréciée, l’homme aux mille coupes de cheveux avait réussi à se mettre les bouillants supporters phocéens à dos, ce qui pour la confiance d’un joueur peut s’avérer être déstabilisant.
« Je suis dans une phase de reprise et je me fous de ce que disent les gens. Allez voir mon médecin, vous verrez que je suis au maximum de mes capacités physiques. Sincèrement, je ne peux pas faire plus, et si je dois m’asseoir sur le banc de touche, je le ferais », clamait le Cissé de l’époque, penaud, lors des conférences de presse à la Commanderie.
Albert Emon l’avait alors saisi au mot, et Djibril allait désormais regarder ses coéquipiers avec un rôle de remplaçant de luxe. Cette décision du coach marseillais sonnait comme un signal d’alarme pour un Cissé dont l’avenir semblait s’inscrire en pointillé sur la Canebière.

Une lente ascension vers les sommets

Il s’est finalement avéré que ceux qui l’avaient conspué ont eu faux sur toute la ligne. Djibril s’est soudainement fait violence en remontant la pente. Pente dont il atteignit le sommet à Saint-Étienne, durant l’avant-dernière journée de championnat. Déboulé côté droit, Djib repique au centre, pour frapper lourdement dans la lucarne de Viviani, le portier stéphanois. Ce but intervenait juste après la finale de coupe perdue contre Sochaux, finale durant laquelle l’ancien meilleur buteur de L1 avait pourtant montré la voie à suivre en marquant à deux reprises.

Bilan de la saison de Cissé : 15 buts inscrits, et une qualification pour la Ligue des Champions. Un bilan récompensé puisqu’au terme d’âpres négociations, l’OM l’a acheté définitivement à Liverpool. « À Marseille, je me sens chez moi, c’est la maison », avait alors déclaré Cissé.
La balle est désormais dans son camp. Il ne tient qu’a lui d’entamer le sprint final vers une confirmation attendue. L’accélération étant son point fort, cela ne devrait pas poser de problèmes. Le Championnat de France a sans doute trouvé le buteur qu’il lui a tant fait défaut la saison passée.

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