23 Janvier 2006 : OM : le poids de la vérité ?

L’équipe magazine a frappé fort ce week-end en réouvrant le dossier brûlant. Plus de 10 ans après les affaires Valenciennes-Olympique de Marseille, les langues se sont enfin déliées...Une langue plus particulièrement, celle de Jean-Jacques Eydelie, ancien milieu de l’OM. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette langue n’est pas faite de bois.

Le joueur a donc déclaré que le dopage était de mise à l’OM durant cette période. Chose dont beaucoup se doutaient mais dont personne n’avait la preuve formelle. A l’image de Fabio Cannavaro, le parmesan piqué la veille de la finale de la Coupe UEFA 1999 face à l’OM, les phocéen auraient été « chargés comme des mules » pour les matchs importants.

Les cyclistes n’auraient donc pas le monopôle de la tricherie, n’en déplaise aux supporters de Première Division. Mais si les joueurs ciels et blanc se dopaient à cette époque, cela signifie que Didier Deschamps et Marcel Desailly nous auraient mentis ? Nos icônes, nos héros érigés au rang de Dieux grecs lors de la Coupe du Monde 1998 ne seraient alors que...des hommes ?

Autre révélation nauséabonde, celle des matchs arrangés. Durant la première moitié des années 90, la supposée meilleure équipe d’Europe aurait (employions le conditionnel) eu recours à des pots de vins. Des joueurs d’équipes adverses telles Nantes ou encore Valenciennes perdaient soudainement leur latin lors de matchs face à l’OM au plus grand bonheur de « l’acheteur de rêves »...

Alors qu’il jouait à Nantes, Eydelie a souligné l’approche directe d’un « important joueur olympien », lui demandant de lever le pied face à ses futurs coéquipiers marseillais (Eydelie devait signer quelques mois plus tard avec l’équipe phocéenne, recevant par là même une prime exceptionnelle de 300.000 francs).

Voici la réaction d’Arsène Wenger (coach d’Arsenal) à ces déclarations : « Ce sont des choses que je savais, que beaucoup de gens savaient. On parle ici de la pire période qu’a connue le football français. Il était gangrené de l’intérieur par l’influence et les méthodes de Tapie à Marseille. (...).

Mises à part les accusations de dopage et de corruption de la part de Jean-Jaques Eydelie, il a dénoncé des agissements encore plus crapuleux. A l’occasion de la réception de prestigieuses équipes au Vélodrome en C1, le staff marseillais aurait drogué les joueurs adverses, injectant à l’aide de seringues des produits dans les bouteilles et gourdes des visiteurs. Comme le veut l’expression consacrée, ils n’ont pas fait le voyage pour rien...

C’est pourquoi plusieurs joueurs n’auraient pas pu prendre part à certains matchs capitaux pour leurs équipes respectives, pris de violents mots de ventre et de vomissements.

Ces révélations sont peut-être le fruit de la frustration d’Eydelie, le seul laissé pour compte de la grande équipe de l’OM de 1993. Là où certains sont devenus entraîneurs reconnus, chefs d’entreprises ou encore commentateurs de télévision, lui est resté dans l’anonymat et la misère (il nourrit ses 5 enfants grâce à son RMI).

Peut-être a t-il eu envie de devenir la star d’un jour, l’homme dont tout le monde parle, comme lorsqu’il était un footballeur champion. Ou tout simplement peut-être s’est il dit : « pourquoi continuer à couvrir tous ces gens, a éviter de salir leur réputation alors qu’ils m’ont tous abandonnés ? ». Eydelie a sans aucun doutes mal géré les deniers accumulés durant sa carrière, ce livre qui sortira bientôt est peut-être un moyen pour lui de faire vivre sa famille.

Ou tout simplement, au lieu de protéger nos héros, de les croire intouchables, doit-on accepter de voir la réalité en face ? Ce livre sera peut-être le moyen d’accentuer les contrôles et de mettre un nom sur les fautifs, ceux qui sont des présumés « voleurs de rêves ».

En résumé, le football est comme la vie, tout s’achète, tout se vend, et l’important...c’est les trois points, parfois à tout prix...