15 Janvier 2009 : OM : Pape Diouf se révolte

L’OM est un club à part. Bien que dans des temps de passage corrects en championnat (4e du classement Ligue 1 à quatre points de Lyon), le club phocéen ne parvient pas à éviter les couacs. Hier, le propriétaire du club, Robert-Louis Dreyfus, stigmatisait la gestion de « père de famille » et le recrutement pas assez ambitieux de ses dirigeants. RLD voulait par exemple Alex et Gourcuff l’été dernier, et Podolski, Adriano ou Drogba cet hiver. Certes, ce discours est ambitieux, mais il ne correspond pas aux réalités financières auxquelles sont contraintes l’OM. Ce qu’a tenu à rappeler Pape Diouf, interrogé par La Provence.

« Aujourd’hui, il est facile d’évoquer le nom de Gourcuff au vu de sa réussite exceptionnelle. Mais son nom parle aux gens seulement depuis quelques semaines. Parlons d’Alex. Ai-je l’air d’un idiot, ou mes collaborateurs José Anigo et Éric Gerets le sont-ils, au point de refuser la possibilité d’engager Alex ? », s’est ainsi défendu Diouf. D’Adriano à Podolski, le président olympien rappelle l’impossibilité de telles transactions, tant sur le plan financier que sur celui de la volonté du joueur de rejoindre la cité phocéenne. « Nous nous sommes renseignés sur sa situation. La réponse du Bayern a été claire : ce garçon ne voulait pas quitter l’Allemagne. Je ne vois pas l’intérêt d’entamer des discussions avec un joueur qui n’a pas envie de venir », a indiqué Diouf au sujet de Lukas Podolski.



Pape Diouf victime d’un complot ?

L’évocation de plusieurs pistes par RLD est donc prise avec un certain étonnement de la part du président marseillais, pour qui un homme est derrière ces déclarations. « J’ai été surpris par le ton et l’agressivité employés par RLD. Cela ne lui ressemble pas. Le contenu étonne. Je l’ai rencontré la semaine dernière et, à cette occasion, à aucun moment il ne m’a adressé les reproches lus dans la presse. (...) Il y a pour moi derrière cette histoire Vincent Labrune (président du Conseil de surveillance), afin de déstabiliser le président de l’OM pour des desseins non avoués », estime Diouf. La guerre des chefs est-elle en train de recommencer à Marseille ? Alors que Pape Diouf est devenu le président au plus long règne sous l’ère Dreyfus, sa place semble être remise en cause dans l’entourage du propriétaire du club.

« Nous avions une méthode de travail basée sur l’échange. À partir du moment où cela n’est plus le cas ; à partir du moment où entre le président du conseil de surveillance et moi-même il n’y a aucun atome crochu ; à partir du moment où il a compris que je ne serai pas un larbin qui rend compte tous les jours au téléphone ; à partir du moment où j’ai expliqué que le recrutement serait fait en fonction de nos convictions et de nos moyens en dépit des critiques qu’il pourrait apporter, je suis devenu à ses yeux persona non grata », raconte Pape Diouf au sujet de Labrune. Et préfère prendre les devants quant à un futur départ en annonçant qu’il ne s’accrochera pas à son fauteuil si l’actionnaire n’est plus en accord avec ses méthodes. « Si l’actionnaire pense que je ne suis plus en situation de remplir le rôle de président tel que lui le conçoit, je suis prêt à partir ».

Au lieu de donner un coup de fouet au mercato marseillais, Robert Louis-Dreyfus semble avoir installé un climat de méfiance au sein de son club. De nouvelles rivalités se font jour et la gestion du club ne fait plus l’unanimité. Pape Diouf et José Anigo sont dans le viseur présidentiel et seule une deuxième partie de championnat réussie, avec une place dans les deux premiers à la clé, semble pouvoir les réhabiliter aux yeux d’un RLD toujours aussi mystérieux et difficile à suivre. Les prochains mois seront donc décisifs à plus d’un titre...