8 Mai 2009 : OM-Bordeaux : la Ligue 1 s'offre le remake 10 ans plus tard

Et le banc bordelais se leva comme un seul homme. Nous sommes le 29 mai 1999, il est 21h45 et Pascal Feindouno vient de donner le titre de champion de France aux Girondins. Ce soir-là, le club au scapulaire était au firmament, l’Olympique de Marseille n’avait quant à lui pas assez de larmes pour noyer l’immense déception. C’était il y a 10 ans et cela reste ancré dans la mémoire de tous, et en particulier des supporters des deux camps. Le championnat de France nous avait offert cette saison un duel de haute volée, entre deux équipes joueuses menées par deux entraîneurs respectés, Élie Baup et Rolland Courbis.

L’OM n’avait jamais été aussi près de regoûter à la joie procurée par l’obtention d’un titre. Dix ans plus tard, les acteurs n’ont pas oublié la moindre seconde de cette ultime journée de championnat. Rolland Courbis ne manque jamais de l’évoquer dès lors qu’il croise Élie Baup.

Comment ne pas faire le rapprochement entre la bataille que s’apprêtent à se livrer en cette saison 2008-2009 le Marseille d’Érik Gerets et le Bordeaux de Laurent Blanc ? Les similitudes sont nombreuses. À quatre journées de la fin en 1999, l’OM occupait la première place avec 64 points tandis que Bordeaux pointait à la seconde avec 63 points, mais une meilleure différence de buts. Qu’est-ce qui a donc fait pencher la balance en faveur de Bordeaux ? C’est l’antépénultième journée qui a inversé les rôles.



Wiltord a changé de camp

Ce 4 mai 1999, Bordeaux effectuait un périlleux déplacement à Lens, alors 7e, tandis que l’OM allait disputer le « Clasico » face au PSG, classé 9e. C’est au cours de cette soirée que Bordeaux a conquis son titre. Tandis que l’OM mène au score, les Girondins courent après. Menés 1-0 puis 2-1, ils parviennent à renverser la vapeur et s’imposent en toute fin de match grâce à des buts de Wiltord et Laslandes. Dans le même temps, le PSG se révolte et vient arracher la victoire 2 buts à 1. Bordeaux reprend les commandes du championnat et ne les lâchera plus. La suite est connue de tous.

Les Marseillais ont souvent accusé Paris d’avoir laissé filer la dernière rencontre face à Bordeaux. Qu’ils se rassurent, le club de la capitale n’aura cette fois-ci aucun rôle à jouer dans la dernière ligne droite. Durant les 4 dernières journées, aucune équipe n’aura à affronter les deux formations à la lutte pour le titre, ce qui garantit une certaine équité.

En ce qui concerne la superstition, Bordeaux pourra toujours se rabattre sur la présence dans son effectif d’Ulrich Ramé, déjà présent en 1999. Marseille se félicitera d’avoir recruté Sylvain Wiltord, dans les rangs des Girondins il y a dix ans, et désormais porte-bonheur olympien.

Passé équivoque, gris gris, entraîneurs charismatiques, équipes en pleine forme, tout est réuni pour offrir aux spectateurs français un finish dévastateur et une rivalité de tous les instants. De quoi rajeunir de 10 ans !