7 Avril 2008 : OM-OL : Marseille sur la voie de la Champion's League ?

C’est assez rare en Ligue 1 cette saison pour ne pas être souligné. Le match au sommet du championnat qui opposait l’Olympique de Marseille à l’Olympique Lyonnais (3-1) n’a pas accouché d’une souris, mais bien d’une montagne.

Le temps de 90 minutes, l’intensité, le niveau de jeu, la prestation individuelle et collective des acteurs, ont donné lieu à une opposition dont la performance n’avait rien à envier aux quarts de finale de la Ligue des Champions.

Un match parfait de la part des Marseillais

Honneur au vainqueur, l’équipe phocéenne a réussi l’exploit d’arracher à son adversaire du soir six points en championnat cette saison lors des matches aller et retour. Comme à Gerland au mois de novembre dernier l’OM rend une copie propre, agrémentée d’excellence.

Pour le président Pape Diouf qui manie le bâton et la carotte, la rencontre livrée hier par ses joueurs tutoyait les sommets « Ça a été quasiment le match parfait : dans son déroulement, dans son issue, dans son environnement... ».

La victoire large obtenue par Marseille face à l’ogre lyonnais a surpris ceux qui n’ont pas assisté au match, et qui pourraient être tentés d’indexer la contre-performance des sextuples Champions de France à une soirée sans ressources, aggravée par la sortie sur blessure de deux hommes forts (Toulalan, Fred) du système d’Alain Perrin. C’est l’avis de l’entraîneur lyonnais « Nous avons beaucoup d’éléments contraires, nous avons perdu deux joueurs sur blessure, on a raté des occasions, c’était un match qui ne se passait pas bien. ».

Si on s’arrête à ce point de vue, on passe à l’essence de cette rencontre, qui est la suprématie technique et physique imposée par le collectif marseillais.

Modeste M’Bami, un symbole de la réussite marseillaise

Une défense bien regroupée, un milieu de terrain qui ne s’est pas contenté d’oeuvrer dans la récupération, mais qui a impulsé les mouvements offensifs et défensifs. Et enfin, un quatuor offensif haut en couleur, qui a appliqué les consignes d’Éric Gerets à la perfection « On a vu une équipe complète pour la première fois. Je n’ai rien, absolument rien à reprocher à mes attaquants concernant leurs tâches défensives. Cela fait une différence énorme lorsque tout le monde attaque et défend en même temps. L’important c’est que cette équipe garde le même esprit. Elle méritait de gagner. Après un match pareil, je ne veux pas parler du passé, par exemple de la défaite contre Carquefou. Je tiens à souligner le rôle de M’Bami qui a été le meilleur joueur sur le terrain ».

L’entraîneur olympien a raison de mettre en avant le match livré par l’international camerounais, dont la performance individuelle, est le condensé de la prestation collective de son équipe. Disponibilité, agressivité, concentration, et talent, bref du très haut niveau.

Un calendrier difficile ?

Avec trois déplacements à Metz, Monaco et au Mans, et la réception de Lille, Bordeaux et Strasbourg le calendrier qui attend les olympiens d’ici à la fin du championnat ne leur est pas favorable, mais pas insurmontable. Mais en battant l’OL, Marseille a fait preuve de ressources techniques et morales dont il faudra de nouveau se servir pour détrôner Nancy de la place de 3e synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. La tâche s’annonce donc difficile face à un adversaire direct coriace, comme l’a indiqué Djibril Cissé « C’était important de prendre les trois points puisque Nancy a aussi gagné. Ils s’accrochent à la troisième place mais nous la voulons nous aussi donc on va se battre jusqu’au bout. Le public nous a bien soutenu, c’était important pour nous ce soir ».

Le seul bémol dans cette victoire de l’OM contre l’OL, est le regret que peut nourrir l’équipe en termes d’ambitions. Normalement quand on réussit à battre le meilleur, on doit légitimement contester sa suprématie dans la durée et pas seulement sur une double confrontation. L’OM paie donc son début de saison médiocre, que seule la qualification en Ligue des Champions pourrait atténuer l’échec de cet exercice.