26 Février 2009 : Premier League : Arsenal et Portsmouth sont dans le rouge

Le royaume de l’argent. Voilà comment est souvent considéré la Premier League. Salaires exagérément élevés, indemnités de transfert toujours plus grandes, stades flambant neufs, toutes les données sont réunis pour faire du championnat anglais la terre d’exil idéale pour n’importe quel footballeur. Et pourtant, la crise économique est en train de considérablement amoindrir la puissance financière des clubs britanniques. En témoignent les situations de plus en plus délicates d’Arsenal et de Portsmouth.

Le club londonien paye de plein fouet la crise au niveau immobilier. Pendant longtemps, Arsène Wenger a dû se contenter d’un budget bien moindre que ses concurrents en raison de la construction de l’Emirates Stadium. Un stade qui a amputé une grande partie des fonds d’Arsenal. Pour le construire, le président Peter Hill-Wood a dû contracter un prêt d’environ 150 M€ sur 23 ans. Pour le rembourser, la tactique était simple et efficace : construire des immeubles en lieu et place d’Highbury, l’ancien stade, et louer des appartements. La crise de l’immobilier est en train de mettre à mal ce projet puisque les ventes se situent sous le niveau espéré. Peter Hill-Wood a reconnu dans les colonnes du Daily Telegraph la délicate situation à laquelle il devait faire face. « Nous allons être clairement confrontés à d’importants défis, que ce soit sur le terrain ou en dehors, d’ici la fin de cette année financière (31 mai 2009) et au-delà. »

L’endettement total d’Arsenal se chiffre aujourd’hui à près de 340 M€. Une somme impressionnante qui ferait passer les 30M€ de dettes de Portsmouth pour des frais de bouche. Pourtant, le club de Sacha Gaydamak connaît de grandes difficultés financières. Selon le Daily Mirror, l’homme d’affaires israélien a même contacté la Premier League pour réclamer un peu d’aide financière. La Ligue anglaise pourrait du coup lui avancer l’argent des droits télé que devrait toucher Pompey à l’issue de la saison. Une mesure exceptionnelle qui souligne l’ampleur du désastre.

Car la Standard Bank, qui a prêté les 30 M€ en question à Portsmouth, commence à sérieusement s’agacer de ne percevoir encore aucun remboursement malgré quelques ventes lucratives de joueurs tels que Lassana Diarra ou Jermaine Defoe. D’après le Mirror, les financiers pensent que la banque ne devrait pas tarder à nommer un administrateur chargé de venir récupérer une partie de la somme due par Gaydamak. Si un tel processus était lancé, Portsmouth risquerait une pénalité de 10 points en championnat, ce qui le condamnerait quasiment à la relégation.

La situation financière de certains clubs anglais n’a donc rien de reluisant, bien au contraire. Malheureusement pour Arsenal, la construction du magnifique Emirates Stadium a sérieusement nui au domaine sportif et la crise financière prolonge le besoin d’économie. Quant à Portsmouth, il est victime de la chute vertigineuse des moyens de son propriétaire. Un cas qui pourrait se propager dans bien d’autres formations britanniques.