26 Février 2008 : PSG : la Coupe pour masquer la crise sportive

Voir le Paris Saint-Germain lutter chaque année pour son maintien en Ligue 1 est devenu tellement habituel, que cela ne prête même plus à rire. Cette saison en championnat ressemble à bien des égards à la précédente, car le club de la capitale classé au 16e rang ne possède que 3 points d’avance sur le premier relégable.

Appelé en urgence en janvier 2007 pour remplacer Guy Lacombe, l’entraîneur Paul Le Guen ne fait pas mieux que ses prédécesseurs, sinon pire. Sauf que, en ce qui lui concerne des circonstances ont été trouvées, et c’est la raison pour laquelle il reste en poste, alors qu’il a lui-même monté l’équipe et lui a apporté des modifications dans le fonctionnement de la cellule sportive du club.

Même si le changement d’entraîneur n’est pas souvent la panacée, on peut néanmoins se demander pourquoi il connaît une fortune autre que celle de ces prédécesseurs (Fernandez, Bergeroo, Halilhodzic, Fournier, Lacombe), n’est-ce pas le signe que le PSG se complaît désormais dans son échec ?

Une situation plus que paradoxale pour l’un des clubs les plus huppés de la Ligue 1, masquant la crise sportive qui le traverse depuis quelques saisons par des victoires en Coupe de France, mais qui ne peuvent occulter le réel.

Une situation de crise sportive...

En 2005-2006, le PSG faisait partie des cinq clubs français les plus riches, et dont le budget dépassait les 60 millions €, les autres étant Lens, Lille, Lyon, et Marseille. Mais ce qu’il y a de plus affligeant au cours de ce même exercice, c’est que la masse salariale du club affichait 40 millions €, juste derrière celle de Lyon estimée à 46,1 millions € d’euros.

Des chiffres dont le caractère exceptionnel serait relativisé si on pouvait dire du club parisien qu’il a remporté le Championnat de France au moins une fois dans l’intervalle de ces années, et qu’il a participé à un quart de finale de Ligue des Champions, ce qui est le cas par exemple du club de Jean-Michel Aulas.

On est obligé de se rendre à l’évidence que depuis 2004 et la deuxième place obtenue en championnat, c’est la déchéance sportive. Le remplacement de Vahid Halilhodzic par Laurent Fournier en 2005 a conduit à une 9e place en Ligue 1. Avec le concours de Guy Lacombe et celui de Paul Le Guen la saison dernière, Paris a fait pire, c’est-à-dire a terminé le championnat à la 15e place, après une lutte acharnée pour le maintien. Au rythme où vont les choses et dans la configuration actuelle des évènements, il ne faut pas être devin pour conclure que, le club se prépare à vivre les mêmes moments d’angoisse.

Le club mène une traversée du désert. À chaque fois qu’il prétend être prêt de l’oasis, ce n’est qu’un leurre. Une boussole qui ne fonctionne plus, on a beau lui apporter des réparations, son sens de l’orientation est altéré : il faut la changer.

Les ambitions du club de la capitale sont toujours annoncées à l’avance c’est-à-dire en début de saison, mais elles sont revues à la baisse à mi-parcours. Enfoui dans les profondeurs du classement, le PSG n’a pas d’autre choix que de repenser à l’organisation de son club, les deux victoires en Coupe de France en 2004 et 2006, masquent les apparences d’un club en déperdition.

masquée par les bons parcours dans les Coupes de France

Tous les deux ans pratiquement, c’est la même rengaine à Paris, on s’accroche à la bouée de sauvetage qu’est la Coupe de France, pour sauver la saison. Cette année, on assistera peut être encore au même phénomène, puisque le club reste en course dans la compétition, et pourrait même voir l’horizon s’éclaircir davantage, si ce soir il remportait la demi-finale de la Coupe de la Ligue qui l’opposera à l’AJ Auxerre.

Paris est donc devenu un spécial des Coupes nationales, non par choix, mais tout simplement par défaut. Gagner une place en Ligue des Champions ou en Coupe de l’UEFA en passant par la case championnat est un exercice auquel le club du président Alain Cayzac a renoncé une nouvelle fois l’automne venu.

En effet, les chimères de l’été se sont envolées face à la cruauté de la réalité, qui veut qu’un club sensé être l’un des phares du football français résume son ambition au maintien en Ligue 1 et à une victoire en Coupe.

Les succès en Coupe sauvent donc les apparences, car ils contribuent à ajouter une ligne au palmarès, pour donner bonne conscience aux dirigeants, mais surtout pour calmer les supporters.

Il en faudrait néanmoins plus que cela pour désengorger le club de la capitale qui est en apnée depuis quelques saisons. Les apparences on a beau les cacher, mais quand elles sont aussi marquées, la dissimulation frise l’ironie.

Un club décevant, des recrues médiocres, une présence relative dans les mercato, des licenciements de joueurs, des conflits internes, une lutte depuis quelques saisons pour le maintien. Tout cela est la réalité du club parisien qu’incarne Mickael Landreau, et que ne saurait calfeutrer une hypothétique victoire en Coupe.