20 Novembre 2006 : PSG : La crise est en avance

Habituellement, la période de crise touche le club de la capitale entre la fin du mois de novembre et le mois de février. Du moins, sous la présidence de Michel Denisot, le PSG était habitué à passer un mauvais moment en hiver. Et le changement de propriétaire n’y a rien fait. 14ème au classement avec 6 défaites, 4 victoires et autant de matchs nuls. Plusieurs explications peuvent apporter quelques éléments de réponses et Guy Lacombe devra très vite trouver le remède miracle.

Un manque de confiance :

Depuis le début de la saison, le PSG n’est pas épargné par les coups du sort. L’équipe a connu la sévérité des arbitres : affaire des penalties, suspension de joueurs, but refusé, but encaissé sur hors jeu de l’adversaire... : la liste est longue. La défaite lors de l’ouverture du championnat face à Lorient a également, comme le rappelle le président Cayzac, plombé le début de saison des parisiens. Ils ne s’en sont même jamais remis. Devant ce constat, Guy Lacombe aime à rappeler les points positifs malgré cet enchaînement de contre performance. Il tient un discours optimiste devant la presse, afin de protéger ses joueurs. Dans le vestiaire, les mots sont parfois plus durs, même si « Le Parisien » de ce jour révèle que l’entraîneur du PSG n’a pas haussé le ton après la défaite face à Bordeaux. Ce manque de confiance se traduit par une crainte d’évoluer devant son public. Alain Cayzac a parlé au joueur dimanche matin et ce constat est ressorti de la discussion. Les joueurs, sous couvert d’anonymat, reconnaissent être perturbés mentalement, sans toutefois renier le discours de Guy Lacombe.

Un recrutement efficace ?

Le recrutement parisien n’a pas fait de vague durant l’été dernier. La venue de Landreau constitue la seule recrue majeure. Pour les autres, le constat d’échec n’est pas loin. Et pourtant. Et pourtant, le club parisien a fait confiance à des joueurs confirmés de Ligue 1 : Sammy Traoré possède une solide expérience du championnat mais aujourd’hui, il peine à trouver le rythme qu’impose un club comme le PSG. Ainsi, sa vitesse ne lui permet pas d’être décisif et son physique ne comble pas ses carences techniques. De même, Pierre Alain Frau est arrivé au PSG afin de se relancer. Après deux buts, il se retrouve suspendu pour avoir commis un mauvais geste sur le sedanais, Stéphane Noro. S’il n’a pu encore montrer toutes ses qualités, le prix payé pour s’attacher les services du joueur (4.5 millions d’euros) parait très excessif. Le mystère de la campagne de recrutement concerne l’ex stéphanois, David Hellebuyck. Ecarté de façon régulière du groupe, sa venue au PSG a-t-elle seulement servie au départ de Landrin ? Ou bien le staff parisien compte t-il réellement sur lui ? Le mercato hivernal pourrait apporter un début de réponse. De son coté, Amara Diané profite de sa jeunesse pour échapper aux critiques. Considéré comme un espoir du football ivoirien, il tente de glaner des minutes de jeu et son but face à Rennes prouve qu’il possède des qualités intéressantes. Mais pour le moment, il n’est pas décisif et son éclosion tarde. Enfin, Albert Baning continue son apprentissage du championnat français. Avec la CFA. Lui aussi est catalogué dans la catégorie espoir mais il se retrouve barré par les jeunes Chantome et Mulumbu. Toutefois, le président Cayzac a confirmé que Baning était une solution pour l’avenir, il profite donc de sa situation pour travailler et échapper aux jugements des uns et des autres. Joueurs confirmés de Ligue 1 et jeunes espoirs : voici l’alchimie qu’a voulu créer l’équipe dirigeante du PSG. Mais pour le moment, le compte n’y est pas. Chambouler un effectif est impossible, même avec un mercato en hiver. Mais un ajustement parait nécessaire.

Les erreurs de Lacombe :

Depuis le début de la saison, Guy Lacombe peine à aligner deux fois la même équipe. Il doit faire face aux suspensions mais aussi à la forme de ses joueurs. Ainsi, au début de la saison, il a opté pour une tactique à la lyonnaise avant de revenir à un 4-4-2 plus classique voir un 4-4-1-1 avec Kalou en soutient de Pauleta. Sans grand succès. Le technicien aveyronnais s’est aussi penché sur le placement de ses joueurs. Et force est de constater qu’il a fait quelques erreurs de jugement. Si le Tchèque Rozenhal assure dans son rôle de milieu défensif, cela n’a pas été le cas pour Edouard Cissé au poste de latéral droit. Edouard Cissé, d’ailleurs, qui illustre le mieux les soucis de Guy Lacombe. En début de saison, l’éternel espoir du PSG a été désigné comme étant un joueur cadre. Guy Lacombe compte sur lui et entend bien lui donner plus de responsabilités. Mais après un début de saison, comme toujours, très irrégulier, Edouard Cissé est en train de perdre sa place. Au profit du jeune Chantome. Refusant d’évoluer latéral droit, il était remplaçant face à Bordeaux. Il ne doit sa rentrée en jeu que grâce à la blessure du jeune espoir parisien. Un finaliste de la Ligue des Champions barré sur le terrain par un jeune issu du centre de formation. La sortie n’est plus très loin pour Cissé... Enfin, l’instabilité chronique de l’effectif parisien reste la faute de Lacombe. Un autre exemple est la prolongation de contrat de Fabrice Pancrate, simple remplaçant et encore... L’ex manceau, s’il s’est parfois montré décisif, profite de la confiance de son entraîneur pour faire quelques apparitions en matchs. Mais ses prestations sur le terrain justifient elles vraiment une prolongation de contrat... ? D’autre part, en l’absence de Rothen, Kalou et Pancrate ont souvent été appelés afin de prendre le couloir gauche de l’ex monégasque. Droitier de formation, il n’est pas sur que ce choix de poste ait été judicieux. Il y a également eu le cas « Yepes » et l’affaire Dhorasoo. L’un a exprimé un désir de quitter le club et l’autre a été licencié. Lacombe sait il gérer ses joueurs ? Il affirme que seul Pauleta reste la star de l’équipe. L’égo des gros salaires parisiens a du en pâtir...

Des raisons d’espérer ?

Dimanche soir prochain, Guy Lacombe en saura certainement un petit peu plus quant à son avenir. Alain Cayzac lui a confirmé sa confiance mais lorsque l’on regarde les entraîneurs disponibles sur le marché, il en serait en être autrement... Ce jeudi, le PSG pourra oublier la Ligue 1 et se pencher sur son match de Coupe UEFA. Et dimanche prochain, le club parisien ira rendre visite aux nantais, dans un match une nouvelle fois décisif. Devant ce futur incertain, Guy Lacombe peut s’appuyer sur quelques certitudes. Le PSG, quand il veut bien jouer, possède un fond de jeu. Face à Auxerre et au Mans, le club de la capitale aurait mérité de gagner plus que le point du match nul. Face à Lens, la première mi-temps a été de qualité, preuve qu’avec une certaine envie, cet effectif peut réussir. Et puis, il y a eut surtout cette finale de Coupe de France. Lacombe a montré sa maîtrise tactique face à l’OM ce qui lui laisse encore une petite crédibilité. Enfin, il y a ce désir de former des joueurs, événement au PSG alors que la formation avait été oubliée. Le Paris Saint Germain est en plein doute, c’est un fait. Le public du Parc des Princes ne laissera pas de répit à son club. Guy Lacombe le sait, il est sur un siège éjectable.

Pour le moment, les joueurs semblent adhérer à son discours et ils ont dans leurs pieds son destin. Et en ce moment, ce n’est sûrement pas ça le plus rassurant...