12 Mars 2012 : PSG : le drôle de paradoxe de Jérémy Ménez

« Il y a cinquante mètres à faire, et je sens que c’est le moment de tout donner, puisqu’il s’agit sans doute de notre dernière occasion de mettre ce deuxième but et de gagner. Je pense avoir fait ce qu’il fallait en donnant le ballon à Kevin Gameiro. Je n’avais rien décidé avant, car on choisit aussi en fonction de ce que va faire le gardien de but adverse ». Voilà comment Jérémy Ménez a raconté en conférence de presse son ultime accélération face à Dijon, qui a amené le second but victorieux du PSG. Avec cette 10e passe décisive au compteur, le milieu offensif du Paris Saint-Germain grimpe à la seconde place du classement des passeurs, devançant Michel Bastos de deux unités, mais accusant un retard d’une longueur sur Mathieu Valbuena.

Ménez 2e meilleur passeur de la L1 ? Voilà en tout cas une statistique qui interpelle, tant l’homme à la crête est souvent raillé pour son individualisme. « Lâche ta balle » est une expression régulièrement entendue au Parc des Princes dès lors que Ménez se lance dans ses longues chevauchées. Peu concerné par ce genre de critiques, il n’a jamais cessé de percuter avec le cuir. Du coup, ses pertes de balle se remarquent bien plus et agacent généralement l’assistance. Sauf que lorsque ça marche, il affiche désormais une lucidité suffisante pour distribuer des caviars.

L’ancien de la Roma est en tout cas adoubé par son entraîneur Carlo Ancelotti. « Menez est fantastique. Il a fait un très bon match. Il va très vite et en plus il est altruiste », a réagi le technicien après la rencontre. Longtemps, la question fut de savoir si l’inefficacité de Gameiro était liée à l’excès d’individualisme de Ménez et Nenê. La réponse est désormais connue. Dribbleur fou et passeur à succès, voilà l’étrange paradoxe de Ménez qui n’est pas près de changer de mode de fonctionnement au regard des résultats obtenus !