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Selon le parisien de ce matin, le torchon brule entre Graille et Meheut. Cette fois, Bertrand Méheut jette un vrai pavé dans la mare. Le PDG du groupe Canal +, que nous avons contacté, remet en cause l’accord sur l’entrée dans le capital du tandem Graille-Cayzac " Nous ne souhaitons pas affaiblir le PSG par une opération capitalistique pendant cette période sensible, déclare-t-il".

Dès que le climat sera assaini, nous examinerons les voix d’évolution du capital du club. » Pas de calendrier précis et pas un mot sur les 35 % promis à Graille et Cayzac. Même si Bertrand Méheut déclare que « Canal + soutient pleinement le travail de Francis Graille pour remettre le club sur de bons rails », l’entrée dans le capital du PSG de l’intéressé, et donc son avenir à la tête du club, n’a jamais paru aussi incertaine. Francis Graille et Alain Cayzac ne souhaitent pas commenter ces propos. Ils font juste savoir qu’ils préfèrent s’en tenir au discours que le patron de Canal + tient devant eux, à savoir que leur arrivée dans le capital sera scellée dès que le climat sera apaisé...

Vers une rupture Graille-Méheut ?

Dimanche dernier, Francis Graille avait demandé à Bertrand Méheut de venir au Parc pour soutenir le PSG de Laurent Fournier. Mais le patron de Canal a préféré rester devant sa télévision. Anecdotique certes, mais symptomatique du refroidissement des relations entre les deux hommes. Depuis quelques semaines, les deux présidents ne sont plus sur la même longueur d’onde. Méheut a publiquement regretté que le montant des pertes du PSG enregistrées au 30 juin 2004 (31 millions d’euros) soit plus élevé que prévu. Il sous-entend ainsi que le travail de remise à flot des finances du club entrepris par Graille n’est pas aussi efficace que certains le disent. Et même si le PSG va atteindre l’équilibre cette saison, Graille n’apparaît peut-être plus comme l’homme providentiel qu’il était il y a dix-huit mois. Les dirigeants de Canal + lui reprocheraient notamment une certaine lenteur dans ses prises de décision, tant à propos du limogeage de Halilhodzic que de la crise avec les supporters.

Canal + veut-il toujours vendre ?

Le peu d’empressement de Canal + à se désengager laisse penser le contraire. Pourtant, officiellement, la chaîne n’a pas changé de stratégie et souhaite toujours se recentrer sur son activité de base, à savoir la télévision. Et donc céder ses parts. Quel pourcentage, pour quel montant, quand et à qui ? Voilà aujourd’hui les vraies questions. Canal + ne serait plus vraiment chaud à l’idée de céder 35 % du capital, ce qui représente la minorité de blocage. Vient ensuite la question du montant de la transaction (17 millions d’euros pour 35 %), qui serait bien trop faible aux yeux de certains. Après avoir bradé beaucoup de ses actifs ces deux dernières années, Canal + ne semble plus prêt à casser les prix.

Une chose est certaine, Graille n’acceptera pas de payer plus que la somme convenue depuis six mois. En cas de désaccord, Canal + recherchera de nouveaux partenaires. Méheut n’a pas exclu cette piste, hier dans « l’Equipe » : « Je ne sollicite pas de nouvelles offres mais, si elles me parviennent, je les étudierai, en concertation avec Francis Graille. » Selon nos informations, aucun autre repreneur n’existe à ce jour. En revanche, les investisseurs sollicités par Graille et Cayzac, et qui étaient d’accord pour s’engager avec eux, commencent à se poser de sérieuses questions en observant les atermoiements des dirigeants de Canal. Selon certains de ses proches, Graille vit assez mal la situation. Si le petit jeu de Canal + ne s’est pas éclairci avant le mois de mai, il partira.

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