25 Février 2008 : Rennes : Sylvain Wiltord, le compte n'y est pas...

La victoire enregistrée par le Stade Rennais ce week-end contre Lorient (2-0), a eu pour effet de donner un peu d’air au club breton qui n’arrêtait pas dégringoler au classement. Mais, on ne pourrait en dire autant de la situation personnelle de Sylvain Wiltord (33 ans, photo Rennes-Lorient 23/02/08), relégué sur le banc des remplaçants depuis la défaite contre Auxerre (1-2) lors de la 24e journée de Ligue 1.

Contre les Merlus samedi, l’ex-Lyonnais qui est l’auteur de prestations médiocres depuis quelques journées, n’est même pas entré en jeu. Le fait que le club breton ait remporté les trois points de la victoire ne va pas arranger son cas, puisque cela prouve d’une certaine manière que son entraîneur Guy Lacombe a eu raison de se passer de ses services.

Wiltord ne saurait à lui seul endosser la responsabilité du parcours chaotique de Rennes en championnat, mais aurait pu en être dédouané, s’il avait tiré son épingle du jeu. Ceci est loin d’être le cas. Malgré les débuts tonitruants du joueur dont la venue en grandes pompes en début de saison symbolisait tous les rêves d’ambitions de Rennes (coiffé au poteau de la Ligue des Champions par Toulouse la saison dernière), et de l’intéressé lui-même qui ne cachait pas son envie de retrouver les Bleus, on ne peut que constater que le compte n’ y est pas.

Des débuts très convaincants

Wiltord était revenu à Rennes son club formateur, avec des ambitions de conquête, après une saison 2006-2007 en demi teinte avec l’Olympique Lyonnais. Longtemps blessé, il s’était signalé en fin d’exercice dernier et au début de l’actuel, par des manifestations indisciplinaires qui ont provoqué le divorce entre les deux parties.

Si le championnat n’avait duré que jusqu’au mois de janvier, le pari de l’ancien d’Arsenal spécialiste des come back aurait été réussi, tant il a été bon sous ses nouvelles couleurs, avec un excellent mois d’octobre (3 buts en 3 matches), providentiel en début d’année, et une mention spéciale lors de la 20e journée et le doublé réussi contre Marseille, qui offrait la victoire à son équipe. Élu joueur du mois de janvier rennais, pour avoir été décisif lors de ce match, il subit ensuite le contre coup de son équipe, incapable de réitérer la même prestation affichée contre les Olympiens, et qui est restée sur une série de 5 matches sans victoire, avant le succès contre Lorient samedi.

Quand un groupe fonctionne bien, les cadres sont mis en avant, quand les résultats ne suivent pas le traitement est le même. C’est ainsi que la roue a tourné pour Wiltord, mais plus en sa faveur. Dans les arcanes du club breton, son rendement est stigmatisé, on l’accuse même de choisir ses matches, ceux ayant ses faveurs étant la réception des grands clubs.

Le creux de la vague

Guy Lacombe fait la même analyse de la situation, mais pas de façon littérale. Il reconnaît l’impuissance collective de l’équipe à redresser la barre, mais met en avant la faillite des cadres, incapables d’assumer leur statut et sortir l’équipe de l’impasse.

Mais quand on regarde les différentes organisations mises en place par lui lors des derniers rendez-vous, on constante une absence marquante : celle de Sylvain Wiltord. Pagis par exemple n’était pas titulaire lors de la défaite contre Lille, mais il est entré en jeu en cours de match. Par contre ce week-end, il était présent contre Lorient dès le coup d’envoi.

Ce n’est pas le cas du Champion d’Europe 2000 qui est resté sur le banc lors des deux dernières rencontres. Même si Lacombe essaie de désamorcer la situation, le constat est néanmoins clair ; le joueur pourrait être relayé à un nouveau rôle de joker « Il connaît une période difficile, ce n’est pas une machine, c’est un homme. Mais les grands joueurs s’en relèvent toujours. Avec son ancien club, "Nino" était performant quand il rentrait ».

Une hypothèse qui ne va sans doute pas plaire à celui qui voulait se servir de sa saison comme tremplin, pour obtenir un ticket dans le wagon de l’Euro 2008.

L’objectif de Wiltord en revenant en Bretagne était de refaire parler de lui, mais pas dans les termes qui sont utilisés en ce moment à son égard. À 33 ans, il comptait démontrer à Raymond Domenech que sa présence dans son effectif restait incontournable. Mais voilà, à quatre mois du championnat d’Europe, il se retrouve dans une situation où il doit d’abord convaincre son entraîneur en club. A-t-il visé trop haut ?